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DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DU PREMIER MINISTRE


 

 

Le retour de la paix, de la sécurité et la consolidation de la résilience, le retour des Personnes déplacées internes (PDI) dans leurs localités d’origine, la réconciliation nationale et la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, sont les axes autour desquels s’est construite la Déclaration de politique générale livrée par le Premier ministre Lassina Zerbo devant l’Assemblée nationale, selon l’article 63 de la Constitution. Après le discours, les débats et le vote, le Premier ministre a été investi par le Parlement. C’était le 7 janvier 2022, à l’Assemblée nationale.

 

 

Avec 103 voix pour, 24 abstentions et zéro voix contre, le Premier ministre Lassina Zerbo, nommé le 10 décembre 2021, a obtenu le quitus de l’Assemblée nationale pour mettre en œuvre la politique générale mettant en œuvre les grandes lignes du gouvernement. Comme l’a souligné le Premier ministre Lassina Zerbo, l’action gouvernementale est basée sur 4 piliers. Le premier pilier porte sur « le retour de la paix, de la sécurité et la consolidation de la résilience ». Le second concerne « le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine ». Il y a également les volets de « la réconciliation nationale » et « la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ».

D’emblée, Lassina Zerbo a souligné le fait que l’état de la défense et de la sécurité réclame des gestes audacieux et rapides. « Et nous agirons non seulement pour permettre à nos compatriotes déplacés de rejoindre sans crainte leurs localités d’origine, mais aussi pour assurer le retour à une vie économique et sociale dans ces localités en vue d’en faire des zones d’opportunités et d’espérance », a-t-il laissé entendre.  Pour parvenir à ce résultat, le ministre a dit qu’il va agir aussi bien sur les causes immédiates de l’insécurité que sur les causes profondes. « Les efforts de développement entrepris par le Burkina Faso ont été ralentis par une situation sécuritaire extrêmement préoccupante en 2021. Ainsi, le changement de paradigme prôné par le président du Faso, en lien avec le contexte dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui, nous impose un réexamen des priorités de notre pays », a fait remarquer Lassina Zerbo. Du reste, pour avancer rapidement dans la sécurisation du territoire, selon la Déclaration de politique générale, le gouvernement engagera diligemment, des mesures d’ordre à la fois stratégique et opérationnel pour renforcer l’efficacité de l’action militaire sur le terrain, améliorer la collaboration entre les Renseignements, les FDS, les VDP et les populations, proposer des prises en charge psychologiques des FDS.

Concernant le Plan stratégique, le gouvernement proposera aux députés la relecture des textes relatifs à l’emploi des VDP pour une meilleure structuration et une mobilisation efficiente des ressources, afin qu’ils contribuent plus efficacement à la lutte contre le terrorisme. Dans la même veine, le gouvernement procèdera également à l’établissement de partenariats stratégiques et va poursuivre la réorganisation du dispositif de sécurité national afin d’aboutir à un meilleur maillage sécuritaire du territoire.

 

                                      La nécessité de rompre la dynamique de psychose

 

Sur le plan organisationnel, il est ressorti que les départements en charge de la sécurité et des armées ont reçu pour mission de procéder à une coordination plus efficiente des dispositifs de renseignements, des actions des différentes unités combattantes ainsi que le renforcement de la veille stratégique au sein du commandement.

Sur le plan opérationnel, le Premier ministre a annoncé que dans la dynamique des réaménagements entrepris par le président du Faso, le gouvernement travaillera au renforcement des effectifs, des moyens logistiques et matériels des FDS dans le cadre de l’opérationnalisation de la Stratégie de défense nationale et de ses instruments de mise en oeuvre compris dans la loi de programmation militaire 2018-2022.

Dans la lutte contre le terrorisme, Lassina Zerbo a inscrit comme priorité « la nécessité de rompre la dynamique de psychose entretenue aussi bien par les terroristes que par des relais opportunistes ». En effet, a-t-il expliqué, « si le ressenti d’un certain sentiment d’insécurité peut être légitime dans ce contexte, il reste que nous devons faire en sorte que chacun de nos compatriotes comprenne et mesure sa responsabilité dans la diffusion, le partage d’informations erronées, qui, en fin de compte, font l’affaire des ennemis qui nous attaquent et démobilisent nos propres forces ».

En soutien à la lutte contre le terrorisme, Lassina Zerbo a informé que le ministre en charge des finances proposera dans les meilleurs délais au Conseil des ministres, le mécanisme de contribution des concitoyens pour répondre à l’appel lancé par le chef de l’Etat le 25 novembre 2021 à toutes les filles et fils du Burkina Faso de consentir l’effort de guerre.

Conscient du fait que le succès des opérations militaires est aussi fortement dépendant du moral des combattants engagés dans la défense du Burkina Faso, le gouvernement a instruit les ministres en charge des armées et de la sécurité intérieure d’engager les mesures nécessaires pour améliorer et rendre infaillibles les dispositifs d’allocation et de paiement des primes et indemnités aux soldats, de soutien aux supplétifs des FDS ainsi que de prise en charge des victimes et ayants droit. Dans ce sens, très prochainement, le gouvernement engagera une relecture de la loi sur les pupilles de la Nation.

Pour le Premier ministre, « reconstruire et renforcer la résilience commande aussi de préparer le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine ». C’est pourquoi, avec son équipe gouvernementale, ils agiront de sorte à renforcer la présence de l’Etat à travers ses services de l’administration du territoire, ses services sociaux notamment dans les localités sous pression et dans celles libérées du joug du terrorisme, par la construction et ou la réhabilitation de ces services publics.

 

                           Une ambition bâtie autour d’une vision qui transcende les générations

 

De l’avis du Premier ministre, les priorités du gouvernement doivent être mises en œuvre assez rapidement au bénéfice des populations. « Trop souvent, nos actions ont été réduites à la gestion de crises et des urgences. Mais nous devons savoir nous projeter dans le long terme. Nous devons apprendre à planifier une politique économique, apprendre à identifier les potentiels de croissance futurs et savoir faire l’analyse des futurs possibles, à des fins de détermination stratégique de l’action publique », a-t-il déclaré. En somme, a-t-il martelé, il s’agit de définir ensemble une ambition bâtie autour d’une vision qui transcende les générations. C’est pourquoi il a inscrit en bonne place la question de la prospective et de la veille stratégique au cœur de sa politique. Et pour la concrétisation de cette vision prospective, le Burkina Faso va avoir besoin d’une politique étrangère forte, efficace, habile à contracter des alliances solides et diversifiées, dans les domaines politique, militaire, économique, scientifique et technologique. « Dans ce sens, mon gouvernement va particulièrement s’atteler à bâtir et renforcer des relations extérieures à même d’accélérer la transformation du Burkina dans la paix, la sécurité et dans le respect de sa dignité », a-t-il suggéré. Pour ce faire, la politique étrangère du Burkina Faso s’établira non seulement autour du « leadership affirmé du Burkina Faso dans les organisations d’intégration régionale pour favoriser le développement de projets régionaux structurants, d’une diplomatie qui exploite les avantages que peut représenter la diaspora en termes de forces de propositions et de partage des meilleures pratiques internationales dans nos secteurs prioritaires, mais aussi d’une diplomatie publique à l’écoute, qui communique sur nos choix et qui renforce l’image du Burkina Faso à l’extérieur ».

 

 

Françoise DEMBELE ET Issa SIGUIRE

 

Légende 

 

1-Le Premier ministre, Lassina Zerbo : « Mon gouvernement va particulièrement s’atteler à bâtir et renforcer des relations extérieures à même d’accélérer la transformation du Burkina dans la paix, la sécurité et dans le respect de sa dignité » (Ph. Dieudonné Ouédraogo)

 

2-La séance a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé

 

3-Le vote du président de l’Assemblée nationale

 

4-Une vue des membres du gouvernement

 

5-Les députés ont investi le Premier ministre Lassina Zerbo

 

6-Photo encadré Worokia Rouamba

 

7-Photo encadré Julie Congo

 

 

Encadré 1

 

Des morceaux de la Déclaration de politique générale du Premier ministre

 

*Ces visages d’enfants qui hantent Lassina Zerbo

 

« A cette heure précise, je voudrais rendre hommage aux Forces de défense et de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la  défense de la patrie (VDP) qui combattent dans des zones hostiles. Je réitère mes vœux de prompt rétablissement à ceux-là qui sont revenus blessés du champ de bataille, que j’ai rencontrés et avec qui j’ai échangé longuement le jour du réveillon du nouvel an. Les visages des enfants des déplacés que j’ai pu rencontrer le jour de Noël me hanteront toujours – et tant que nous n’aurons pas trouvé les solutions qui s’imposent, l’avenir de la prochaine génération restera hypothétique. Vous conviendrez avec moi que cette option n’est pas envisageable. »

 

*A propos de la réconciliation nationale

 

« Au cours de ce premier trimestre 2022, le Forum national sera organisé. Les orientations de la Stratégie de réconciliation nationale prévoient la mise en place d’un organe qui exécutera les recommandations et décisions qui seront issues du Forum.

Une réconciliation entre les filles et les fils du Burkina et avec leur administration débarrassée du laxisme, du favoritisme et de la corruption, est un vœu cher au président du Faso que mon gouvernement s’attèlera à réaliser. »

 

*Quid de la lutte contre la corruption ?

« Dans l’axe de la rencontre que le chef de l’Etat a déjà eue, mon gouvernement travaillera à prendre les dispositions nécessaires pour doter l’autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) et l’autorité judiciaire, de moyens adéquats. Ceci, afin de leur permettre d’accélérer le traitement de tous les dossiers de corruption pendants, et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè pour plus de bonne gouvernance et de démocratie.

Dans le respect du Code pénal, le gouvernement va s’atteler à identifier et à relire les textes dont les failles favorisent la corruption, les abus de biens sociaux, les détournements de deniers publics, afin d’instaurer un environnement anti-corruption et une société fondée sur les valeurs citoyennes et d’éthique. »

 

*70% de couverture vaccinale pour lutter contre le Covid-19

 

« La situation reste également marquée par la persistance de la pandémie du Covid-19 qui continue d’impacter négativement certains secteurs de l’économie nationale. Mon gouvernement mettra l’accent sur le renforcement des mesures-barrières et l’intensification de la vaccination des populations pour couvrir au moins 70% de la population, en vue d’induire une immunité collective contre le Covid-19 à la fin 2022. »

 

*De l’industrialisation

 

« Pour favoriser la transformation industrielle, le gouvernement poursuivra la réalisation des infrastructures de soutien à l’industrie, telles que les zones industrielles, les zones économiques spéciales et les zones franches, ainsi que ses appuis aux entreprises en difficulté. Il accordera une attention accrue à la réalisation des projets amorcés par l’Etat dans le secteur de l’agro-industrie, notamment les 3 unités de transformation de tomate à Gourcy, Yako et Ouahigouya, l’usine de l’ex-Faso Fani, le projet A-Star Textile qui couvre les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou, le projet d’unité de référence de transformation de l’anacarde à Bobo-Dioulasso. »

 

*Encourager la pratique du sport individuel et de masse pour prévenir les maladies non transmissibles

 

« Sur les questions d’hygiène publique et de bien-être qui doivent être de vrais leviers de la prévention en matière de santé, mon gouvernement entend prendre des initiatives fortes. Il s’agira d’encourager la pratique du sport individuel et de masse pour prévenir les maladies non transmissibles comme le diabète, l’hypertension artérielle qui deviennent de vrais problèmes de santé publique. Il s’agira aussi, et la pandémie du Covid-19 vient nous le rappeler, de renforcer la sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène afin de limiter la transmission des maladies ».

