INCENDIES DES LOCAUX DE LA CENI AU NIGERIA
A qui profite le crime ?
La tension monte au Nigeria et ce à quelques heures seulement de la présidentielle prévue pour le 16 février prochain. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, en plus de la bousculade qui a endeuillé le meeting du président sortant, Muhammadu Buhari, tenu le 12 février 2019, qui aura laissé une quinzaine de macchabées sur le carreau, l’on assiste à une folie incendiaire qui ne dit pas son nom, laissant planer le doute sur la bonne tenue du scrutin. Les faits parlent d’eux-mêmes. Le 12 février dernier, les locaux du bureau de la Commission nationale électorale indépendante (INEC) dans l’Etat d’Anambara, dans le Sud-Est du pays, ont été incendiés ; ce qui porte à trois le nombre d’incendies du même genre. Car peu avant, ce sont les bureaux de l’Etat d’ Abia dans le Sud-Est toujours et dans l’Etat du Plateau, au Centre, qui avaient été ravagés par des flammes. Des enquêtes ont été ouvertes mais pour l’instant, on n’en sait pas encore plus sur cette série d’accidents vraisemblablement d’origine criminelle. D’où la question : à qui profitera un éventuel report des élections au Nigeria ? La question mérite d’être posée quand on sait qu’en plus de ces incidents qui ont émaillé la campagne présidentielle en cours, les cartes d’électeurs ont été très difficiles à collecter quand elles n’ont pas, dans bien des cas, été distribuées dans le chaos. Mais quand on connaît la pagaille et la violence qui caractérisent le plus souvent, les processus électoraux au Nigeria, il n’y a pas de quoi s’offusquer outre mesure. Car ce à quoi l’on assiste semble s’inscrire dans l’ordre normal des choses, tant le pays est coutumier du fait.
Il faut éviter les querelles de personnes
A preuve, un rapport publié en mi-février 2015, soit avant le premier tour de la présidentielle qui avait opposé Goodluck Jonathan à Muhammadu Buhari, faisait état d’une soixantaine de personnes tuées dans le cadre de violences électorales qui s’étaient produites dans 22 Etats sur les 36 que compte le Nigeria. Tout cela, à cause des discours haineux sur fond de rejet de l’autre que tenaient les partisans des deux camps rivaux d’alors. Cette fois-ci encore, le même décor est planté avec d’un côté un candidat du Nord musulman qui est le président sortant et de l’autre, un candidat du Sud, Atiku Abubakar, qui plus est, bénéficie du soutien d’un ancien président, en l’occurrence Olusegun Obasanjo. C’est dire donc que le combat promet d’être serré et épique, tant les surprises, il pourrait y en avoir. En tout cas, les deux candidats sus-cités qui bénéficient des faveurs des pronostics, doivent comprendre une chose : seul doit primer l’intérêt du peule nigérian. C’est pourquoi il faut, à tout prix, éviter les querelles de personnes qui, le plus souvent, se soldent par des règlements de comptes. Cela est d’autant plus important à souligner qu’Atiku Abubakar a longtemps été un soutien de Muhammadu Buhari dont il juge aujourd’hui le bilan décevant.
B. O