NOUVEAU DOCUMENT DU GIEC SUR LE CLIMAT : Un rapport de plus ?
Le Groupe d’experts international sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu public son rapport le 20 mars dernier. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les rapports se suivent et se ressemblent ; tant le constat est le même. En effet, on assiste de plus en plus au réchauffement de la planète avec un pic observé en 2021 considérée comme l’une des années les plus chaudes de cette dernière décennie. Or, en février 2022, les experts onusiens avaient déjà conclu que l’adaptation demeure un axe essentiel pour limiter les dégâts du réchauffement climatique sur l’agriculture, les ressources en eau et les zones côtières. Tout se passe comme si, en dépit des sécheresses, inondations, tempêtes et autres catastrophes enregistrées ça et là, les dirigeants des grandes puissances ont choisi de fermer les yeux sur l’avenir de la planète ; les égoïsmes nationaux ayant pris le pas sur tout. Ce qui fait dire à certains que le nouveau rapport du GIEC est un document de plus, c’est-à-dire qu’il connaîtra le même sort que les précédents. En tout cas, selon les experts, l’action anthropique dans « la modification du climat est sans équivoque ». A preuve, disent-ils, les gaz à effet de serre issus de l’activité humaine, constituent les principaux moteurs du changement climatique. Il en découle donc que les plus grands pollueurs de la planète sont les pays industrialisés que les uns et les autres appellent à la solidarité envers les pays pauvres.
Pour leur part, les pays africains sont, dans une grande proportion, englués dans leurs problèmes sécuritaires et de gouvernance, avec des chefs d’Etat qui donnent plutôt le sentiment d’être plus préoccupés par la conservation de leur pouvoir que par tout autre chose.
On se demande si le réveil de l’humanité par rapport à l’urgence de la question, n’interviendra pas trop tard
Dans ces conditions, quelles chances les experts climat de l’ONU ont-ils d’être entendus ? La question est d’autant plus fondée que dans le contexte actuel, les problèmes domestiques des nations semblent avoir éclipsé la question du climat, avec cette guerre en Ukraine qui focalise toutes les attentions et qui est bien partie pour durer plus qu’on ne le pensait. En outre, avec des décideurs qui semblent faire la sourde oreille, malgré les mises en garde répétées de l’instance onusienne, on se demande si le réveil de l’humanité par rapport à l’urgence de la question, n’interviendra pas trop tard, quand tout espoir d’inverser les tendances, aura disparu. Il faut espérer que non. Mais à quand la prise de conscience des dirigeants pour un engagement moins timide en faveur du climat ? La question reste posée.
En attendant, les rapports du GIEC se suivent et se ressemblent sans que les lignes ne bougent véritablement dans le sens d’un engagement plus conséquent des dirigeants et des changements salvateurs attendus pour la planète. Mais d’ores et déjà, les experts ont déjà prévenu : « Il n’y a pas de remède miracle contre la crise climatique, mais il y a une arme du crime : les énergies fossiles. Il n’y a plus de place pour leur expansion ». Voilà qui est dit.
Boundi OUOBA