MAHAMADI KOUANDA, ANCIEN DEPUTE CDP : « Avant, le CDP était le champ de Blaise Compaoré, maintenant, c’est le champ de nous tous»
Il était l’invité de notre rédaction, le 26 janvier 2015. Il est l’un des membres fondateurs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Lui, c’est Mahamadi Kouanda. Un homme qui se caractérise par son franc-parler, notamment lorsqu’il se prononce sur l’évolution sociopolitique du Burkina Faso. Ce fervent militant du CDP, dans les lignes qui suivent, revient sur les tares de son parti, qui ont contribué à réunir les conditions de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ayant conduit au départ de Blaise Compaoré du pouvoir. Par ailleurs, Mahamadi Kouanda donne sa vision de l’avenir politique du CDP. Pour lui, la reconquête du pouvoir par son parti est possible, à condition que plus rien ne soit comme avant au sein du CDP. Mais avant tout propos, Mahamadi Kouanda a souhaité ses meilleurs vœux à l’ensemble du personnel des Editions « Le Pays », aux lecteurs du journal « Le Pays », et à l’ensemble des Burkinabè, particulièrement les paysans. Depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, a-t-il dit, c’est sa première sortie médiatique, d’où le devoir moral et citoyen pour lui de présenter ses condoléances aux familles qui ont perdu des proches lors de cet évènement. Aux blessés, il a souhaité un prompt rétablissement.
Pour lui, c’est le lieu de méditer sur ce qui est arrivé au cours de ces 2 jours de soulèvement, et de demander à Allah le Tout-Puissant, de sauvegarder la paix et la dignité au Burkina Faso. « On ne peut aller nulle part, on est Burkinabè, condamnés à vivre ensemble. Il faut donc tirer les leçons qui s’imposent et se pardonner », a-t-il dit. M. Kouanda est bien connu également pour être un féru de football, mais là, l’on est bien en passe de se demander si la dernière prestation des Etalons à la CAN 2015 ne l’a pas plus que déçu, puisque lorsqu’on lui demande de faire un commentaire là-dessus, il répond tout de go : « je n’ai rien à dire ». Lisez plutôt !
Le Pays : Où étiez-vous les 30 et 31 octobre 2014, lors des événements qui ont conduit au départ du président Compaoré du pouvoir?
Mahamadi Kouanda : J’étais à Ouagadougou. Ce n’est que du 8 au 16 décembre 2014 que j’ai voyagé. J’avoue que, comme beaucoup, j’ai été surpris par la tournure des événements. Quand l’Assemblée nationale (AN) a pris feu, j’étais encore à mon domicile. A un moment donné, il fallait prendre les dispositions élémentaires, surtout pour sécuriser la famille qui, soit dit en passant, n’a rien à voir avec cette lutte. Dans de telles situations, il y a des actions de survie auxquelles il faut penser pour la sécuriser d’abord, avant de penser à soi-même.
Et quelles sont les dispositions que vous avez prises pour sécuriser votre famille ?
Chacun a sa manière de procéder pour sécuriser les siens, dans de pareilles situations. Chacun savait, en toute sincérité, que les choses pouvaient mal tourner le 30 octobre 2014. Il fallait être bête pour ne pas s’en apercevoir. Mais il était impensable qu’on puisse obliger Blaise Compaoré à quitter Kosyam en moins de 48 heures. De même, personne ne pouvait imaginer que l’Assemblée nationale serait mise dans cet état. Dans de pareilles circonstances, Dieu inspire toujours ses enfants, afin qu’ils se protègent au mieux. Cela dit, je vais faire l’économie des détails des dispositions que j’ai prises.
Craigniez-vous que votre domicile fût saccagé et brûlé comme ce fut le cas chez plusieurs dignitaires du régime ?
A partir du moment où je suis membre du bureau politique du CDP, et que je n’ai jamais cessé de montrer ma sympathie envers Blaise Compaoré, il est clair qu’à un moment donné, on finit par se demander si on ne sera pas visité. Mais en toute logique, je pense que je n’avais rien à craindre. J’ai fini mon mandat de parlementaire et j’ai quitté l’AN en 2002. Je ne suis pas membre du comité exécutif du CDP et le parti ne m’a jamais mandaté pour que j’aille défendre ses idéaux devant les médias. Tout le monde savait que je n’avais pas le pouvoir de faire voter ou de bloquer une loi. Je reconnais cependant que mon parti, le CDP, a donné son accord pour modifier la Constitution depuis août 2014. Mais cela n’aurait pas suffi à justifier qu’on visitât mon domicile, à moins que ce ne fût des ennemis individuels infiltrés à la lutte. Donc, à mon sens, il n’y avait pas de raison que mon domicile fût saccagé et brûlé. Dieu merci, je n’ai pas reçu la visite de qui que ce soit, mais je suis solidaire de ceux qui ont vu leurs domiciles pillés et incendiés. Ce sont des situations à éviter dans l’avenir et pour l’avenir du pays. Je ne pense pas que c’était l’ambition des leaders de l’opposition de faire brûler la maison d’autrui, même si d’aucuns, à tort ou à raison, pensent que cela fait partie des habitudes de certains d’entre eux. Mais l’important aujourd’hui, c’est de voir comment faire, en tant que personnalité politique, individuellement et collectivement, pour que ce ne soit pas une tradition de piller et de brûler dans notre pays. Brûler une maison est une attitude maudite, aussi bien pour le commanditaire que pour l’exécutant. Pour la victime, c’est un malheur.
