HomeA la uneMAIN TENDUE DU POUVOIR A L’OPPOSITION« Ce dialogue doit être franc, sincère et dénué de tout calcul politicien», selon le CFOP

MAIN TENDUE DU POUVOIR A L’OPPOSITION« Ce dialogue doit être franc, sincère et dénué de tout calcul politicien», selon le CFOP


Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a tenu son rendez-vous hebdomadaire avec la presse. A l’ordre du jour, les nouveaux affrontements meurtriers à Zoaga dans le Boulgou et à Arbinda dans le Soum, la visite du Premier ministre au CFOP ainsi que la grève annoncée du SYNTSHA. Jean-Hubert Bazié, président de la Convergence de l’espoir, et Adama Séré, président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), ont été les principaux animateurs de ce point de presse.

L’un des points abordés lors du rendez-vous hebdomadaire du Chef de file de l’opposition est la visite du Premier ministre Christophe Marie Dabiré, le 1er avril 2019 à cette institution. L’opposition politique abondant dans le même sens que son président Zéphirin Diabré, a salué cette visite. «Les échanges entre le Premier ministre et l’opposition qui ont abordé l’essentiel des sujets majeurs qui préoccupent les Burkinabè, sont d’une importance capitale, dans la situation difficile que traverse notre pays», s’est réjoui Adama Séré, président du RDEBF. A travers cette visite, a-t-il poursuivi, le Premier ministre a annoncé une rencontre avec le président du Faso. «L’opposition politique que nous affirmons patriote et républicaine, est donc ouverte et le sera toujours, à tout dialogue permettant de relever les grands défis de la Nation », a-t-il déclaré. Toutefois, il a tenu à souligner que ce dialogue doit être franc, sincère et dénué de tout calcul politicien.  En plus de ce sujet, ceux relatifs aux affrontements meurtriers ayant causé 8 morts, 4 blessés et des incendies de domiciles, dans la commune de Zoaga, dans le Boulgou, ont été abordés.  Bien que le CFOP apprécie à sa juste valeur la réaction des forces de l’ordre face à cette tuerie, que le ministre d’Etat chargé de l’administration territoriale lie à un rebondissement de la crise qui secoue depuis un certain temps la chefferie coutumière de la localité, il a tout de même laissé entendre que c’est « le médecin après la mort ». Selon Jean-Hubert Bazié, par rapport à ces affrontements dans la localité de Zoaga dont le premier entre les deux mêmes camps rivaux est survenu le 25 janvier 2019, le gouvernement aurait pu mieux faire parce que les signes avant-coureurs étaient nettement visibles et relayés par une presse à la hauteur. «Les autorités auraient été appelées à agir, en vain. Pire,  les coupables des anciennes tueries n’auraient pas été inquiétés», a-t-il révélé. Pour l’opposition politique, le gouvernement burkinabè est « coupable de passivité », si l’on considère que malgré les alertes rouges successives, des dispositions n’ont pas été prises pour éviter ces affrontements. «Il est incompréhensible et inadmissible que dans une république, des citoyens massacrent d’autres citoyens sans que la justice ne lève le petit doigt», s’est indigné Jean-Hubert Bazié, avant de poursuivre en ces termes : «le gouvernement doit plus qu’un simple communiqué à notre peuple. Il doit des explications à ce peuple déjà meurtri par des massacres et des tueries antérieurs récurrents ». Selon toujours Jean-Hubert Bazié, « il le faut, si nous ne voulons pas que nos concitoyens perdent définitivement espoir ».
 Concomitamment à Zoaga, Adama Séré du RDEBF a révélé qu’il y a eu Arbinda, avec son lot de morts, de massacres et de réactions toujours en cours, avec pour origine le terrorisme combiné aux violences intercommunautaires mettant à rude épreuve la cohésion sociale.  Pour ce qui concerne la grève des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) prévue du 17 au 19 avril prochain sur l’étendue du territoire national, l’opposition politique estime que cette crise est la résultante de promesses non tenues par le gouvernement. De ce fait, l’opposition politique invite le gouvernement à entamer sans délai des négociations pour la levée de ce mot d’ordre. «Ces négociations sont nécessaires pour éviter que la tension entre les deux parties aboutisse à une dégradation malheureuse des conditions sanitaires des patients», a-t-il conclu.

Frédéric TIANHOUN
(Collaborateur)


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