SEMAINE AFRICAINE DU CLIMAT : Le tout n’est pas de proposer des solutions endogènes
Libreville, la capitale du Gabon, accueille depuis le 29 août 2022, la Semaine africaine du climat (ACW). En réunissant, en effet, plusieurs ministres de tout le continent dans ce pays, l’objectif recherché est de discuter des menaces et des opportunités liées au changement climatique. Cette impulsion politique de haut niveau en faveur de la collaboration sur le climat, intervient à quelques mois seulement de la conférence des Nations unies sur le changement climatique, la COP 27 à Charm el-Cheikh, en Egypte, en novembre prochain. On note cependant qu’à cette rencontre de Libreville, il ne s’agira pas pour les 1 500 participants, de négocier un accord, mais plutôt de proposer des actions ou des solutions endogènes aux dégâts provoqués par le changement climatique, surtout sur le continent. Les priorités de l’Afrique, ce sont, entre autres, les réductions des émissions, la mise en place d’une adaptation transformatrice, l’accès à des financements appropriés, les traitements, les pertes et dommages, etc., qui sont autant de solutions endogènes qui pourraient permettre au continent africain de faire face aux effets climatiques. Cela dit, le tout n’est pas de proposer des solutions. Mais encore faudrait-il que les pays occidentaux considérés comme de grands pollueurs, se penchent sur le soutien qu’ils pourraient apporter à l’Afrique et l’aider à trouver une solution définitive à cette situation quand on sait qu’en Afrique, le changement climatique est une « question de vie et de mort ».
Les dirigeants africains ont aujourd’hui leur destin en main
Si l’on n’arrive pas à freiner ce phénomène dans 20 ou 30 ans, le continent court le risque d’être complètement déstabilisé. Parlant des réalités du terrain, les dirigeants africains si prompts à accuser les Occidentaux d’être les principaux pollueurs, devraient les contraindre à réparer les dégâts causés en s’inspirant du système de pollueur- payeur qui existe en Europe et qui interpelle les entreprises et industries à payer les dégâts provoqués à la suite d’une pollution. Les dirigeants africains ont aujourd’hui leur destin en main. Ils ont l’occasion de restaurer leur environnement s’ils le veulent réellement. L’adoption d’une politique plus humide en matière de gestion de l’environnement, pourrait être l’une des nombreuses voies. Les populations, quant à elles une fois bien sensibilisées, pourraient participer à la lutte contre la déforestation qui est l’une des causes du changement climatique. Un autre aspect que pourraient exploiter les dirigeants africains s’ils veulent afficher leur indépendance vis-à-vis de l’Occident, c’est davantage d’efforts dans la promotion de l’énergie solaire. Le continent dispose d’une ressource indéniable qu’est le soleil. Cette ressource, si elle est bien exploitée, pourrait aider à résoudre le déficit en matière d’énergie. Encore faudrait-il que les dirigeants qui traînent encore les pieds, l’inscrivent dans leurs agendas afin de subvenir aux nombreux besoins des populations en terme d’électricité. Par exemple, le Gabon ne croit pas si bien faire en publiant sa deuxième contribution déterminée au niveau national, dans laquelle le pays s’est engagé à rester neutre en carbone jusqu’en 2050 et au- delà. Les forêts couvrent près de 90% de la surface du pays ; ce qui fait de lui le deuxième Etat le plus boisé de la planète. Ce pays a adopté une législation qui lui ouvrira la voie à l’échange de crédits carbone, une action dont pourraient s’inspirer d’autres pays du continent.
Ben Issa TRAORE