 

Encadré 2

 

Des réponses du Premier ministre aux députés

 

-De la discipline au Burkina Faso

 

« Nous ne pouvons pas demander de discipline au peuple si le peuple voit que nous-mêmes nous ne sommes pas disciplinés sur différents points ; discipline sur le plan économique, dans notre manière de faire les choses. Réduire les parrainages est déjà un pas. On va réduire le train de vie de l’Etat en restructurant le parc automobile. Ce n’est la faute à personne mais c’est la faute de tout le monde. On ne peut pas voir des véhicules de l’Etat garés dans des cours sans qu’on ait fait une évaluation pour voir si on peut les réparer vite et les mettre en circulation, ou les enlever et pour créer des conditions pour qu’on amène d’autres véhicules. Quand des véhicules sont déposés dans les ministères, cela ne crée pas des conditions de propreté et de discipline qui font que les gens respectent l’Etat.

Chacun de vous a pu se lever le matin et voir un kiosque devant sa porte et ne pas savoir pourquoi. Le ministre en charge du développement urbain, en coopération avec le maire de la ville, fera en sorte que cela ne soit pas fait de façon spontanée mais organisée. Que les zones de commerce soient des zones de commerce, qu’on ne change pas de vocation ou de destination des terrains urbains. Voici comment nous allons amener un changement de paradigme dans notre comportement ».

 

-L’opposition rejoint le dialogue politique

 

« Monsieur le Chef de file de l’opposition, je vous dis merci parce que cela coïncide avec ma Déclaration de politique générale. Je suis sensible à cela parce qu’en temps de guerre, on ne peut pas être divisé. En temps de guerre, il n’y a pas d’opposition, on va à la guerre tous ensemble. Si on est uni, on va vaincre l’hydre terroriste. »

 

-De l’opération mains propres

 

« On a plus de 200 dossiers de crimes économiques prêts à être jugés mais le mécanisme, la logistique et les moyens n’y sont pas. Nous allons faire en sorte que cela soit fait dans les plus brefs délais pour que ces dossiers économiques à juger le soient immédiatement pour montrer que le gouvernement, en rien, ne traîne des dossiers ou les met dans des tiroirs. Ce n’est pas le gouvernement qui bloque les dossiers. »

 

 

Rassemblés par FD et IS

 

Encadré 3

 

Ils ont dit

Eddie Komboïgo, Chef de file de l’Opposition politique :

« Nous avons constaté  qu’il a compris que la priorité des priorités… »

« Ce n’est qu’un discours  de politique générale et nous prenons acte. Ce qui est bien à dire, c’est que nous avons constaté  qu’il a compris que la priorité des priorités  reste la recherche de paix et de sécurité pour les populations meurtries. Il a mis l’accent sur cela. Nous l’attendons sur le terrain : les équipements modernes à donner aux Forces de défense et de sécurité,  aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), la réorganisation de l’Armée pour être plus efficace sur le terrain et faire reculer les terroristes. Le 2e point, nous l’attendons sur leur capacité à assurer cette sécurité, à réintégrer les populations dans leurs localités afin que le Burkina Faso puisse revivre la paix d’antan. Pour le reste, la relance économique, car la famine, on la voit venir. Il l’a dit, nous avons connu un  grand déficit céréalier dû à  la  saison pluvieuse et à l’insécurité. Ce sont des mesures économiques à prendre urgemment pour sortir les populations de la famine et mener une vie moins chère.  Les coûts des produits de première nécessité sont hors de portée des populations. Cela doit être pris en compte le plus rapidement possible pour soulager les populations.  Dans tous les cas, en tant que président de parti et chef de file de l’opposition, nous l’attendrons au pied du mur. »

 

Maïmouna Ouédraogo/Sawadogo, députée du groupe parlementaire CDP

« C’est un discours qui embrasse tous les domaines »

« Nous l’avons suivi attentivement. C’est un discours qui embrasse tous les domaines et le Premier ministre a été   convaincant. La sécurité, la santé, l’économie, l’environnement, tous les domaines ont été abordés avec des ambitions très fortes. S’il arrive à mettre en œuvre ce qu’il a énoncé et promis, cela peut permettre de faire avancer les choses dans notre pays. En matière sécuritaire, il a pris des engagements forts. En matière de promotion du genre, son discours est très cohérent et très fort et nous l’attendons au pied du mur. » 

Alidou Sanfo, membre du groupe parlementaire Rassemblement démocratique et de justice (RDJ)

  « Dans sa déclaration, il donne des gages d’assurance »

 

« Ce discours nous rassure. La lutte contre le terrorisme, c’est d’abord appeler l’ensemble des Burkinabè à s’engager. Avec ces  engagements, c’est évident que nous allons réussir. Une chose est de vaincre le terrorisme, une autre est de faire en sorte que les déplacés internes qui sont très nombreux puissent regagner leurs localités d’origine. Nous pensons que dans sa déclaration, il donne des gages d’assurance en matière de lutte, mais aussi de sorte que l’administration puisse repartir avec ces populations qui ont déjà fui leur territoire. Nous pensons qu’avec la contribution de tous,   nous pouvons y arriver ».

Worokya Rouamba, membre du groupe parlementaire MPP

« C’est une satisfaction générale qui se dégage »

 

« C’est une satisfaction générale qui se dégage. Il a abordé tous les points sensibles qui demeurent une préoccupation pour notre pays.  Il l’a dit, il est venu en tant que chef de guerre. Il n’est pas venu  en tant que chef de gouvernement simple. Il a touché tous les points en lien avec le développement mais beaucoup sur la sécurité et la paix.  Au Burkina Faso, nous sommes appelés à nous asseoir et à nous entendre pour mettre fin à cette hydre qui est en train de décimer nos enfants et nos maris. Il a abordé  un point très sensible, c’est-à-dire les Personnes déplacées internes.  Je pense que si les Burkinabè sont unis derrière lui, nous nous en sortirons très rapidement. Du reste, nous avons constaté que depuis un certain temps, nos FDS et nos VDP sont en train de faire un bon travail de fond sur le terrain ».

 

Juliette  Congo, membre du groupe parlementaire MPP 

 

« Ce qui m’a déçu, il  n’a pas parlé des producteurs et de la conservation de leurs produits »

 

« Il a pris des engagements très forts en faveur de nos populations. En tant qu’élus et représentants du peuple au niveau de l’Assemblée nationale, nous ne pouvons que souscrire à  cela. L’engagement est très fort sur le plan sécuritaire mais aussi sur le plan du développement. Le problème de la sécurité ne devrait pas nous empêcher de parler de développement. Nous allons aller en rangs serrés avec le gouvernement pour atteindre l’objectif qui est celui de l’épanouissement de nos populations. Ce qui est primordial, c’est le retour des populations déplacées vers leurs villages d’origine. Ce qui m’a déçu, il  n’a pas parlé des producteurs et de la conservation de leurs produits. Si vous allez dans les zones de production maraîchères ou de poisson, vous vous rendrez compte qu’ils sont souvent obligés de jeter leurs productions dans des poubelles parce qu’il n’y a pas de politique de conservation des produits.  S’il y avait des chambres froides au niveau des zones de production, on allait pouvoir résorber un tant soit peu le gaspillage en cours ».

