KUNDE 2018 : Hawa Boussim remporte l’or
La 18e édition des Kundé a eu lieu le 27 avril dernier au Palais des sports de Ouaga 2000. Riche en couleurs, la soirée a connu le sacre de l’artiste-musicienne Hawa Boussim. En plus du kundé d’or, elle a remporté 3 autres prix dont le Kundé de la meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle. C’était en présence de l’épouse du chef de l’Etat, Sika Bella Kaboré, et de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de la Culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim Sango.
L’artiste-musicienne Hawa Boussim a raflé la mise à la 18e édition des Kundé. En effet, elle a remporté au total 4 Kundé dont le plus convoité par les musiciens, à savoir le Kundé d’Or. Comme récompense, elle a obtenu en plus du trophée, une somme de 1,5 million de F CFA du commissariat général des Kundé, 100 000 F CFA du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA), un séjour à l’hôtel Laïco, un billet d’avion air France, un billet d’avion en première classe Air Burkina, un téléphone Samsung S9 offert par le sponsor officiel Orange Burkina et bien d’autres gadgets. L’artiste-musicienne Abibou Sawadogo a, quant à elle, arraché 2 prix, à savoir le Kundé du public et celui du meilleur artiste traditionnel. Parmi les trois nominés pour le kundé d’or, seul Donsharp De Batoro n’a pas pu tirer son épingle du jeu, les deux autres ayant remporté plusieurs prix. Toujours dans la catégorie des principaux prix, Imilo Lechanceux, vainqueur du Kundé d’Or de l’édition précédente, a obtenu le Kundé de l’artiste le plus joué en discothèque. L’étoile montante de la musique burkinabè Eunice Goula a, pour sa part, réussi à inscrire son nom sur le marbre des grands artistes en remportant deux Kundé, à savoir ceux du meilleur espoir et de la révélation. Des Kundé d’honneur ont aussi été attribués à certains musiciens de renom, à savoir le nonagénaire Biri Lingani, Nel Oliver du Bénin, Frost Olly de la Côte d’Ivoire et le Group Magic System. Un Kundé d’hommage a aussi été décerné à l’artiste-musicien feu Joseph Salambo. Au total, plus de 20 Kundé ont été décernés aux musiciens (voir encadré).
Les artistes ont fait bouger la salle du Palais des sports de Ouaga 2000
La soirée a été riche en animations. C’est le ballet national qui a ouvert le bal dans un décor mettant en exergue la culture burkinabè. Il a été suivi de plusieurs autres artistes burkinabè dont Sana Bob et Malkom qui n’ont pas laissé le public indifférent. Mais ceux qui ont le plus fait bouger la salle, sont sans conteste, les artistes étrangers. Frost Olly, Hiro et Fally Ipupa tous deux chouchous des femmes, ont fait voyager les fans dans un univers de son et d’amour. Charlotte Dipanda du Cameroun et Chidinma du Nigeria très adulées par les jeunes, ont également soulevé la foule. L’icône de la musique béninoise Nel Oliver a, quant à lui, fait danser la Première dame pour ne pas dire toute la salle. Ce dernier qui a dédié son Kundé d’honneur à certains leaders africains dont Thomas Sankara, a été beaucoup ovationné par la frange jeune. Le Group Magic System qui n’était pas au programme a fait la belle surprise aux mélomanes en montant sur scène. A l’entame de leur prestation, le public s’est mis débout pour mieux communier avec ces 4 jeunes musiciens qui ont exprimé leur joie d’avoir pris part au Kundé. Car, ont-ils dit, c’est au Kundé que le groupe a obtenu son 1er trophée de sa carrière. Au terme de la soirée, la Première dame s’est dit heureuse d’avoir accompagné cet événement culturel qui, a-t-elle dit, est devenu incontournable dans la sous-région et même en Afrique. Pour elle, c’est une fierté de pouvoir dire merci au promoteur des Kundé pour le travail qu’il fait pour pérenniser cet événement. L’épouse du chef de l’Etat a exprimé sa disponibilité à toujours accompagner les Kundé. Car, a-t-elle justifié, c’est un événement qui rehausse l’image du Burkina et met en lumière les artistes-musiciens du continent africain et de la diaspora. S’exprimant sur le choix du jury, la Première dame dira que le travail a été fait de façon honnête et c’est la meilleure qui a gagné.
