MOIS DE RAMADAN : L’aumône expiatoire du jeûne
Selon les principes religieux islamiques, quiconque rompt volontairement le jeûne du mois de ramadan est soumis à une amende expiatoire dite kafâra. Cette amende consiste, soit à l’affranchissement d’un esclave, soit à observer le jeûne de deux mois consécutifs, soit à nourrir soixante pauvres.
Le jeûne musulman est considéré rompu à travers les choses suivantes : boire et manger ; l’acte sexuel ou mentir en connaissance de cause à propos d’Allah et de Son prophète Mouhammad (Pslf) ; plonger volontairement toute la tête dans l’eau ; rester volontairement en état d’impuretés (Djanâba jusqu’à l’aube) ; provoquer volontairement le vomissement ; laisser volontairement pénétrer une grande poussière jusqu’à la gorge et recourir à un lavement, c’est-à-dire l’injection d’un liquide dans le gros intestin par voie rectale. Si le jeûneur commet par oubli l’une de ces interdictions, son jeûne reste valable. Maintenant, quiconque rompt volontairement le jeûne par l’alcool, l’adultère ou la fornication, ou encore par l’une des interdictions suscitées, doit accomplir après le mois de ramadan, non seulement le jeûne de compensation jour pour jour, mais en plus, il doit accomplir l’amende expiatoire dite Kafâra. Cette amende consiste à rembourser obligatoirement chaque jour de jeûne non observé par l’un des moyens suivants au choix : affranchir un esclave, nourrir 60 pauvres à raison de 750g de céréales pour chacun, jeûner deux mois consécutifs.
Nourriture de 60 pauvres
Parlant d’affranchissement d’esclave, cela témoigne que l’islam a contribué à la lutte contre cette pratique. De nos jours où on ne parle plus de cela, il ne reste que les deux formes d’expiation. Si on opte pour la nourriture de 60 pauvres, et qu’il arrive qu’on n’ait pas les moyens de le faire à l’instant, on devra le faire petit à petit ou attendre le jour où la situation économique permettra de l’acquitter. Pour ce qui est du dernier choix, le jeûneur est tenu de jeûner de façon successive un mois et un jour, avant de jeûner le restant des jours comme il veut. Sinon, il devra recommencer tout à zéro. Au cas où on ne pourrait même pas recourir à l’une de ces deux dernières méthodes, on se contentera de demander le pardon de Dieu, en payant de façon symbolique en aumône le peu qu’on peut offrir.
Hamadi BARO,
(Collaborateur)
SPIRITUALITE
La demande de pardon
« Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Peut-être craindrez-vous Dieu », dit ce passage coranique (Verset 183, chap.2).
L’Imam Ali zaynoul Abidine (Psl), à travers son recueil de supplications intitulé «As-sahifatous sadjdjâdiyyâh» surnommé «Zaboûr Ali Mouhammad (Psaumes des gens de la famille du prophète)», enseigne la religion et la morale sous forme de supplications. Nous vous proposons de ce livre un passage de sa supplication sur sa demande de pardon.
