REVOCATION D’ AGENTS DU MINEFID
La Coordination syndicale du ministère en charge de l’Economie et des finances (CS-MEF) a tenu, le 5 juin dernier, à la Bourse du travail à Ouagadougou, la 2e rencontre nationale des délégués. Cette rencontre a mobilisé 162 délégués et responsables syndicaux. Les participants se sont prononcés d’une part, sur la situation nationale et d’autre part, sur celle qui prévaut au ministère de l’Economie, des Finances et du développement (MINEFID).
Les 162 délégués et responsables syndicaux du ministère en charge de l’Economie et des finances (CS-MEF) étaient en conclave, le 5 juin dernier, à la Bourse du travail à Ouagadougou. Selon le Président du mois de la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie, des finances et du développement, Mohamed Savadogo, la rencontre s’est tenue dans un contexte particulier, caractérisé par une remise en cause plus exacerbée des acquis démocratiques et sociaux. La situation nationale est marquée par une aggravation de la crise sécuritaire et sociale. En effet, au plan sécuritaire, a-t-il déclaré, le tableau est sombre et les populations sont laissées à elles-mêmes dans plusieurs localités. Cela se traduit, poursuit-t-il, par la fermeture de centaines d’écoles et de centres de santé, un bilan macabre avec des centaines de victimes militaires et civiles et des milliers de déplacés internes. « Ces conséquences désastreuses et douloureuses pour notre nation, sont le fait d’une gouvernance basée sur le mensonge d’Etat, le laxisme et le pillage organisé des ressources nationales », a indiqué Mohamed Savadogo. Au plan sanitaire, la pandémie de la maladie à coronavirus est venue mettre à nu les limites du système de santé en nous édifiant sur le système capitaliste. « L’apparition de la pandémie a plongé davantage les masses populaires dans des difficultés et ont poussé celles-ci à prendre leur destin en main à travers divers mouvements d’humeur », a affirmé le président du mois de la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie et des finances. Quant au plan social, aux dires de Mohamed Savadogo, c’est une totale désolation. En effet, explique-t-il, les libertés démocratiques sont foulées au pied : suspension de salaire de nombreux travailleurs sans raison, coupures abusives de salaires pour fait de grève et des révocations de travailleurs par le pouvoir en place.
Les délégués syndicaux pour un mot d’ordre d’avertissement
Dans son intervention, le président du mois de la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie, des finances et du développement, a souligné que le ministre de l’Economie, des finances et du développement glisse dangereusement sur un terrain répressif et de remise en cause des acquis engrangés. Il a fait savoir que depuis le déclenchement de la lutte pour la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du public, du privé et du parapublic, la CS-MEF n’a jamais marchandé et ne marchandera jamais sa participation. Les syndicats du ministère de l’Economie, des finances et du développement étaient visiblement remontés contre le ministre Lassané Kaboré, du fait de la révocation de trois de leurs camarades. En effet, suite à l’incident intervenu le 20 mars 2020 entre des agents du ministère en charge de l’Economie et des finances, le Conseil des ministres du 27 mai 2020 a décidé de révoquer les trois agents pour avoir posé « un acte d’une extrême gravité ». Il s’agit de Fatimata Bamogo Sodré, Jean Pierre Yonli et Ardjouma Traoré. Ils ont été révoqués pour avoir violenté une stagiaire caissière. La CS-MEF estime que la décision est plus politique que disciplinaire et entend saisir les tribunaux pour le dénouement de l’affaire. La CS-MEF en appelle ainsi au lancement d’une souscription à l’échelle du MINEFID pour soutenir les camarades révoqués et faire face aux frais de la procédure judiciaire ; condamne farouchement la dérive répressive du pouvoir MPP vis-à-vis des travailleurs en lutte. Enfin, les délégués syndicaux ont donné quitus à la direction de la SC- MEF pour lancer un mot d’ordre d’avertissement afin d’exiger l’annulation de la décision de révocation des camarades et l’arrêt des autres mesures répressives et d’entreprendre toute action utile pour faire échec au plan machiavélique de clochardisation des travailleurs et de liquidation des organisations syndicales.
Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO