PROCEDURE DE DESTITUTION DE DONALD TRUMP ET ENNUIS JUDICIAIRES DE NICOLAS SARKOZY, VUS D’AFRIQUE
Rattrapé par son sombre passé sur fond de scandales perlés, l’ex-président de la République de France va devoir encore passer sous les fourches caudines de la Justice de son pays. Pour Nicolas Sarkozy, c’est le retour à la case Justice après que la Cour de cassation a confirmé, le 1er octobre dernier, son renvoi devant le tribunal correctionnel pour « dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012 », révélée par l’affaire Bygmalion. Ce délit est passible d’un an de prison et de 3 750 euros d’amende, comme l’avait du reste ordonné le juge d’instruction. « Et un malheur ne venant jamais seul » selon un adage bien connu, outre cette affaire, le prédécesseur de François Hollande à l’Elysée, devra également passer en correctionnel pour « corruption active » et « trafic d’influence » dans le cadre de l’affaire dite des « écoutes ». Deux grosses casseroles auxquelles s’ajoute une autre tout aussi bruyante, liée aux « accusations de financement libyen ». C’est dire si « l’homme pressé », aujourd’hui placé sous contrôle judiciaire, n’en finit pas de voir le Ciel lui tomber sur la tête ! Autant dire, une retraite politique – quoique forcée – des plus cauchemardesques pour cet ancien chef d’Etat devenu justiciable comme tout citoyen, qui pourrait connaître les rigueurs de la prison. Au même moment, Outre-Atlantique, un autre président, cette fois en exercice – mais pour combien de temps encore ? – voit son fauteuil de plus en plus menacé et vit dans la crainte cruelle de se retrouver nu comme Ubu roi, et de perdre son statut « d’homme le plus puissant du monde », après une procédure de destitution lancée à son encontre. Pris dans ce grand tourbillon qui pourrait lui être fatal, Donald Trump se démène comme diable dans un bénitier. S’en sortira-t-il ? On attend de voir.
Au Gondwana, quand on a semé le vent des scandales, on récolte bien trop rarement la tempête
Toujours est-il que vue d’Afrique, la mauvaise passe dans laquelle il se trouve en ce moment empêtré, peut paraître surréaliste voire incompréhensible aux yeux des Africains. Car, en Afrique en général, et dans les Républiques bananières en particulier, la probabilité qu’un chef d’Etat, qu’il soit en exercice ou non, soit contraint aux assauts de l’humiliation, relève quasiment de la chimère. Et cela se comprend : un chef d’Etat en fonction, ça se vénère ou presque. Et un ancien dirigeant, même contraint à la retraite, a généralement pris le soin de négocier son départ et de se mettre à l’abri. Il est quasiment assuré de couler des jours tranquilles. En tout cas, au Gondwana, quand on a semé le vent des scandales et autres pratiques scabreuses de gestion, on récolte bien trop rarement la tempête. Tout le contraire de l’Occident où le dirigeant peut, du jour au lendemain, être épinglé par la Justice. Tout cela parce que, contrairement à l’Afrique, dans les démocraties occidentales, la notion «d’intouchable» n’existe quasiment pas. Si, en Occident, les dirigeants payent généralement pour leurs fautes, il n’en va pas de même en Afrique. C’est à l’inverse du continent noir où quand on est chef, on se croit tout permis et on se permet tout. C’est dire combien, pour l’Afrique, le chemin qui mène à une gouvernance vertueuse, reste encore long ! Et c’est cela aussi notre différence avec les autres. Toute chose qui continue à accentuer notre retard.
« Le Pays »