« O Mon Maître, ne désavoue pas mon opinion sur Tes bienfaits et Ta faveur car Tu es ma confiance, ne me prive pas de Tes récompenses car Tu connais mon indigence. Mon Dieu, si le moment de ma mort est venu et qu’aucun de mes actes ne me rapproche de Toi, alors je place la reconnaissance de mes péchés devant Toi comme moyens de mes prétextes. Mon Dieu, si Tu me pardonnes, qui serait plus à même de pardonner que Toi ? Si Tu me châties, qui serait plus juste que Toi dans le jugement ? Aie pitié de mon dépaysement, dans ce monde ici-bas, de mon affliction au moment de la mort, de ma solitude dans ma tombe, de mon isolement dans ma sépulture, et de l’humiliation de ma position quand je serai ressuscité pour le jugement devant Toi. Pardonne moi les actes qui ont été cachés aux hommes et maintiens (Ta dissimulation) sur ce que Tu m’as déjà couvert. Aie pitié de moi, sur mon lit de mort, les mains de mes bien-aimés me retournant. Sois Condescendant à mon égard quand je serai allongé sur le lavoir (le corps, retourné par un ami vertueux. Attendris-Toi sur mon sort quand je serai porté, les proches passant aux extrémités de mon cercueil. Sois généreux quand, transporté, je serai déposé dans la fosse, seul, avec Toi, aie pitié de mon dépaysement dans cette nouvelle demeure (la tombe) pour ne pas me familiariser à autre que Toi. O Mon Maître, si Tu me laissais à moi-même, je serais perdu, alors mon Maître, auprès de qui chercher secours si Tu ne pardonnes pas mes erreurs. Auprès de qui exprimer mes craintes si je perds Ta providence durant mon sommeil (ma mort), et vers qui me réfugier si mon affliction n’est pas soulagée ? »
L’INVOCATION DU 15E JOUR (JEUDI)
Invocation pas obligatoire, mais recommandée à lire chaque jour, après n’importe quelle prière ; mieux, durant nos doas de la prière du matin.
« O Allah, accorde-moi, en ce mois-ci, la sincérité des adorateurs pieux ; élargis ma poitrine, en ce mois-ci, au repentir sincère, o Refuge de ceux qui ont peur ».
Source : Mafâtihoul Djinâne d’Abbas Qoummi
HADITH DU JOUR
La complainte des morts !
– Il est rapporté des Imams de la famille du prophète ou Ahl ul Bayt (pslf), que chaque vendredi du mois de ramadan, les morts viennent (rendre visite à leur famille), et se tiennent debout.
– chacun d’entre eux, se met à dire d’une voix triste en pleurant :
– «Ô ma famille ! Ô mes enfants ! Ô mes proches !
– Apitoyez-vous sur nous avec quelque chose, Dieu vous fera miséricorde !
– Evoquez-nous, et ne nous oubliez pas, dans les invocations !
– Ayez pitié de nous, et de notre dépaysement (ghourbat) !
– Nous sommes dans une prison étroite, dans une grande affliction, dans la détresse.
– Alors, ayez pitié de nous, avant que vous ne soyez comme nous.
– Malheur à nous ! Nous avions les moyens comme vous, vous en avez en ce moment.
– Ô serviteurs de DIEU, écoutez nos paroles et ne nous oubliez pas !
– Car vous saurez demain que l’excédent (foudoûl) que vous avez entre les mains, était entre nos mains.
– Mais alors, nous ne l’avions pas dépensé dans l’obéissance de DIEU.
– Et cet excédent que nous n’avions pas dépensé dans l’obéissance, nous a empêchés d’atteindre la vérité.
– Il nous est devenu néfaste, alors qu’il profite à d’autres que nous.
– Alors, apitoyez-vous sur nous, avec un dirham ou un pain ou un morceau de pain ». (En les donnant en aumône à des pauvres en leur nom).
– Puis ils ajoutent : « Comme vous allez vite pleurer sur vous-mêmes, et cela ne vous sera d’aucune utilité, comme nous pleurons sur nous-mêmes, et que cela ne nous sert pas.
– Alors faites des efforts, avant que vous ne soyez comme nous !»
(in Mustadrak al-Wasâ’il, vol.2 bâb39 pp162-163 H46-16)
LES PRIERES SUREROGATOIRES (NAWAFIL)
16e nuit (de jeudi à vendredi) 12 rakas : Fatiha + sourate Takasour (12 fois)
NB : On lance le salam après chaque 2 rakas. Si on ne connaît pas la sourate suscitée, on peut la remplacer par n’importe quelle sourate qu’on maîtrise.
QUESTION-REPONSE
Q : Est-ce que le jeûne d’une personne s’annule au cas où elle saigne de la bouche ?
R : Cela n’annule pas le jeûne, mais cette personne doit se garder de laisser le sang arriver à l’œsophage.
Source : Guide pratique du musulman de Sayyid Ali Khaménei