ATTENTATS-SUICIDES PERPETRES PAR DES GROUPES ARMES FAVORABLES A BAMAKO : Attention à l’effet boomerang !
La mission onusienne au Mali avait raison de vouloir démilitariser la zone de Tabankort. Car elle avait certainement perçu le danger d’abandonner cette localité stratégique aux mains des groupes armés rivaux dont les actions pourraient replonger le Nord-Mali dans le chaos. Malheureusement, c’est ce à quoi l’on assiste aujourd’hui. En effet, le 28 janvier 2015, Tabankort a été le théâtre d’attaques et d’attentats-suicides qui ont fait plusieurs morts et blessés. Les protagonistes qui se disputent à mort le contrôle de cette localité, sont le Mouvement arabe de l’Azawad, proche du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Gatia, un groupe armé touareg, favorable à l’Etat malien. En attendant d’en savoir plus sur lequel des deux groupes a eu l’initiative de l’attaque et sur le nombre réel de victimes que cela a occasionné, puisqu’à l’heure actuelle, chaque groupe y va de sa version des faits, l’on peut déjà affirmer que si l’on n’y prend garde, ces escarmouches répétées entre les groupes armés rivaux au Nord-Mali dont tous ont la particularité aujourd’hui de ne pas être en odeur de sainteté avec la MINUSMA, risquent de servir de cheval de Troie aux djihadistes pour tenter une reconquête du Nord-Mali. Une région qu’ils ont dû quitter à leur corps défendant. Un tel scénario sera, on ne peut plus, cauchemardesque pour les populations qui y vivent, lesquelles n’ont certainement pas encore oublié les pires exactions dont elles ont été victimes sous l’ère des djihadistes. A cela, il faut ajouter le fait que ces escarmouches entre groupes armés rivaux du Nord-Mali, représentent une menace réelle pour les efforts de paix entrepris d’une part par la médiation algérienne et d’autre part par la société civile malienne, en direction de la communauté internationale. C’est dans ce contexte que Ibrahim Boubacar Keïta a rendu visite à la ville de Gao, hier jeudi 29 janvier 2015, pour, dit-il, soutenir les mouvements pro-Bamako qui accusent à tort ou à raison la MINUSMA de partialité.
Bamako joue avec le feu
IBK a, par ailleurs, profité de cette visite pour remonter les bretelles à la MINUSMA, peut-on dire, en lui rappelant que sa mission était de protéger les populations et non de les tuer, faisant allusion aux 3 morts qu’une marche anti-MINUSMA, initiée par des jeunes de Gao, avait occasionnés. Le moins que l’on puisse dire à propos des motifs de la visite présidentielle à Gao, est qu’ils sont de nature à aggraver la tension que l’on peut observer aujourd’hui entre les groupes armés rivaux au Nord-Mali. En effet, cela vient apporter de l’eau au moulin de tous ceux qui soutiennent que l’attaque de Tabankort est le fait des groupes armés favorables à l’Etat malien, qui ont reçu procuration de Bamako de s’attaquer aux positions des groupes armés qui lui sont hostiles. Les propos d’IBK, à l’occasion de sa visite à Gao, peuvent également contribuer à renforcer ce sentiment anti-MINUSMA qui est aujourd’hui celui des groupes armés du Nord-Mali. De ce point de vue, l’on peut dire que Bamako joue avec le feu. En effet, il n’est pas exclu que les mouvements armés, qui font la guerre en son non actuellement au Nord-Mali, se retournent un jour contre lui. C’est pourquoi l’Etat malien doit craindre de s’exposer à l’effet boomerang de ce qu’on pourrait appeler les œuvres souterraines qu’il a entreprises, via les groupes armés qui lui sont favorables, contre ceux qui lui sont hostiles. Cela dit, Bamako doit, dans l’avenir, s’abstenir de tout acte ou tout propos susceptibles de remettre le feu aux poudres, dans cette partie très vulnérable de son territoire. IBK a le devoir moral et politique, en tant que président de tous les Maliens, de donner toutes les chances à la paix et au vivre-ensemble harmonieux à la réalisation desquels travaillent aujourd’hui la médiation algérienne, la MINUSMA et la société civile malienne dont une délégation séjourne actuellement en Occident pour plaider la cause de la paix au Nord-Mali.
Dans cette perspective, l’UA dont le sommet des chefs d’Etat s’ouvre aujourd’hui 30 janvier 2015 à Addis-Abeba, doit, en plus des crises libyennes et nigérianes qu’elle a inscrites dans son agenda, inscrire aussi celle du Nord-Mali, parce qu’au regard de la tournure des évènements, l’on peut dire qu’elle est loin de trouver un épilogue heureux pour le Mali.
Pousdem PICKOU
Yero sanou
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Sont ils vraiment favorable a Bamako ?
30 janvier 2015SOUGRESOABA
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En tant que président d’un pays très fragile, il devrai s’abstenir de ces jeux très dangereux. J’invite les panafricains à ouvrir les yeux vis à vis de ces groupes armés utilisés par des déstabilisateurs de l’Afrique.
2 février 2015QUE DIEU BENISSE L’AFRIQUE