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INDEMNITES SERVIES AUX EXAMENS SCOLAIRES : Les syndicats de l’éducation et le MENA à couteaux tirés


La Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE)  a animé, le 5 mai 2017, une conférence de presse pour informer l’opinion publique et l’ensemble de ses militants sur le niveau  des négociations,  à l’heure actuelle,   concernant la relecture des arrêtés portant indemnités servies aux examens du primaire, du post-primaire et du secondaire. Une chose est sûre, le torchon brûle entre les syndicats de l’éducation et leur ministère de tutelle sur la question et si rien n’est fait, les examens pourraient être pris en otage.

 

Faut-il craindre pour le bon déroulement des examens scolaires qui avancent à grands pas ?  L’on est tenté de répondre par l’affirmative  au regard de la sortie, le 5 mai dernier,  de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation invitant le gouvernement à  régler  dans les plus brefs délais la question des indemnités servies aux examens du primaire, post-primaire et secondaire. Selon la coordination, le sort  des examens scolaires, à l’étape actuelle,  se trouve entre les mains du gouvernement. « Nous interpellons le gouvernement  afin qu’il comprenne l’enjeu et prenne la bonne décision de sorte que les examens se déroulent dans la quiétude », a alerté le Secrétaire général adjoint (SGA) de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), Souleymane Badiel, pour qui  « la balle est dans le camp du gouvernement ». « A l’étape actuelle, nous ne pouvons pas vous dire que nous allons oui ou non  boycotter les examens. Cela ne dépend plus de nous, mais du gouvernement qui doit réagir dans les meilleurs délais », a-t-il indiqué. Et la représentante du SYNATEB, Marie Yonli/Zomodo, d’ajouter que ce serait à leur corps défendant si le MENA les amenait à prendre cette décision extrême, à savoir  prendre les examens en otage. « Nous ne voulons pas prendre les examens en otage. Cependant, ce serait à notre corps défendant si le MENA nous conduits à cela. C’est le terrain qui commande la manœuvre et dans les jours à venir, nos bases pourraient donner une autre direction si les choses n’évoluent pas », a-t-elle déclaré. Face à la presse, les conférenciers ont fustigé l’attitude de leur ministère de tutelle qui constitue,  à leurs yeux, un « mépris ».

Selon les explications, des organisations syndicales du supérieur (F-SYNTER, SNESS, SYNADEC) avaient signé, le 26 septembre 2016, avec le gouvernement, un avenant devant permettre une augmentation  des indemnités servies aux examens dont l’application devrait entrer en vigueur à partir des examens de 2017. Des négociations devaient s’ouvrir  en octobre mais finalement, elles ont commencé en février.  « Nous avons clos les discussions le 1er mars. La phase suivante devait juste constituer en la signature du protocole le 3 mars  et c’est à cette étape que le ministre (NDLR : MENA) s’est rebiffé. Chose que nous avons  du mal à expliquer », a indiqué Souleymane Badiel selon qui ils n’arrivent pas à comprendre que leur ministre,  qui avait pourtant commis des techniciens pour échanger avec les partenaires sociaux  sur la question,  remette en cause l’ensemble des conclusions auxquelles ils sont parvenus.

 

Les examens sportifs ont commencé le 2 mai

 

« Pour nous, une telle attitude constitue un mépris vis-à-vis de nos organisations et est inacceptable… Pire, les raisons sur lesquelles le MENA s’appuie pour une remise en cause des conclusions de ces négociations varient d’une séance à une autre. Toute chose qui dénote d’une mauvaise foi, voire une volonté de duperie », a affirmé le coordonnateur national des syndicats de l’éducation, par ailleurs secrétaire général du  Syndicat national du personnel d’administration et de gestion de l’éducation et de la recherche (SYNAPAGER), Windyam Zongo. Selon lui, au regard de l’attitude de l’exécutif, ils sont  prêts à se  « donner les moyens pour en finir avec le dilatoire du gouvernement ».  Quant au délai, ils ont  estimé que  dans  une semaine, le gouvernement devrait pouvoir donner une réponse à cette question. Aussi ont-ils confié que  c’est au regard des difficultés (situation sécuritaire au Nord)  qu’au cours des négociations, ils n’ont  pas touché tous les aspects des arrêtés. « Nous avions juste ciblé quelques points qui paraissaient importants pour le bon déroulement des examens. C’est une des raisons qui ont fait que nous n’avons pas bousculé le gouvernement  quand bien même il était en retard dans le processus  des négociations.  C’est aussi une des raisons qui ont fait que nous n’avons pas cherché  à mettre à plat l’ensemble des indemnités servies aux examens», a soutenu M. Badiel. Pour montrer leur bonne foi, les conférenciers ont laissé entendre que les examens,  notamment sportifs  ont commencé depuis le 2 mai et s’ils étaient dans la logique du boycott, ces examens n’auraient pas lieu.

 

Colette DRABO

 

 

 


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