Est-ce donc, selon vous, une malédiction d’avoir brûlé l’Assemblée nationale (AN) ?
C’est clair que c’en est une ; il faut être honnête! C’est même pire que d’incendier une maison personnelle, parce que l’Assemblée nationale est censée être la maison de la démocratie par excellence.
Reste que la « maison du peuple », comme vous le dites, n’en était plus une, puisque cette Assemblée nationale n’avait apparemment plus rien d’une « maison de la démocratie »…
Là, c’est une appréciation personnelle. Aujourd’hui, le Conseil national de transition (CNT), où les députés n’ont pas été élus, est-il pour le peuple ou non ? Je vous pose la question.
On vous retourne la question…
Si on pense que le CNT est pour le peuple, c’est que l’AN était pour le peuple. Ce sont les attitudes de certains membres de l’AN qui n’étaient pas appréciées.
Mais cela ne servait-il pas de prétexte suffisant pour s’en prendre à l’Assemblée nationale ?
Non, il y avait plusieurs manières de procéder, sans avoir besoin d’incendier l’AN. Ceux qui ont brûlé étaient en proie à la passion. S’ils ont pu le faire, c’est qu’ils avaient également la force de dissuader les députés, de les prendre un par un et de les remettre par exemple aux forces de l’ordre. S’ils ont eu la force de brûler, c’est qu’ils avaient les moyens de bloquer l’AN et de mettre les parlementaires dehors. S’ils l’avaient voulu, ils l’auraient fait.
Est-ce que vous en voulez à des gens d’avoir brûlé et saccagé des maisons ?
La mienne a été brûlée en 2002, et ma voiture caillassée. Jusqu’aujourd’hui, je n’ai pas été remboursé, mais je n’en veux à personne. Je m’en remets à Dieu. A l’époque, personne ne m’a soutenu, pas même mon parti. Certains ont estimé que comme j’étais du parti, je n’étais pas à plaindre. Si jamais des remboursements sont prévus, je vais déposer mon dossier également.
Comment avez-vous accueilli la chute de Blaise Compaoré ?
En toute sincérité, je m’attendais à une vie difficile après le vote de la loi de modification de la Constitution. Je m’attendais à ce que l’application de cette loi fût difficile si elle était votée. Mon avis, mes camarades le connaissaient car je l’avais dit lors de nos débats dans le parti. J’ai l’habitude de dire ce que je pense, je n’aime pas être conditionné.
Pour être honnête, la chute de Blaise Compaoré m’a beaucoup surpris. Mais pour moi, personne ne savait que Blaise Compaoré allait prendre le pouvoir le 15 octobre 1987 au sein du Conseil de l’entente. Tout était le fait de Dieu. Il a remis le pouvoir à Blaise Compaoré un 15 octobre, un jeudi soir, et il l’a repris un 30 octobre, un vendredi avant 12h.
Pensez-vous donc que c’est Dieu qui donné le pouvoir à Blaise Compaoré ?
Blaise Compaoré n’est pas un super homme. Sans la volonté de Dieu, il n’allait pas accéder au pouvoir. C’est vrai que Dieu ne descend pas directement du ciel, mais il passe toujours par quelqu’un pour agir. Si Blaise Compaoré n’était pas militaire, il n’aurait pas participé aux coups du 7 novembre (NDLR : 1982), du 4 août (NDLR : 1983) et du 15 octobre (NDLR : 1987). Il y a une suite logique, un enchaînement de choses qui me fait dire que c’est le destin.
« Une grande partie de la population était contre la modification de la Constitution et cela, nous ne l’avions pas compris »
Mais comment, humainement, avez-vous ressenti sa chute ?
