JO 2021
Le 23 juillet 2021, s’ouvre dans la capitale nipponne, Tokyo, la XXXIIe olympiade à la fois de l’ère moderne et de l’ère Covid-19. Cette pandémie qui s’est invitée dans l’agenda de la grande fête mondiale de l’athlétisme, a déjà été à l’origine, l’an passé, du report de la compétition sans toutefois parvenir à émousser la détermination du comité d’organisation et des autorités japonaises. Mais la menace continue de planer sur les jeux et pour preuve, la cérémonie d’ouverture qui devrait être l’une des attractions phares de ces Jeux olympiques (JO) de Tokyo, ne drainera pas grand monde. A titre illustratif, Emmanuel Macron sera le seul Chef d’Etat à se retrouver dans la loge officielle aux côtés de l’empereur du Japon, Naruhito. Même si le président français dit être à Tokyo pour soutenir les athlètes français, on le sait plus ou moins contraint par la tradition qui veut que la puissance accueillante transmette la flamme à la nation qui doit prendre le relais dans l’organisation des jeux suivants. Même si les JO de Tokyo n’emballent pas grand monde, l’on peut féliciter l’empire du Soleil levant qui n’a ménagé aucun effort pour créer les conditions d’accueil et de compétition pour les 206 délégations et leurs athlètes qui ont décidé de braver la Covid-19 pour prendre part à la fête du sport.
Il ne reste qu’à croiser les doigts pour que le village olympique ne devienne pas un cluster
Mais aussi excellentes et futuristes que soient les infrastructures sportives, l’on sait qu’elles ne suffiront pas à sublimer les records des athlètes qui rivaliseront à huis clos, donc privés du public qui ne sera pas dans les gradins. Du reste, bien des compétiteurs sont arrivés au village olympique en méforme, soit parce qu’ils ont été affectés personnellement ou familialement par le coronavirus, soit parce que les mesures de confinement les ont privés des entrainements et des compétitions-tests qui devaient parfaire leurs performances. Qu’à cela ne tienne, « l’essentiel, c’est de participer », disait le fondateur même des Jeux olympiques modernes, Pierre de Coubertin. Même si des mesures sanitaires drastiques ont été prises, il ne reste donc qu’à croiser les doigts pour que le village olympique ne devienne pas un cluster de propagation de l’épidémie. Il y a, en tout cas, des raisons de s’alarmer puisque l’on note déjà parmi les sportifs et leurs accompagnants, des cas positifs. Cela dit, même si elle est faiblement représentée, l’Afrique répond présente à ce rendez-vous quadriennal de l’athlétisme mondial où elle entend se mesurer aux meilleurs du monde et du moment. Et même si aux derniers JO, au Brésil en 2016, elle n’a remporté que 45 médailles soit seulement 5% du total des médailles, l’on peut espérer que dans les disciplines sportives où certains pays du continent, notamment ceux de la partie orientale et australe, se sont taillé une solide réputation, les athlètes portent haut le flambeau de leur nation et fassent briller le soleil de l’Afrique à Tokyo. Les autres pays, comme le Burkina Faso qui participe avec 7 athlètes, ne seront pas en reste.
A quand les Jeux Olympiques en Afrique ?
L’espoir de toute la Nation repose sur Fabrice Zango qui a affolé les compteurs du triple saut dans bien des meetings mondiaux, cette année, et qui rêve de sa première médaille d’or olympique. En tout cas, l’Etalon sait ce qu’il a à faire, le 5 août prochain, jour de la finale du triple saut. « L’objectif est très clairement d’assommer le concours au premier essai…rien d’autre ne m’intéresse que l’or olympique, donc je me prépare à cela », a-t-il laissé entendre. Tout en souhaitant que les sportifs africains puissent briller de mille feux dans la plus grande métropole mondiale, l’on nourrit l’espoir qu’ils se départiront des actes d’indiscipline qui ont très souvent terni l’image du continent en pareilles circonstances. L’on pense particulièrement à ces délégations sportives entières qui se sont évaporées dans la nature lors des précédentes compétitions. Même si l’on peut partager leur envie de trouver des conditions meilleures pour parfaire leurs talents, il faut déplorer la forme qui, d’ailleurs, finit par éteindre ces talents en raison de la clandestinité dans laquelle évoluent les fugitifs. Ceci étant, les JO de Tokyo ont été l’occasion de la tenue de la 138ème session du Comité international olympique (CIO) qui a dévoilé la ville hôte des JO de l’été 2032. C’est la ville de Brisbane sur la côte Est de l’Australie, seule en lice, qui succèdera à Los Angeles en 2028. En l’absence de toute candidature d’une ville africaine, l’on peut se poser la question suivante : à quand les Jeux Olympiques en Afrique ? Ce n’est vraisemblablement pas demain la veille quand on connait l’exigence du CIO quant aux infrastructures d’accueil et la rivalité à laquelle se livrent les villes les plus nanties de la planète pour s’arracher l’organisation de ce rendez-vous du gotha mondial du sport. Mais l’on peut rêver et le rêve, pour se réaliser, commence par de petits pas. Ces petits pas consistent déjà à créer des infrastructures sportives modernes pour booster l’athlétisme sur le continent et à former les élites de demain dans les conditions humaines et matérielles les meilleures. C’est à ces seules conditions que le continent forcera, par son talent, la haute administration mondiale du sport à envisager, un jour, la tenue des JO en terre africaine. Mais en attendant ce jour lointain, l’on ne peut que souhaiter que la fête soit belle à Tokyo.
« Le Pays »