COUP D’ETAT MANQUE EN GAMBIE : Qui en veut à Yayha Jammeh ?
Le palais présidentiel gambien, le Slate House, a été attaqué dans la matinée du 30 décembre dernier par des hommes armés non encore identifiés, puisque, à ce qu’on dit, ces assaillants seraient venus de la France et du Sénégal. Cinq soldats loyalistes qui étaient sur les lieux auraient été tués, et il ressort que les installations de sécurité, les ports, la prison de Kile Two et d’autres casernes étaient sous contrôle des assaillants qui ont été plus tard repoussés par les soldats loyalistes. Que s’est-il donc passé au pays de Yayha Jammeh, ce président dont les frasques n’ont d’égale que sa tyrannie ? S’agit-il d’un coup de force manqué ? Difficile d’y répondre. On sait seulement que cette attaque a eu lieu au moment où le maître incontesté de Banjul, qui sort très rarement de son pays, était en visite privée à Dubaï. Les auteurs de ce putsch manqué ont fait montre de dilettantisme, car on ne se lève pas un beau matin, kalach en bandoulière, pour attaquer un dictateur de la trempe de Yayha Jammeh qui, en 18 ans de règne, a eu le temps de se construire une garde prétorienne solide, et qui plus est, dit avoir les vertus de Madame Soleil. Mieux, en plus de ses capacités divinatoires, Yayha Jammeh, faut-il le rappeler, dit pouvoir guérir les malades du SIDA, une maladie face à laquelle même la médecine moderne plie toujours l’échine. Pour tout dire, même depuis son lit d’hôpital, Yayha Jammeh veille sur son fauteuil.
L’Afrique aspire désormais à plus de démocratie
Cela dit, au-delà du personnage de Jammeh qui est loin d’être un exemple de démocratie, l’Afrique, en ce 21e siècle, n’a plus besoin de coups d’Etat. Certes, avec les dictateurs, il est impossible de provoquer l’alternance par les urnes, mais on peut l’imposer par la rue, comme ce fut le cas au Burkina Faso où le peuple, excédé, a décidé de prendre ses responsabilités en mettant fin aux 27 ans de dictature de Blaise Compaoré qui, comme Yayha Jammeh, a troqué le treillis contre la veste et le boubou. L’ère des coups d’Etat est révolue. L’Afrique aspire désormais à plus de démocratie, afin de parvenir à une gouvernance saine et vertueuse. Du reste, on ne le sait que trop bien, la place d’un soldat n’est pas dans l’arène politique mais plutôt dans les casernes, prêt à mourir pour son peuple en cas d’attaque. Mais comme le dit l’adage, à quelque chose, malheur est bon. Car Yayha Jammeh, qui gouverne d’une main de fer son pays depuis près de deux décennies, doit comprendre qu’aucune dictature n’est éternelle. Elle durera comme elle peut, mais le peuple finira par prendre le dessus. Et ce qui vient de se passer est un signe qui ne trompe pas. Jammeh doit savoir tirer toutes les leçons de cette attaque à laquelle ont pris part des éléments de sa propre garde prétorienne. Certes, la bravoure des forces loyalistes a permis de neutraliser les assaillants, mais le malaise reste entier et profond. A Jammeh donc de savoir prendre les devants en quittant les choses avant que les choses ne le quittent. Mais en aura-t-il seulement le courage et la sagesse ?
Boundi OUOBA
Francky
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De toutes les manières il n’échappera pas à la sentence divine si toute foi il mourait tranquillement.Selon une émission sur RFI ce matin,il assassinait tous ceux qui semblaient etre des opposants.Il a échappé cette fois ci.Mais la prochaine fois sera la bonne.Qui tue par l’épée périra par l’épée
31 décembre 2014