« Nous avons essayé de faire rêver les gens au maximum »
Pour sa part, le commissaire général des Kundé, Salfo Soré dit Jah Press, pense avoir relevé le défi car toutes les promesses ont été tenues. « Nous avons essayé de faire rêver les gens au maximum dans cette salle des sports qui, normalement, n’est pas faite pour un tel événement mais nous avons fait le maximum pour les mélomanes et nous pensons qu’ils ont aimé les décorations, les lumières, etc. », a-t-il dit. Pour Jah Press, la petite déception, c’est la climatisation qui n’était pas suffisamment au top. Mais il a promis de la renforcer pour les prochaines fois. Faisant le bilan de cette 18e édition des Kundé, M. Soré a indiqué que c’est une édition de la maturité. Cependant, son organisation, a-t-il confié, n’a pas été facile parce que le changement du lieu (salle des Banquets de Ouaga 2000 au Palais des sports de Ouaga 2000) à quelques mois de l’événement, a occasionné des frais supplémentaires. Répondant à une question relative au choix de la lauréate du Kundé d’Or, Jah press a précisé que le travail du jury compte pour 75% et celui du public 25%. Et d’ajouter qu’il arrive que le choix du jury qui travaille avec des critères précis ne coïncide pas avec celui du public. « Mais nous sommes solidaire du jury», a-t-il conclu.
Dabadi ZOUMBARA
Le palmarès des Kundé 2018
Prix principaux
Kundé d’Or
Hawa Boussim
Kundé du public
Habibou Sawadogo 63,28%
Kundé du meilleur artiste traditionnel
Habibou Sawadogo
Kundé du meilleur artiste de musique religieuse
Simon Kologo
Kundé du meilleur artiste féminin
Hawa Boussim
Kundé de la meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle
Korégoré (Hawa Boussim)
Kundé de l’artiste le plus joué en discothèque
Imilo Lechanceux
Kundé de la révélation
Eunice Goula
Kundé du meilleur espoir
Eunice Goula
Kundé du meilleur clip vidéo
Korégoré (Hawa Boussim)
Kundé du meilleur featuring burkinabè
Zida ne va plus au zoo (Askoy feat Smarty)
Prix spéciaux
Kundé du meilleur artiste burkinabè de la diaspora
Adèle Rouamba (France)
Kundé du meilleur artiste étranger vivant au Burkina
Weezy (Nigéria)
Kundé du meilleur artiste de l’Afrique de l’Ouest
Sidiki Diabaté (Mali)
Kundé du meilleur artiste de l’Afrique Centrale
Daphne (Cameroun)
Kundé du meilleur featuring de l’intégration africaine
La copine à mon ex (Duden J/Malika du Burkina feat Nash de Côte d’Ivoire).
Kundé d’hommage à Salambo
Kundé d’honneur : Biri Lengani
Kundé d’honneur du jeune talent masculin de l’Afrique Centrale : Hiro
Kundé d’honneur de la meilleure progression féminine de l’Afrique de l’Ouest : Charlotte Dipanda
Kundé d’honneur : Frost Olly
Kundé d’honneur pour l’ensemble de ses œuvres : Nel Oliver
Kundé d’honneur du meilleur artiste féminin de l’Afrique de l’Ouest : Chidinma
Kundé d’honneur de la meilleure chanson d’inspiration traditionnelle de l’Afrique Centrale : Fally Ipupa
Kundé spécial des professionnels du showbiz africain : Fally Ipupa
Kundé d’honneur : Maggic Système
Source : Commissariat général des Kundé
Artistes et lauréats se prononcent
Imilo Le Chanceux, lauréat
« Ceux qui font venir les artistes étrangers au Burkina doivent créer un cadre de rencontre et d’échanges entre ces derniers et les artistes du Burkina »
« C’est un plaisir pour moi de recevoir mon 4e Kundé ce soir. Nous allons redoubler d’ardeur au travail pour remporter d’autres Kundé ou encore d’autres distinctions sur le plan international. Je suis très fier parce que cela montre que le travail abattu est reconnu. Pour revenir à votre question relative à la déclaration de Charlotte Dipanda, je pense que c’est normal qu’elle dise qu’elle ne connaît pas d’artiste burkinabè. Si elle dit qu’elle ne connaît pas d’artiste burkinabè, c’est qu’elle n’en connaît vraiment pas. C’est aux acteurs du show-biz burkinabè de nous aider à aller de l’avant. Ceux qui font venir les artistes étrangers au Burkina doivent créer un cadre de rencontre et d’échanges entre ces derniers et les artistes du Burkina. Par exemple, on peut permettre au Kundé d’Or de l’année dernière et celle d’aujourd’hui de rencontrer Fally Ipupa et les autres pour des échanges de 20 ou 30 minutes. Cela permettra à ces derniers de mieux connaître les artistes d’ici et vice-versa. »
Eunice Goula, lauréate
« C’est une grande joie et une fierté pour moi de recevoir 2 Kundé »
