PUBLICITÉS INTERDITES : Un combat qui vaut la peine d’être mené
A Ouagadougou, il n’est pas rare de voir des affiches publicitaires collées à des feux de stop, à des arbres ou encore sur des murs d’édifices publics ou privés. Les auteurs de ces affiches publicitaires sauvages foulent allègrement au pied la réglementation en vigueur, s’exposant ainsi à des risques de sanctions. Il en est de même pour les panneaux publicitaires installés un peu partout à travers la ville, et dont plus de la moitié échappe au contrôle de la municipalité. A preuve, sur 11 000 panneaux dénombrés, seuls 5 000 sont en règle, c’est-à-dire sous contrôle des autorités municipales. C’est donc pour mettre fin à cette pagaille que le Conseil supérieur de la communication (CSC) et la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou ont décidé de mutualiser leurs efforts. Avant de passer à la répression, les deux structures ont d’abord décidé de commencer par sensibiliser les uns et les autres sur la nécessité de respecter les bonnes pratiques en matière de publicité. Et moi personnellement, je les soutiens dans ce combat que je trouve noble. Il faut mettre de l’ordre dans le secteur de la publicité qui, il faut le dire, est infesté de filoux de tout acabit. C’est ce qui explique que très souvent, on voit défiler toutes sortes de publicités ; certaines pouvant même heurter la conscience humaine. C’est le cas, par exemple, de la publicité sur les ventes de cercueils ou de corbillards à louer. En effet, tout se passe comme si les auteurs de ces publicités ne souhaitent que le pire à l’humanité ; l’essentiel étant pour eux de se faire des sous. Voyez-vous ?
Il faut aller jusqu’au bout en traquant les éventuels contrevenants
La recherche effrénée de l’argent a tellement pris le dessus sur tout qu’il n’y a plus de morale. La décence a cédé la place à la cupidité. A preuve, en plus des publicités sur les cercueils et autres, il y en a aussi sur les boissons à forte terreur d’alcool excédant parfois 10%, qui inondent la place publique. Peu importent les problèmes de santé et de sécurité publiques que cela peut poser, les auteurs, eux, ne cherchent que leur argent. Autrement dit, « si vous voulez, buvez et allez mourir, pourvu que nous, on s’en fasse plein les poches », semblent-ils dire. Et ce n’est pas tout. Car, en plus de ces publicités choquantes, il y a des publicités mensongères. Dans ce dernier cas, il s’agit d’escrocs ou d’arnaqueurs qui appâtent d’honnêtes citoyens en leur faisant miroiter ce qui n’existe pas. On en trouve dans le secteur de l’éducation où bien des parents d’élèves en ont fait les frais ; spoliés qu’ils ont été par des marchands d’illusions. C’est le cas également de certains tradipraticiens qui laissent croire qu’ils peuvent soigner tous les maux alors qu’il n’en est rien. Ce ne sont ni plus ni moins que des chasseurs de primes déguisés. Pour toutes ces raisons, je demande au CSC et aux autorités municipales de ne pas lâcher prise. Il faut aller jusqu’au bout en traquant les éventuels contrevenants aux bonnes pratiques en matière de publicité. Ils doivent, comme aiment à le dire les internautes, « lire l’heure ». C’est à ce prix et seulement à ce prix que l’on peut espérer assainir le milieu.
« Le Fou »