Situation sociopolitique : deux vols de Air France sur Ouagadougou, annulés
La compagnie aérienne Air France a annulé ses deux vols du lundi 24 janvier sur Ouagadougou, la capitale burkinabè. Cette annulation est en lien avec la situation sociopolitique confuse sur fond de rumeurs de coup d’Etat au Burkina Faso. « Dans l’attente d’une clarification, il vous est recommandé d’éviter les déplacements non indispensables dans la journée et de ne pas circuler de nuit », a aussi indiqué l’ambassade de France aux ressortissants français. Une décision qu’elle dit avoir prise en raison de la situation au Burkina Faso, et ce, en lien avec les autorités françaises dans le pays. Ainsi, la rotation Paris-Accra-Ouagadougou s’est arrêtée à Accra (Ghana).
Assemblée nationale/Primature : Bala Sakandé et Lassina Zerbo sont-ils entre les mains des mutins ?
Dans l’après-midi du 24 janvier, hier donc, la situation était toujours confuse à Ouagadougou où l’on annonçait une réunion au niveau de la hiérarchie militaire. Il nous revenait que le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, et le Premier ministre, Lassina Zerbo, étaient entre les mains des mutins.
Opération d’arrestation à Ouaga : l’unité spéciale Cobra indexée
Dans la nuit du 23 au 24 janvier, des opérations militaires auraient été menées dans la ville de Ouagadougou. « Les hommes qui ont mené ces opérations sont des Forces spéciales de l’Armée de terre : les unités Cobra », révèle pour sa part notre confrère Jeune Afrique, écrit minute.bf. « L’une des figures des opérations est le commandant de la troisième région militaire, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait déjà commandé le Groupe d’action rapide et de sécurisation du Nord, à Ouahigouya. Il a également servi à Fada N’Gourma, dans l’Est. Selon notre confrère, ce diplômé de l’école militaire de Paris en France est le promotionnaire du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, arrêté en début du mois pour préparation de coup d’Etat », a-t-il indiqué.
Présumé coup d’Etat au Burkina : la CEDEAO interpelle les militaires
Cette information est de la CEDEAO : « La CEDEAO suit avec une grande préoccupation l’évolution de la situation politique et sécuritaire au Burkina Faso caractérisée depuis le dimanche 23 janvier 2022 par une tentative de coup d’Etat. La CEDEAO condamne cet acte d’une extrême gravité qui ne saurait être toléré au regard des dispositions réglementaires pertinentes. Elle tient les militaires responsables de l’intégrité physique du président Roch Marc Christian Kaboré. La CEDEAO demande aux militaires de retourner dans les casernes, de maintenir une posture républicaine et de privilégier le dialogue avec les autorités pour résoudre les problèmes ».
« Le Balai Citoyen suit avec préoccupation l’évolution de la situation au Burkina Faso depuis ce 23 janvier 2022, caractérisée par une mutinerie en cours dans les rangs de l’armée. Le Balai Citoyen invite les populations à la plus grande vigilance. Notre nombre est notre force ! Ensemble, on n’est jamais seul », a réagi le Balai Citoyen. L’Union africaine (UA) n’est pas en reste : « Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, suit avec vive préoccupation la situation très grave au Burkina Faso. Il condamne fermement la tentative de coup d’Etat contre le président démocratiquement élu. Il appelle l’armée nationale et les forces de sécurité du pays à s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à savoir la défense de la sécurité intérieure et extérieure du pays. Il les appelle à assurer l’intégrité physique du président de la République ainsi que tous les membres de son gouvernement. Il encourage le gouvernement et tous acteurs civils et militaires à privilégier le dialogue politique comme voix de solution des problèmes du Burkina Faso. Agissant déjà étroitement avec la CEDEAO, le président de la Commission déclare poursuivre sans relâche les efforts conjugués avec l’organisation régionale pour une solution rapide de cette crise ».