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OBSEQUES DE SALIFOU DIALLO : Session d’adieu à l’hémicycle


Les députés de la 7e législature ont rendu un ultime vibrant hommage à leur président défunt, Salifou Diallo, hier jeudi 24 août 2017 au cours d’une session spéciale au sein de l’hémicycle. Avec des larmes dans la voix, les représentants des différents groupes parlementaires, opposition comme majorité, ont salué la mémoire d’un “combattant intrépide” qui aura, toute sa vie, servi son pays avec abnégation et dévouement.

Vêtus de blanc, symbole de la transcendance, de la pureté et aussi, moment du vide total, les députés de la 7e législature de la IVe République ont rendu un hommage appuyé à Salifou Diallo, leur président, que le Créateur a arraché à leur affection au moment même où il était en train de « transformer l’institution parlementaire pour la mettre véritablement au service du peuple ». Ils se sont donc réunis en session spéciale comme le prévoient les textes en mémoire de celui qui était leur président depuis le 30 décembre 2015.
8h 25mn. Monsieur le président ! Annonce le protocole. Députés, personnel administratif de l’Assemblée nationale et anonymes qui avaient investi l’hémicycle se mettent débout. Le cortège funèbre fait son entrée. Le cercueil est posé au perchoir qui a servi de catafalque. Les chuchotements disparaissent. La salle est silencieuse et frissonnante. Le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Sankara, invite à observer la minute de silence. Puis, l’on entonne l’hymne national. Et c’est la secrétaire générale de l’Assemblée nationale, Emma Zobilma, qui débute la série des discours d’hommages. « L’instant est douloureux », dit-elle, avant de poursuivre que « si Dieu en prend un de nous, c’est pour en faire une étoile ». Pour elle, l’homme que la Nation pleure est « un grand travailleur infatigable, un homme de vision qui a su bâtir une institution parlementaire forte et innovante au service des hommes ». A l’en croire, en seulement vingt mois de travail sous le magistère de Salifou Diallo, le Parlement burkinabè a fait une véritable mue à travers « des actions qui seront gravées à jamais ». De l’élaboration du plan stratégique à l’audit organisationnel, en passant par l’instauration d’un régime médico-social, sans oublier l’adoption de la loi sur la Fonction publique parlementaire, autant de choses qui méritent que « les travailleurs de l’Assemblée nationale vous rendent un grand hommage, Monsieur le Président Salifou Diallo », conclut-elle.

« A l’instar des héros nationaux, il avait la passion de la patrie »

Après ce message de reconnaissance du personnel de l’Assemblée nationale à travers la voix de la secrétaire générale, c’est au tour des groupes parlementaires de passer aux hommages. Le président du groupe parlementaire de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Daouda Simboro, est le premier à prendre la parole comme l’a prescrit le règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour les sessions. « Mon cœur bat la chamade. Tu nous abandonne en chemin, en si bon chemin », introduit-il avec un trait de remords pour l’illustre disparu qui appellerait « affectueusement le groupe parlementaire UPC zone de turbulences ». Pour lui, Salifou Diallo aura accompli tellement de choses pour la patrie qui mettent tout le monde d’accord sur son amour pour le travail bien fait. « A notre corps défendant, le temps a eu raison de toi », regrette-t-il avant de souligner que le disparu n’appartient pas à sa seule famille mais qu’il est le fils de toute la Nation. « Va-t’en en paix ; va-t’en et point barre », lance-t-il ainsi ses derniers mots à son désormais ex-président. Le représentant du groupe parlementaire n’a pas non plus tari en éloges pour saluer la mémoire de Salifou Diallo qui aura géré l’institution parlementaire par le consensus. « Le Burkina Faso perd un intrépide combattant. Mais nous allons poursuivre le combat », s’est-il engagé. D’ailleurs, le représentant du groupe parlementaire du CDP, Alfred Sanou, ne dit pas autre chose sur le caractère consensuel du regretté, indiquant que « vos ambitions pour l’institution parlementaire et le consensus de la gestion des organes du Parlement ont été remarquables ». Et comme pour reconnaître la bravoure de l’illustre disparu, il fait un bref rappel historique sur son rôle déterminant dans la création de l’ODP/MT et du CDP.
Egalement la vague à l’âme, la porte-parole du groupe parlementaire Paix, justice et réconciliation nationale (PJRN), Marie Rose Sawadogo, a dit retenir du regretté, deux aspects essentiels : le politique et l’humain. Selon elle, au plan politique, Salifou Diallo était « une bête politique qui mettait tous les moyens pour atteindre ses objectifs ». Il était un homme de conviction, relève-t-elle, avant de faire savoir qu’il faut travailler à préserver l’esprit de consensus et de fraternité dont il a fait montre durant le peu de temps qu’il a passé au Parlement burkinabè. Bouclant la série des interventions des groupes parlementaires, Alassane Sakandé du MPP, parti majoritaire, a tout d’abord demandé à la salle d’ovationner le défunt comme cela avait été le cas le 30 décembre 2015 quand il a été élu président de l’Assemblée nationale. Comme ses prédécesseurs, il avoue que la disparition du chef du Parlement laisse un grand vide. « A l’instar des héros nationaux, il avait la passion de la patrie. Habité par l’esprit du sacrifice, il avait su inculquer la culture du résultat aux parlementaires »’. Salifou Diallo avait tout le mélange qui faisait de lui un grand homme, a-t-il souligné, tout en promettant que son parti travaillera à poursuivre son œuvre. Comme quoi, « notre succession comble, presque toujours, le vide que fait notre mort dans le cœur de nos héritiers », disait Senn. Le vice-président de l’Assemblée nationale a clos cette session spéciale qu’on pourrait dire d’adieu, en invitant tous ceux qui étaient dans l’hémicycle à s’incliner une dernière fois sur la dépouille mortelle de l’illustre disparu avant son transfèrement au Palais des sports.

