HomeA la unePROCES DU PUTSCH MANQUE : Le Brassard noir dénonce des « manœuvres dilatoires »

PROCES DU PUTSCH MANQUE : Le Brassard noir dénonce des « manœuvres dilatoires »


 

Le mouvement Brassard noir a animé une conférence de presse le 24 mars 2018, à Ouagadougou, au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ). Entre autres, le procès du putsch manqué, l’attaque terroriste du 2 mars dernier et la récente sortie des membres du Congrès pour la démocratie et le progrès, ont été les sujets abordés au cours de cette rencontre.

 

La conférence de presse du Mouvement Brassard noir, le 24 mars dernier, a essentiellement porté sur deux sujets ; le déroulement du procès du putsch manqué et la récente sortie du président du CDP, Eddie Komboïgo. C’était le 16 mars dernier, lors d’une rencontre des responsables dudit parti avec les Hommes de médias. Parlant des attaques terroristes que subit le Burkina, le président du CDP avait fait savoir, en substance, que l’heure n’est pas à rejeter la faute les uns sur les autres, mais plutôt à chercher des solutions. « Quelle est le remède à l’insécurité, selon vous ? », lui avaient donc demandé les journalistes. « Le remède à l’insécurité, c’est de nous voter en 2020 », avait répondu le président du CDP. Mais, pour le Brassard noir, cela sonne comme un aveu. A entendre le président du mouvement, Boukaré Conombo, cette sortie d’Eddie Komboïgo prouve que le régime de Blaise Compaoré avait des accointances avec les terroristes. « Par ces propos, Eddie Komboïgo confirme que son parti est encore et toujours prêt à traîter avec les terroristes qui tuent de manière impitoyable ses frères et sœurs burkinabè », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que : « Ces propos sont suffisamment clairs et sous d’autres cieux, il devrait être entendu par le procureur et qu’on suspende le CDP jusqu’à l’aboutissement des enquêtes. Car, pour paraphraser Norbert Zongo, je dirai que ces gens-là sont capables de brûler le pays pour chauffer leur café. Et il vient  de dire haut ce que le peuple pensait tout bas ». En attendant, pour le Brassard noir, si le Burkina est encore victime d’une attaque, ce sera de la responsabilité du CDP. S’adressant donc au parti, Boukaré Conombo dira : « Qu’il sache que la patience du peuple burkinabè a une limite. Nous n’allons pas attendre 2020 pour avoir notre sécurité, nous voulons notre sécurité tout de suite et maintenant. Et Eddie Komboïgo a intérêt à ce que nous ayons notre sécurité avant 2020 ». Si l’on veut aller à la réconciliation nationale, pour le mouvement, il faudrait que les uns et les autres commencent déjà à poser des actes qui vont dans ce sens.

Le Brassard noir va bientôt se prononcer sur les « assassins » du juge Salifou Nébié

 

Ainsi, de l’avis du président, faisant allusion à certains incidents survenus lors du procès du putsch manqué, certains comportements sont à proscrire afin d’éviter d’en rajouter à la douleur des familles des victimes et des blessés. « Le mouvement n’acceptera jamais qu’on assassine une deuxième fois nos martyrs en ovationnant des putschistes qui ont endeuillé des familles en voulant restaurer un ordre ancien », a soutenu Boukaré Conombo. Parlant également de la défense constituée dans cette affaire de putsch manqué, le Brassard noir a reconnu qu’elle est dans son rôle. « Mais, si pour une virgule ou un point-virgule on doit suspendre l’audience, cela n’arrange pas. Est-ce que quand ils sont sortis pour tuer les gens, ils ont demandé un permis pour le faire ? Non. Aussi, on avait entendu que Gilbert Diendéré attend le procès pour faire son déballage. Alors qu’il le fasse maintenant. Et, nous disons donc à la défense d’arrêter les manœuvres dilatoires et de laisser le procès aller au fond », a laissé entendre le président du mouvement sur cette question. Par ailleurs, il faut se rappeler, le mouvement Brassard noir fait partie des OSC qui suivent de près l’évolution de l’affaire Salifou Nébié, juge constitutionnel décédé dans des circonstances troubles en 2014. A la question donc de savoir où l’on en est avec cette affaire, le président du Brassard noir répondra : « Nous sommes en contact avec le procureur. C’est clair, c’est un assassinat.  Il ne s’agit pas d’un accident. Nous n’avons pas plus de détails parce que le dossier est en instruction, mais les choses avancent et cela nous rassure. Nous allons vous convier très prochainement pour vous dire qui sont les assassins et quand ils seront jugés».

Adama SIGUE

 

 

 Reprise du procès du putsch manqué : la défense   claquera-t-elle encore la porte ?

 

Suspendue le jeudi 22 mars pour reprendre ce lundi 26 mars, l’audience du procès du putsch manqué de septembre 2015 risque de connaître le même scénario que celui du 27 février. En effet, selon de sources concordantes, il ressort que la défense n’entend pas poursuivre l’audience de ce matin, si deux de ses principaux points préliminaires ne sont pas pris   en compte par le tribunal militaire. Il s’agit essentiellement de la récusation du président du tribunal, Seydou Ouédraogo, et celle des juges que le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, René Bagoro a nommés à la place de ceux proposés par le premier président de la Cour d’Appel de Ouagadougou. Pour le premier point, la défense estime que le président du tribunal, Seydou Ouédraogo, ayant déjà connu de ce dossier du putsch manqué « en qualité de magistrat pour y avoir rendu une décision de justice, notamment une ordonnance. En application de l’article 648 du Code de procédure pénale …et l’article 26 (nouveau) alinéa 4 du Code de justice militaire, il lui est interdit de connaître du dossier une deuxième fois ». Selon nos sources, alors président de la Chambre de jugement du Tribunal, le magistrat de grade exceptionnel, Ouédraogo, avait pris, le 27 mai 2016, une « ordonnance aux fins de dessaisissement du juge d’instruction du cabinet n° 4 du Tribunal militaire de Ouagadougou », pour le confier à celui du cabinet n° 1. Pour le second point, une source bien introduite auprès du Tribunal militaire nous apprend que des avocats de la défense ont introduit, le 21 mars 2018, auprès du premier président de la Chambre de première instance du Tribunal militaire de Ouagadougou, une « requête aux fins de récusation conformément aux articles 27 du code de Justice militaire et 648 et suivant du code de procédure pénale ». Dans ladite requête, il est mis en cause l’impartialité de Seydou Ouédraogo et de Emmanuel Konené (magistrat de premier grade), parce que « nommés par une partie civile au même procès ». Ici, ces avocats visent, en réalité, le ministre de la Justice pour s’être « constitué partie civile. Il est en même temps signataire du décret de nomination des juges qui doivent juger les accusés contre qui il s’est constitué partie civile », ont-ils relaté. Du reste, des avocats de la défense relèvent que « le ministre-partie civile a balayé certaines propositions de nomination pour ne retenir et/ou les substituer » par d’autres. Et le nom qui fait polémique, est celui du magistrat de grade exceptionnel, Jean Marie Ouattara qui avait accordé la liberté provisoire au général Djibrill Bassolé. Proposé comme président de la Chambre de contrôle de l’instruction, le 28 novembre 2017 par le premier président de la Cour d’appel de Ouagadougou, Boukary Diallo, le ministre de la Justice l’a remplacé par la magistrate Florentine Kima.

 


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