MANIFS DE RUE SUR FOND DE CRISE SOCIOPOLITIQUE EN LIBYE : Tant que coulera le pétrole pour les Occidentaux…
En 2011, les Libyens et les Libyennes avaient, avec l’appui de la communauté internationale, obtenu le scalp de Mouammar Kadhafi. Les croquants de l’époque, on s’en souvient, voulaient le changement, notamment la liberté et la démocratie. Onze ans après cet événement, non seulement les Libyens n’ont pas eu la démocratie espérée, mais aussi ils ont perdu le pain que leur garantissait le dictateur. Pour protester contre cet état de fait, des Libyens ont violement manifesté dans les principales villes du pays. C’était le 1er juillet 2022. Ils ont notamment pointé, ce jour-là, les longues coupures d’électricité. Celles-ci, à en croire les manifestants, peuvent durer entre douze et dix-huit heures par jour. De manière générale, ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de vie. Pour eux, les responsables de leur descente aux enfers, sont les acteurs politiques de tous les bords et les élites qui se sont accaparées des pans entiers de l’économie du pays. Ils ont donc déversé leur colère en particulier sur la ville de Tobrouk, à l’Est du pays, où ils ont investi le siège du parlement avant d’y mettre le feu. Ils ont également battu le macadam dans les rues de Tripoli en scandant le slogan suivant : « Nous voulons avoir de la lumière ». Les choses sont claires. Les Libyens en veulent à l’ensemble de leurs acteurs politiques. Ils sont tellement remontés contre ces derniers, que certains protestataires ne se sont pas gênés de brandir des drapeaux verts de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi. Et l’on peut comprendre pourquoi onze ans après la chute de ce dernier et dans les circonstances que l’on sait, des Libyens en sont arrivés à regretter le régime du despote.
Il revient au peuple libyen de s’assumer jusqu’au bout
Au plan politique, certes, Kadhafi avait transformé la Libye en une sorte de goulag du désert, où les espaces de libertés individuelles et collectives étaient réduits à leur portion congrue. Mais au plan social, il avait réussi l’exploit de tirer bien de ses compatriotes de la pauvreté. Les dirigeants de la Libye post- Kadhafi, non seulement n’ont pas réussi à arrimer le pays à la démocratie, mais aussi ils ont bradé cet héritage social de la Libye. Et ce qui légitime davantage le ras-le-bol des croquants vis-à-vis de l’ensemble des acteurs de la classe politique post-Kadhafi, peut être lié au fait que ces derniers ont tous sacrifié l’intérêt supérieur du pays sur l’autel de leurs intérêts égoïstes. C’est ce leitmotiv qui explique que depuis 2011, année de la chute de Kadhafi, ils ne sont pas encore parvenus à s’accorder autour de la gestion politique de la Libye. Et ce ne sont pas les pourparlers inter-libyens qui ont fait défaut. Bien au contraire. Il y en a eu à profusion. Presque toutes les grandes capitales d’Europe, en effet, ont servi de cadre à ces tentatives de résolution de la crise sociopolitique de la Libye. Mais toutes ont accouché systématiquement d’accords qui ont été violés alors que l’encre qui avait servi à les signer, n’avait pas totalement séché. Pendant onze longues années donc, ils ont pris en otage le peuple libyen. Et pendant qu’ils utilisaient sans modération l’argent du contribuable libyen pour se faire la guerre et inscrire le pays à l’article de la mort, le peuple, lui, a passé tout le temps à tirer le diable par la queue. C’est contre cette triste réalité que les populations, excédées, se sont insurgées le week-end dernier. Au-delà des auteurs locaux du chaos libyen, ce cri de détresse et de ras-le-bol, s’adresse à la communauté internationale et à l’ensemble des parrains des protagonistes de la crise sociopolitique libyenne. En tout cas, tant que coulera le pétrole de la Libye pour les Occidentaux, ce n’est pas demain la veille, que la crise sociopolitique va connaître son épilogue. Car, l’on peut avoir l’impression que les Occidentaux ont plus intérêt dans une Libye arrimée au chaos que dans une Libye politiquement unifiée et stable. On peut même croire que c’est pour cette principale raison qu’ils se sont débarrassés de Kadhafi sans se préoccuper du service-après-vente. Il revient donc au peuple libyen de prendre conscience de cela et de s’assumer jusqu’au bout.
Pousdem PICKOU
étonné
/
Kadhafi est arrivé au pouvoir en 1969 et il été chassé en 2011…Il était donc au pouvoir depuis 42 ans ?,,?
Sa méfiance de ses compatriotes était telle qu’il avait engagé beaucoup d’Africains ..Rappelons que ce sont les Libyens qui ont commencé a manifester en février 2011 , les occidentaux sont intervenus plus tard..
23 juillet 2022N’oublions pas le Tibesti et les attentats contre 2 avions civils au dessus de l’Ecosse et au dessus du Niger
Lui aussi s’est cru être devenu Dieu ..Il avait de l’argent, du pouvoir , du pétrole ..il pouvait tout acheter
Il aurait bien lâché le pouvoir un jour.et au profit de qui ? …Ces enfants auraient gouverné comme en Syrie au détriment du peuple .
les politiques se serait déchiré comme actuellement..
Les pays Africains ont vu revenir leur ressortissants fuyant la colère des Libyens et on voit là que selon les gouvernements en place leur retour pouvait poser problème.
En effet le Mali n’a pas fait de contrôle des arrivants armés ..Alors que ATT était général !!!
Par contre le Niger a mis en place un filtre ..