HomeA la uneUN DJIHADISTE MALIEN DEVANT LA CPI : Al-Hassan est-il en  train d’être rattrapé par son passé ?

UN DJIHADISTE MALIEN DEVANT LA CPI : Al-Hassan est-il en  train d’être rattrapé par son passé ?


Il  fait désormais partie des pensionnaires de la prison de Scheveningen. Al Hassan, de son nom complet Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mohamed, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été remis le 31 mars dernier à la Cour pénale internationale (CPI) par les autorités maliennes. Poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, ce Malien originaire de la région de Tombouctou est un ancien membre présumé du groupe Ansar Dine de Iyad Ag Ghali. C’est lui qui faisait arrêter les femmes non voilées, les jetait en prison ou les battait et procédait à des mariages forcés. Son audience de première comparution a eu lieu, hier, 4 avril 2018. Il s’est agi pour les juges de procéder à la validation de l’identité du prévenu. En tout cas, le moins que l’on puisse dire c’est que celui-là qui se faisait passer pour le commissaire de la police islamique entre avril 2012 et janvier 2013, est en train d’être rattrapé par son passé. A La Haye, il rejoint Ahmad Al Fagi al Mahdi, du nom de cet autre membre d’Ansar Dine condamné à 9 ans pour destruction de mausolées classés au patrimoine de l’humanité. Ces deux hommes à la sulfureuse réputation, qui avaient choisi de se ranger du mauvais côté de l’histoire, n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes ; eux qui, rappelons-le, ont fait la pluie et le beau temps dans le septentrion malien et qui se retrouvent aujourd’hui groggy de leurs propres turpitudes. Avaient-ils seulement imaginé qu’un jour, ils se retrouveraient devant le tribunal de l’histoire ? Assurément non !

Les autorités maliennes ont vite fait de se débarrasser  d’un colis encombrant

Toujours est-il que les cas Al Faqi et Al Hassan doivent constituer des leçons pour ces illuminés qui, se faisant passer pour des djihadistes, sèment la mort et la désolation sur leur passage. C’est le cas, pour ne pas les nommer, de Abubakar Shekau, Iyad Ag Ghali, Amadou Kouffa, Malam Dicko, Moctar Belmoktar, etc., qui ont fait de la violence systématique leur credo. Même si, pour une raison ou une autre, ils arrivent à passer entre les mailles de la justice des hommes, ils n’échapperont guère à la justice immanente qui, elle, découle des actes accomplis et s’exerce sans intervention extérieure. Cela prendra peut-être le temps qu’il faudra, mais tôt ou tard, on y arrivera. Pour l’heure, puisqu’ils se croient plus forts, ils s’arrogent le droit de vie et de mort sur les autres, cristallisant la haine des uns et des autres sur eux. Et c’est  peu dire ! Ne dit-on pas souvent que la roue de l’histoire tourne ? En tout cas,  les autorités maliennes, en remettant Al Hassan à la CPI, ont vite fait de se débarrasser  d’un colis encombrant. Car, vouloir garder un djihadiste de cette trempe au Mali, c’est s’attirer davantage la haine de ses compères qui ne jurent que par le sang. On l’a vu au Niger où la prison de Koutoukalé où sont détenus de présumés djihadistes, a fait l’objet d’une attaque d’une rare violence. Il aura fallu la résilience des forces armées nigériennes pour mettre en déroute les assaillants qui en avaient pris pour leur témérité.

B.O


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