LEGISLATIVES AU SENEGAL : Le combat des titans !
Hier, 30 juillet 2017, alors que les Sénégalais étaient appelées aux urnes pour élire leurs représentants à l’hémicycle, les Congolais (Congo Brazzaville), eux, votaient pour le second tour des législatives. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit là de deux scrutins qui n’ont rien en commun. Car, contrairement au Sénégal où le combat est serré et où le suspense est total, les résultats, et c’est peu dire, sont déjà connus au Congo Brazzaville, avant même le début du match. Et ce n’est pas tout ! Au pays de Sassou Nguesso, les élections se déroulent dans un contexte particulier, marqué par une insécurité inouïe dans le Pool devenu une nécropole à ciel ouvert. Ce qui n’est pas le cas du Sénégal où, même si l’on regrette quelques scènes de violences pendant la campagne, est connu pour être un pays stable. Ceci pouvant expliquer cela, on comprend pourquoi au Sénégal, les électeurs étaient fortement mobilisés devant les bureaux de vote. Et le jeu étant ouvert, la bataille a été des plus rudes. Le président Macky Sall en est conscient, puisqu’il a en face de lui des adversaires de taille, qui ne font pas d’ailleurs mystère de leur volonté de lui chercher noise. Si fait qu’au cas où il n’obtiendrait pas la majorité, il serait contraint à la cohabitation. Toute chose qui le fragiliserait davantage, surtout si cette cohabitation devait se faire avec l’ancien président devenu opposant, Abdoulaye Wade, pour ne pas le nommer. N’est-ce pas d’ailleurs ce que souhaite ce dernier qui, du reste, cherche là une occasion pour venger son fils Karim en exil au Qatar ?
Le Sénégal a une grande expertise à revendre
Cela dit, Macky Sall bénéficiera-t-il de ce que l’on appelle le vote légitimiste ? Rien n’est moins sûr. Cela d’autant que l’homme, en quelques années d’exercice du pouvoir, semble avoir déçu nombre de ses compatriotes, en l’occurrence le mouvement citoyen « Y en a mare » qui fut d’ailleurs un de ses soutiens, et pas des moindres, à la présidentielle de 2012. A cela s’ajoute la pagaille observée dans l’organisation matérielle de ces législatives où 10% des cartes d’identité devant permettre aux électeurs de voter, n’ont pas été frabriquées. Si fait que le Conseil constitutionnel a fini par autoriser l’usage d’anciens documents. Ce cafouillage, sans doute certains Sénégalais ne le pardonneront-ils pas à Macky Sall qui, par cette incurie, a failli ramener le pays au stade des nations gondwanaises. Or, le Sénégal a toujours été présenté comme un « exemple pour la démocratie en Afrique ». Et cela, rien qu’à en juger par la célérité avec laquelle les résultats ont été annoncés, à l’issue de la fermeture des bureaux de vote, hier. En tout cas, en la matière, le Sénégal a une grande expertise à revendre. Car, c’est l’un des rares pays du continent où les résultats sont le plus souvent rendus immédiatement publics, le jour même du scrutin, levant tout soupçon de fraudes.
B.O