 

 

Encadré 4

 

Le PM Lassina Zerbo envisage la construction de petits réacteurs modulaires

 

« J’ai évoqué la  question des petits réacteurs modulaires (PRM) (en anglais : Small modular reactors) pour que sous le mandat du président du Faso, nous soyons dans la prospective. Nous devons former des jeunes dans les sciences et technologie nucléaire.  Il s’agit de l’eau, de l’agriculture, de la médecine, naturellement de l’énergie. Ce sont des projets qui se mettent  en place sur 10, 15, 20 ans. Ce sont des projets dans lesquels j’étais engagé avec le Rwanda. Ce sont des  projets que le Ghana a engagés depuis le temps de Kwame N’Krumah. Il avait compris, depuis ce temps,  que le développement du Ghana ne peut pas, malgré  l’énergie hydraulique qu’ils ont, passer autrement que d’avoir ce nucléaire pour beaucoup de choses. Le Ghana était dans une dynamique des centrales anciennes. Ces centrales  ont un problème de sécurité, de garantie,  de risque comme nous l’avons vu dans certains pays, dans certains accidents.   Mais les petits réacteurs sont différents. Ils rendent plus sûrs, plus modulables, plus réalistes et  ils utilisent  des quantités très faibles d’uranium enrichi.  Ce sont des centrales qui ne sont pas encore développées totalement. Il n’y a que les pays comme la Chine et  la Russie qui les ont testées. Ces centrales sont aussi développées en Argentine, en  Corée. En  France, le président Emmanuel  Macron vient de voter un budget d’un milliard d’euros pour rattraper ce retard dans l’élaboration et le développement de petites centrales modulaires. Nous ne devons pas rester en arrière. Si  les pays comme le Rwanda  mettent  des projections sur 15 à 20 ans, il faut que  nous le fassions. Parce que pour l’industrialisation, le solaire n’a pas encore été fait  de façon à  alimenter des industries. Nous sommes un pays où l’énergie coûte extrêmement cher. Nous avons les  changements climatiques.  Ce nucléaire,  avec ces centrales, est une énergie propre qui produit moins de CO2 que toutes les énergies que nous avons, c’est-à-dire moins  que le solaire. Voilà pourquoi il faut que nous commencions à réfléchir dans cette perspective. Et le ministère de la prospective, de concert  avec le ministère en charge de la transition énergétique, va travailler pour créer les conditions de formation pour que les jeunes soient formés dans les 5 ans, et être prêts à avoir cette vision pour que nous  soyons prêts lorsque ces centrales seront sur le marché, à les emmener justement vers notre pays. Vous avez parlé d’une entente régionale sur la question. C’est vrai. Pour un pays comme le Burkina Faso et même le Ghana tout seul, c’est difficile.  C’est peut- être  pour cela qu’ils sont dessus  depuis plus de 50 ans. Il faut quelque chose de régional, autour de l’UEMOA, de la CEDEAO. Mais pour les centrales modulaires, vous vous imaginez bien que  je vais me déplacer  vers Tougan pour qu’on donne de l’énergie aux gens de Ouahigouya (Rire) ».

 

 

Encadré 5

 

Les promesses de financement du PM Lassina Zerbo

 

« Le gouvernement injectera 20 milliards et 447 millions de francs CFA dans le Plan d’actions de renforcement de la résilience des populations de l’axe Djibo-Pobé-Mengao ;

Près de 58 milliards de F CFA ont été déjà mobilisés pour financer le Plan de résilience et de stabilisation de l’axe Ouaga-Kaya-Dori, plan dans lequel l’Etat et ses partenaires investiront, au total, 205 milliards de F CFA ;

Au plan national, mon équipe gouvernementale prendra les mesures nécessaires à la mise en œuvre rapide de la Stratégie nationale de la Cohésion sociale (SNCS) et de la Stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent (SNPREV) pour l’exécution desquelles l’Etat a déjà mobilisé 11,2 milliards de F CFA et injectera à terme, dans la mise en œuvre des premiers plans d’actions, au moins 16 milliards de F CFA.

Le gouvernement mobilisera auprès des partenaires au développement des ressources supplémentaires pour financer les initiatives d’urgence de développement territorial, pour les populations des axes : Ouaga-Fada-Kantchari, Bobo-Banfora-Niangoloko, Bobo-Dédougou-Tougan ».

 

 

Rassemblés par FD et IS

 

 


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