CONFIRMATION DE LA CONDAMNATION DE JEAN-PIERRE BEMBA PAR LA CPI
Alors que l’homme espérait bénéficier de la relaxe pure et simple ou tout au plus d’une nouvelle condamnation à une peine inférieure à celle qui lui avait été infligée en première instance en mars 2017, l’ex-chef de guerre congolais, Jean-Pierre Bemba, va devoir payer une amende de 300 000 euros. Ainsi en a décidé la Cour pénale internationale (CPI). En effet, dans son arrêt rendu le 27 novembre dernier, la Chambre d’appel de la juridiction internationale a rejeté la demande de fixation d’une nouvelle peine pour Jean-Pierre Bemba et ses co-accusés dans l’affaire de subornation de témoins, confirmant ainsi la peine à un an de prison et 300 000 euros d’amende à laquelle l’homme avait été condamné en mars 2017. Toutefois, Jean-Pierre Bemba n’est pas le seul à recevoir ce coup de massue de la CPI sur la tête. En effet, les peines prononcées à l’encontre de ses avocats, Aimé Kilolo Musamba et Jean-Jacques Mangenda Kabongo, d’un député de son parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), Fidèle Babala Wandu, et d’un témoin de la défense, Narcisse Arido, ont également été confirmées par cet arrêt. Bemba va-t-il continuer de ruer dans les brancards ou va-t-il se résigner étant donné que les carottes semblent définitivement cuites avec ce nouvel arrêt que la CPI vient de rendre ?
L’ex-président avait menacé de se retirer du traité de Rome si la CPI venait à acquitter Jean-Pierre Bemba
En attendant de connaître la suite de ce long feuilleton judiciaire, tout laisse croire que l’ex-chef de guerre congolais, même s’il ne retournera plus en prison parce qu’il avait déjà passé plusieurs années en détention, n’échappera pas au paiement de l’amende. Et ce serait le moindre mal car s’il devait retourner à La Haye, ce serait un coup dur non seulement pour lui, mais aussi pour l’ensemble de ses partisans qui nourrissent le secret espoir de le voir se porter candidat à la prochaine présidentielle. Du reste, n’eût été la confirmation en appel de sa condamnation pour subornation de témoins en mars 2018, l’homme se serait porté candidat à la dernière présidentielle. La suite, on la connaît. Joseph Kabila avait fait des pieds et des mains pour invalider la candidature de son plus farouche adversaire, alors que la CPI n’avait pas encore rendu sa décision. L’ex-président congolais, on se rappelle, avait même menacé de se retirer du traité de Rome si la CPI venait à acquitter Jean-Pierre Bemba qui passait pour être le super favori de la présidentielle de 2018. C’est dire si cette confirmation de la condamnation de Jean- Pierre Bemba ne va pas déplaire à Kabila qui, certainement, rit sous cape. Cela dit, cette confirmation de la condamnation de Bemba va-t-elle entraîner une redistribution des cartes politiques en RDC ? On attend de voir.
Dabadi ZOUMBARA