LIBERATION DE LA SŒUR SUELLEN TENNYSON : Un nouveau sauveur nommé Mohamed Bazoum
On en sait un peu plus sur la libération de la Sœur Suellen Tennyson d’origine américaine de la Congrégation des Sœurs Marianistes de Sainte-Croix, dans le Centre-Nord du Burkina, qui avait été annoncée la semaine dernière par le diocèse de Kaya dont relève la paroisse de Yalgo où elle était en service depuis 2014 avant son rapt. Selon les dernières informations, cette religieuse de 83 ans a été libérée suite à des négociations menées par le cabinet de la présidence du Niger et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Ce groupe affilié à Al-Qaïda aurait exigé la libération de seize de ses combattants mais seul un aurait été libéré. Aucune rançon n’aurait été versée. Pour un coup d’essai, ce fut donc un coup de maître, pourrait-on dire. En tout cas, c’est un succès majeur pour les autorités nigériennes. L’aboutissement heureux des négociations, fait du président Mohamed Bazoum, le nouveau sauveur du Sahel puisque l’homme s’est désormais inscrit dans la dynamique de la négociation avec les groupes armés terroristes. Et c’est tout à son honneur. Mais réussira-t-il à égaler l’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré qui détenait la palme en la matière ? Rien n’est moins sûr. Cela dit, en attendant de voir Bazoum prendre plus de galons, la libération saine et sauve de Sœur Suellen constitue, à n’en point douter, un véritable ouf de soulagement non seulement pour l’Eglise catholique qui ne cessait d’implorer la grâce de Dieu, mais aussi pour les Américains et plus particulièrement les autorités burkinabè qui avaient promis de tout mettre en œuvre pour que la religieuse recouvre la liberté. Faut-il le rappeler, ce rapt d’une expatriée, deuxième du genre après l’enlèvement du docteur Arthur Eliott Kenneth toujours détenu en otage, était intervenu seulement quelques jours après un discours qui se voulait rassurant du président Paul- Henri Sandogo Damiba. Et ce n’est pas tout, la veille de l’enlèvement de la religieuse, le chef du gouvernement, Albert Ouédraogo, venait de présenter sa feuille de route à l’Assemblée législative de transition, dans laquelle la lutte contre le terrorisme apparaissait clairement comme la priorité des priorités. Ce n’était ni plus ni moins qu’un pied de nez fait aux nouvelles autorités.
Cette libération de la Sœur Suellen contribue à renforcer la quiétude au sein des humanitaires
C’est dire si la libération de sœur Suellen en l’espace de cinq mois, constitue une sorte de victoire pour les nouveaux maîtres du Burkina. Au-delà des autorités, cette libération de la Sœur Suellen contribue à renforcer la quiétude au sein des humanitaires qui essaient, tant bien que mal, de secourir les nécessiteux et autres vulnérables que compte le pays des Hommes intègres. Et Dieu seul sait s’ils sont nombreux. Rien que les Personnes déplacées internes (PDI) se comptent en millions puisque leur nombre a franchi aujourd’hui la barre des deux millions. C’est dire combien l’apport de ces humanitaires et autres bons samaritains, est précieux pour le Burkina. Cela dit, Sœur Suellen aura eu plus de chance que certains otages, à l’image de notre confrère Olivier Dubois qui reste, malgré les efforts, toujours entre les mains de ses ravisseurs et ce, depuis son enlèvement le 8 avril 2021 au Mali. Vivement que ce journaliste français, spécialiste du Sahel et correspondant de RFI au Mali, recouvre, lui aussi, la liberté !
DZ