REVELATIONS
* Putsch au Burkina : Paris s’y attendait
Selon des informations de nos confrères Africa Intelligence, « la France anticipait depuis septembre, une tentative de putsch comme celle qui s’est déroulée, les 23 et 24 janvier ». « Toute la journée de dimanche, Paris a gardé le contact avec le président Kaboré, à qui elle a même proposé une exfiltration d’urgence », rapporte le journal. La suite, nos confrères la racontent : « Un peu avant 10h du matin, les forces spéciales françaises de la task force Sabre, dont le quartier général est situé au Burkina, ont été mises en alerte. Dix heures plus tard, alors que les mutins se trouvaient non loin de la résidence privée du président burkinabè, dans le quartier de la Patte-d’Oie, à Ouagadougou, Paris lui a proposé une exfiltration d’urgence. Un scénario qui avait été préparé et planifié dans les semaines passées en cas de prise effective du pouvoir par les armes….Malgré cette fin de non-recevoir, la diplomatie française est restée en contact étroit avec le chef de l’Etat burkinabè jusque tard dans la soirée du 23 janvier, et ce n’est que vers minuit que le contact a été définitivement coupé et que Paris a également perdu la localisation de Kaboré. Cette disparition des écrans radars du président burkinabè, correspondait par ailleurs à l’intensification des combats entre les forces légitimistes et les éléments putschistes. Jusqu’à minuit, la situation a été confuse à Ouagadougou sur le sort de Kaboré ». Et ce n’est pas tout puisque d’après Africa Intelligence, « dans la matinée du 24, (janvier, ndlr) l’ancien tout-puissant patron du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) de Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré,…, a par ailleurs été libéré ». Pour cette dernière information, certaines sources apportent un démenti.
* Putsch au Burkina : Me Sankara n’a pas été arrêté
Cette information a été publiée par Me Bénéwendé Sankara : « Bonjour chers militants, militantes et amis! Il m’a été donné de constater qu’un message circule dans les groupes WhatsApp et Facebook stipulant que je serais en fuite vers ” Sapoye ” et puis arrêté. Par la présente, je voudrais apporter un démenti formel à cette intox. Je tiens par ailleurs à rassurer l’opinion que je suis bel et bien à Ouagadougou et libre de mes mouvements ».
* Putsch au Burkina : la mise en garde de Bassolma Bazié à la junte au pouvoir
Ceci est une publication de Bassolma Bazié, le célèbre ancien syndicaliste : « Notre cher Pays, le Burkina Faso, traverse des moments très difficiles. En effet :
- au plan humain :
– au moins 2500 morts dont 500 FDS ;
– au moins 38 000 cas de crimes et de délits ;
– au moins 1 501 775 Personnes déplacées internes, représentant 83% des déplacés internes des 5 pays du G5 Sahel et 58% des PDI en Afrique de l’Ouest ;
– au moins 200 798 ménages déplacés ;
- au plan éducatif :
– au moins 2 923 écoles fermées ;
– au moins 511 000 élèves touchés ;
– au moins 14 000 enseignants
- au plan sanitaire :
– des centaines de formations sanitaires fermées ;
– des centaines d’agents de santé touchés ;
- au plan alimentaire
– une perte d’au moins 10% en production céréalière ;
– une perte d’au moins 25% en production vivrière ;
– des coûts de produits de consommation renchéris et donc inaccessibles.
– etc.
Au vu de ce qui précède, la situation de notre pays est donc très difficile.
Je ne cesserai de me répéter qu’une intervention armée dans un processus démocratique, est généralement une conséquence d’une gouvernance par embuscade (corruption, crimes, mensonge d’Etat, arrogance, suffisance, violation des libertés, non- tenue des engagements, etc.). On pourrait donc condamner vivement une conséquence, mais tant que la cause n’est fortement combattue et éradiquée, les conséquences se présenteront toujours.
A l’endroit des Hommes de tenue, le MPSR, qui viennent d’intervenir une fois de plus sur la scène politique au Burkina Faso, il est d’une exigence morale de :
– réserver un traitement humain aux personnalités mises aux arrêts ;
– travailler sur un bref délai et de façon urgente à la réouverture des frontières. En effet, la situation nationale est tellement particulière que nous ne pouvons pas nous réserver ce « luxe » ;
– comprendre que la seule sécurité pour tout pouvoir, c’est sa légitimité populaire : c’est-à-dire, poser des actes en conformité avec les aspirations du peuple au nom duquel on agit. Dans les mêmes conditions de pression et de température, on a invariablement le même résultat. Autrement dit, les mêmes causes produisent les mêmes effets ».
* Situation nationale : les compagnies minières poursuivent leurs activités, malgré l’arrivée au pouvoir des militaires
« Le coup d’Etat annoncé au Burkina Faso le 24 janvier 2022, n’a pas perturbé les opérations minières. C’est ce qu’il faut retenir des communiqués quasiment identiques, publiés entre lundi et mardi 25 janvier par les compagnies présentes dans le pays ouest-africain », rapporte l’Agence Ecofin. En effet, selon cette agence, « pour le Canadien Fortuna Silver Mines, les « activités se poursuivent normalement » à sa mine d’or Yaramoko. Même son de cloche à la mine d’or Sanbrado de l’Australien West African Resources, ainsi que chez le géant aurifère Endeavour Mining ».
ENCADRE
Crise sécuritaire : des soldats tués à Thiou
D’après nos informations, des éléments d’une unité du détachement militaire du Yatenga, qui étaient en mission de ravitaillement, ont été victimes d’un engin explosif improvisé le 24 janvier 2022 dans la localité de Thiou dans le Yatenga, région du Nord. Quatre soldats ont perdu la vie.
* Commune de Djigouè: une dizaine de terroristes neutralisés
« Une équipe du 22e régiment d’infanterie commando de Gaoua a surpris des terroristes dans leurs cachettes », écrit Bafujiinfos.com. « Les soldats ont neutralisé une dizaine de terroristes. L’intervention des FDS a eu lieu dans la journée du 24 janvier 2022 au cours d’une patrouille, alors que le peuple était suspendu à la déclaration sur le coup d’Etat. Malheureusement, un soldat a perdu la vie dans cette opération. C’est la première fois qu’un soldat tombe dans la commune de Djigouè depuis que les terroristes font leurs incursions dans cette commune frontalière avec la Côte d’Ivoire », ont précisé nos confrères.