Drissa TRAORE

 


Comments
  • Il est temps que les Organisations de la Société Civile(OSC) travaillent à reconquérir la crédibilité qu’elles ont perdue à cause de leur inféodation dans des partis politiques qui les ont utilisées pour des intérêts partisans et de règlements de comptes. Ainsi, des acteurs d’OSC comme Pascal Zaîda,Abraham Badolo doivent cesser de berner les populations en revendiquant la libération des généraux Diendéré et Bassolé,qui démontre que cette cause est l’objectif de création de leurs organisations. De même, ils doivent cesser d’exiger les nominations de militaires aux ministères de la défense et de la sécurité. Cela ne relève pas de leurs prérogatives. Les choix de ministres pour diriger ces départements stratégiques incombent au Chef de l’Etat sur la base de certains critères dont la confiance. De nos jours, à travers le monde, des civils sont de plus en plus désignés à la tête de ces départements sensibles. Les 2 responsables d’OSC proches des 2 généraux, visent des intérêts claniques pour utiliser l’armée pour leur cause partisane de conquête du pouvoir. Au Burkina, ce sont les clans des 2 généraux et celui de Salif qui ont joué des rôles nocifs dans la division des Burkinabè.Le temps du clanisme partisan, de la pensée unique, est révolu désormais au Burkina et ne saurait encore prospérer. Que les uns et les autres inscrivent leurs actions dans la culture démocratique et républicaine. Les questions de la réconciliation nationale peuvent être envisagées avec des balises, pour éviter le réveil des vieux démons, avec des personnages, qui se croient indispensables pour la stabilité du Burkina et qui ont un esprit de violence et de dictature, toute chose contraire à la paix et à l’encrage démocratique au Burkina Faso.

    27 août 2017
  • Souvent, les autorités sont confrontées à des manques de temps pour bien apprécier des dossiers et évaluer les compétences de certains citoyens pour mieux leur confier des responsabilités. Parfois, ce sont certains collaborateurs subjectifs des autorités qui font ombrage à la promotion de certains citoyens sur la base de leurs compétences et mérites. Aussi, à toute fin utile, voici une liste de personnalités burkinabè reconnues pour la qualité de leur travail et de leur probité qui pourraient bien assumer des fonctions ministérielles avec des résultats probants :
    1) Pr Serge Théophile Balima : journaliste, enseignant-chercheur, ancien ambassadeur du Burkina à Paris (ministères des affaires étrangères, ministère de la communication).
    2) Victor Tiendrébéogo (Larlé Naba), chef coutumier, ancien député, agro-business man (ministère de l’agriculture, ministère de l’action sociale).

    3) Robert Bibia Sangaré : ancien conseiller politique à la Présidence du Faso et député élu, ex- DG du CENOU, DG du CHU Yalgado en fin de mandat dont le contrat de 3 ans renouvelable 1 fois a été renouvelé pour résultats satisfaisants (ministère des Enseignements secondaires et supérieurs, ministère de la jeunesse et de la formation professionnelle, ministère de la santé).

    4) Achille Marie Joseph Tapsoba : philosophe (ministère des enseignements secondaires et supérieurs, ministère de l’éducation nationale, ministère de l’action sociale).

    5) Ismaël Bachir Ouédraogo : député (ministère de la jeunesse et de la formation professionnelle, ministère des postes et de l’économie numérique).

    6) Zéphirin Diabré : chef de file l’opposition politique(CFOP), (Premier ministre).

    7) Kadré Désiré Ouédraogo : ancien Premier ministre et ex-président de la commission de la CEDEAO(Premier ministre)

    27 août 2017
  • Dans la vie d’une nation, chaque citoyen, comme toute personnalité joue son rôle de son mieux avant de mourir. Les bons et mauvais exemples des uns et des autres, doivent servir de leçons pour les générations montantes afin de corriger les insuffisances et renforcer les acquis. En ces moments de deuil pour Salif Diallo,la nation doit lui rendre les hommages dignes de son rang. Cependant, le temps presse, car le délai légal de 15 jours pour l’élection d’un nouveau président de l’Assemblée, échoit le 02 septembre 2017.Il appartient au Chef de l’Etat, de faire acte de clairvoyance, pour que la majorité présidentielle puisse choisir un président du parlement qui soit à la hauteur de la mission. Une personne dynamique, un rassembleur pour bien diriger l’auguste Assemblée dans l’intérêt général de la nation. Etre président du groupe parlementaire du MPP n’est pas un droit logique pour mériter la présidence du parlement. De même, être un vice-président de l’Assemblée n’est pas non plus un droit d’accéder au perchoir surtout quand on est issu d’un parti minoritaire allié de la majorité. Donc l’actuel premier vice président de l’Assemblée nationale doit faire preuve de modération et ne pas oublier ses propos et attitudes qui ont offensé la classe politique et ses anciens camarades de l’opposition. Le temps des va –t’en guerre politique est désormais révolu au Burkina pour faire place au dialogue, au consensus et à la valorisation des mérites et compétences de chaque Burkinabè.

    28 août 2017

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