« C’est une grande joie et une fierté pour moi de recevoir 2 Kundé, à savoir ceux du meilleur espoir et de la révélation. Je ne m’attendais pas à cela et je crois que c’est une grâce de Dieu. Ces distinctions me donnent le courage et la force de travailler davantage pour des victoires futures. Du reste, je les dédie à mes fans. »
Frost Olly, artiste-musicien, auteur-compositeur et interprète
« C’est un plaisir pour moi de recevoir un Kundé d’honneur »
« C’est un plaisir pour moi de recevoir un Kundé d’honneur parce que la vie d’un artiste doit être faite de récompenses. C’est un trophée que je dédie à tous les Burkinabè et à tous les Ivoiriens parce que ce sont ces deux peuples qui m’ont soutenu depuis le début de ma carrière. C’est grâce à eux que je vis en France aujourd’hui. Les Kundé sont une preuve que quelque chose est faite au niveau du Burkina pour faire de ce pays une référence en matière de musique parce que les artistes qui y sont invités ou nominés ne viennent pas seulement du Burkina, mais de l’Afrique entière. Le commissariat des Kundé travaille afin que les artistes africains aillent de l’avant. Aux jeunes artistes- musiciens, je leur demande d’être humbles et de travailler sérieusement. Une musique, quand on la fait, ce n’est pas seulement pour une année mais elle doit être faite pour une longue durée. »
Jack Moulé Moulé, sapeur ivoirien
« Les Kundé sont l’une des plus belles plateformes de musique en Afrique »
« Je suis l’attaquant de pointe des Eléphants de la « sapologie ». C’est la première fois que je visite le Burkina Faso et j’avoue que j’ai beaucoup aimé. Au regard de ce que j’ai vu, je peux dire que Les Kundé sont l’une des plus belles plateformes de musique en Afrique. Je dis bravo à Jah Press et son équipe. »
Asalfo, leader vocal de Magic System
« Le premier trophée de notre carrière a été obtenu au Kundé »
« Nous avons eu la chance de voir les débuts des Kundé et nous pouvons dire que c’est une cérémonie qui a beaucoup évolué. Je crois que ces genres d’initiatives sont à encourager et à saluer. C’est ce qui justifie notre présence ici. Nous avons été récompensés ce soir, mais ce qui compte le plus pour nous, c’est la symbolique. Le premier trophée de notre carrière a été obtenu au Kundé. Ce que le FEMUA fait aujourd’hui, c’est ce que les Kundé faisaient depuis 18 ans. C’est-à-dire promouvoir la musique burkinabè et la musique africaine. Aujourd’hui, on peut dire que la musique burkinabè a su aller au-delà des frontières du Burkina. On voit maintenant des artistes burkinabè sur les grandes chaînes de télévision, et on arrive à mettre des noms sur des visages. C’est à l’honneur du peuple burkinabè. »
Propos recueillis par Issa SIGUIRE
Vu et entendu
Pas de briquet à l’intérieur de la salle des Kundé
S’il y a une chose qui a suffisamment attiré l’attention de plus d’un mélomane, c’est bien le dispositif sécuritaire mis en place lors de la 18e édition des Kundé. En effet, l’enceinte de la cuvette du Palais des sports de Ouaga 2000 était quadrillée par des agents de sécurité. Pour accéder à la salle, il fallait montrer patte blanche. En plus des fouilles corporelles, il fallait passer sous le portique de sécurité. Ceux qui avaient des briquets par devers eux ont vu leurs crache-feu retenus par les agents de sécurité. Quoi de plus normal quand on sait qu’un briquet peut causer des dégâts.
Des tenues presque indécentes
Bien qu’il fût mentionné sur la carte, « tenue traditionnelle ou de soirée exigée» à la cérémonie, certaines filles ont porté des tenues qui frisent l’indécence. Car, une bonne partie du corps et pas n’importe laquelle de certaines filles était visible à l’œil nu. Certaines avaient même des difficultés pour s’asseoir parce que les jupes ou robes qu’elles portaient, étaient très courtes.
Quand le ventre pousse certains à des gestes maladroits
On dit qu’un homme raisonné, est celui qui maîtrise le ventre, le bas- ventre et la bouche. Mais il n’est pas toujours facile d’être maître de ces trois choses. Et ce n’est pas ce monsieur vêtu en costume cravate qui a bousculé une serveuse et versé les tasses de jus qu’elle tenait, qui dira le contraire. Las d’attendre qu’on vienne le servir à boire, il a décidé de poursuivre une des serveuses afin qu’elle le serve vite. Conséquence, son geste a été si maladroit qu’il a renversé le plateau des tasses de jus non pas sans éclabousser les gentlemen qui se trouvaient à côté de la jeune fille.
Rassemblés par Dabadi ZOUMBARA