LUTTE CONTRE LA FRAUDE AU BURKINA : La CNLF sensibilise à Bobo

Dans le cadre de la célébration de la Journée de lutte contre la fraude, l’institution chargée de la lutte contre ce fléau, la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF), a organisé le 9 octobre 2014 une séance de sensibilisation contre la fraude. Les participants ont saisi l’opportunité pour faire connaissance avec la CNLF, et dire avec force  leur détermination à éradiquer le phénomène au Burkina Faso.

Opérateurs économiques, agents de l’Administration publique, forces de sécurité et acteurs des secteurs formel et informel, du public et du privé ont été, entre autres, ceux ayant été conviés par  la CNLF à la  table de sensibilisation sur la lutte contre la fraude. S’il est vrai que la fraude détruit l’économie, provoque le chômage avec la fermeture de petites entreprises, les opérateurs économiques de la ville de Sya, fortement mobilisés,  n’ont pas manqué à ce rendez-vous du donner et du recevoir en matière de  lutte contre la fraude. D’entrée de jeu, le président de la section territoriale de la Chambre de commerce des Hauts-Bassins, El Hadj Djanguinaba Barro, a, de vive voix,  remercié la mobilisation qui témoigne de l’intérêt que les acteurs du monde économique accordent à la problématique. Pour l’homme, connu pour son franc-parler, la journée de sensibilisation de lutte contre la fraude s’avère nécessaire pour les opérateurs économiques, surtout dans un contexte de mondialisation qui a d’ores et déjà des répercussions négatives sur les  petites entreprises, sans oublier  la fraude. Il a de ce fait traduit ses encouragements à ses pairs et les a exhortés à  faire de l’instance un cadre de réflexion et d’échange d’expériences en vue de fédérer les énergies pour  lutter contre la fraude.

La lutte contre la fraude est une affaire de tous

Pour le Secrétaire général (SG) de la région des Hauts-Bassins, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, Joachin Somda, la formation s’inscrit en droite ligne des politiques engagées par l’Etat burkinabè pour lutter contre la fraude, participant ainsi à la réduction de la pauvreté au Burkina Faso. « Cependant, force est de constater que des actes anormaux existent, marqués par la fraude, qui ne font que causer la faillite des petites entreprises », a déploré Joachin Somda. Il a fait savoir que la fraude affecte dangereusement les efforts de l’Etat dans le cadre de sa politique de lutte contre la pauvreté. « Malgré la mise en place de plusieurs institutions de lutte contre la fraude, la situation de la fraude est d’une recrudescence inquiétante dont l’impact est sans précédent », a-t-il poursuivi. Pour lui, la lutte contre la fraude est une affaire de tous car elle intervient dans tous les secteurs d’activités économiques, causant ainsi la paupérisation indéfectible de la population. A en croire le SG, cette recrudescence vertigineuse de la fraude au Burkina serait aussi liée au taux élevé d’analphabétisme ; dès lors, les séances de sensibilisation, comme l’atelier du 9 octobre, doivent demeurer une technique clé pour l’éradication de la pratique au Burkina Faso. Il a de ce fait souhaité que les participants soient de véritables relais auprès des autres et  que chaque acteur s’implique davantage dans la lutte.

Abondant dans le même sens, le coordinateur de la CNLF, Antoine Kodetemdé, a fait savoir que les méfaits de la fraude sont d’une ampleur désastreuse. Et d’ajouter que  l’Etat perd les 2/3 de ses recettes du  fait de cette situation. « Nous luttons tous les jours contre la fraude avec les moyens que nous avons  car il y a aussi un problème de moyens. Il y a aussi le concours de la population, des contrôles programmés et la gestion des informations de dénonciation, sans oublier la saisie par nos hiérarchies », a relevé le coordinateur national de la CNLF, parlant de la stratégie de lutte. Pour lui, une grande partie de la lutte revient à la population, et chaque citoyen doit se sentir concerné.

Josias Zounzaola DABIRE