Ce n’est pas parce que Blaise Compaoré n’est pas là aujourd’hui, que je vais dire que ce n’était pas un ami et qu’à ses côtés, je n’ai pas apporté ma contribution à la construction du pays. D’aucuns diront que Blaise Compaoré n’a rien fait pour le pays. C’est leur droit. Mais beaucoup savent qu’il a fait ce qu’il a pu. Il a beaucoup travaillé. Certes, il a fait des erreurs, mais ceux qui connaissent Ouagadougou depuis 1987, savent qu’il y a eu beaucoup de changements, aussi bien sur le plan des infrastructures, de l’économie que de la culture. Sur le plan politique, malheureusement, nous n’avons pas vu que le maintien en l’état de la Constitution, ne concernait pas seulement les hommes politiques, mais était aussi l’affaire du peuple. Une grande partie de la population était contre la modification de la Constitution et cela, nous ne l’avions pas compris. Nous en subissons aujourd’hui les conséquences. Il faut les accepter, repartir de zéro, se réorganiser. Le parti est là, nous ferons ce que nous pouvons. Il faut qu’on apprenne aussi à vivre dans l’opposition. Si le peuple n’a plus confiance en nous, on n’aura pas le pouvoir. Si on reconnaît nos erreurs et qu’on demande sincèrement pardon, même si le Burkinabè est dur de nature, la majorité des Burkinabè sait pardonner. Maintenant, ça va dépendre de notre approche et la communication va jouer un grand rôle. Le bienfait du passé peut aussi aider le CDP à se relever.
Si c’était à refaire, qu’auriez-vous dit à Blaise Compaoré ?
En toute sincérité, si c’était à refaire, je dirais à Blaise Compaoré qu’il arrête, s’il voit que c’est compliqué. En ce qui me concerne, à un certain moment, je le lui ai dit, d’une manière ou d’une autre. Lors de la réunion du bureau politique du CDP où la modification de la loi a été votée, j’ai demandé qu’il n’y ait pas vote par acclamation, pour que chacun décide en toute âme et conscience. Cela, pour que si l’Histoire venait à nous donner tort, qu’on n’accuse pas Paul ou Jean. Lorsqu’il y a vote par acclamation, certains donnent leur approbation par peur, sans être vraiment d’accord. Si la majorité était contre le projet de modification de la Constitution, nous allions la suivre. La décision de la modification de la Constitution a été prise par le bureau politique, et après, la direction du parti a estimé que c’était la voie parlementaire qui était la plus appropriée pour le faire. Maintenant, il faut tirer les conséquences. C’est le bureau politique qui a donné mandat à la direction pour un référendum sur l’article 37 de la Constitution. Après cela, la presse m’a approché pour savoir ce qu’on prévoyait comme plan « B », en dehors de la décision qui venait d’être prise.
Sans engager le CDP, je leur ai répondu qu’en tant que membre fondateur de ce parti, je pense que si nos partenaires de l’opposition ne veulent pas qu’on modifie la Constitution, on peut trouver un arrangement pour que Blaise Compaoré fasse 5 ans non renouvelables. Cela a suscité beaucoup de commentaires au sein des médias. Malheureusement, mon idée n’a pas été suivie. Pourtant, j’estimais que négocier 5 ans était plus facile que voter une loi pour laquelle on ne savait pas quand est-ce que Blaise allait s’arrêter. Certains proposaient qu’il fasse 3 mandats, ce qui revenait à dire qu’il régnerait à vie. Blaise Compaoré a déjà 63 ans. S’il ajoutait 15 ans, ce n’est pas évident…
Je suis sûr que si on s’était entendu sur un mandat de 5 ans non renouvelable, certains au sein de l’opposition nous auraient aidé à chercher des solutions pour le faire.
Pourquoi vouloir lui donner 5 ans de plus, si les termes de la Constitution sont clairs ?
C’était mon idée. D’autres ont fait leurs propositions, certains se sont autosaisis du dossier. Je suis un homme libre, j’ai également mes propositions.
Vous reconnaissez donc que le pouvoir de Blaise Compaoré était déconnecté du peuple ?
Je vous l’accorde, le pouvoir de Blaise Compaoré n’avait pas l’information réelle sur le peuple. Mais, moi je suis un homme du peuple, je vis avec le peuple. Je vous rappelle que notre bureau politique compte plus de 800 personnes et le bureau tourne autour de 40 personnes. Et ce sont ces 40 personnes qui décident de tout. Le bureau politique se réunit au plus 3 fois dans l’année. En dehors de ce cadre, nous, nous ne pouvons pas parler. Sans oublier que de 1983 à 2012, j’ai été écarté de la direction du parti. Je n’étais ni au bureau politique, ni au bureau central.
Je peux donc dire que c’est ma personne en tant que militant, mes amis d’enfance, ceux que j’ai rencontrés dans le cadre sportif, mes anciens collègues ouvriers, qui m’ont aidé à maintenir ma capacité de mobilisation. Il y a ceux qui sont venus après, parce qu’ils avaient des doctorats, ils rassemblaient les étudiants et élèves pour leur transmettre leur vision. Ils avaient du monde derrière eux. Il y a des capacités à avoir, sans quoi, on ne peut pas faire de la politique. Moi je n’ai pas besoin de vous convaincre. Certes, il n’y a pas d’homme sans défauts, mais je vis avec les masses populaires. J’ai la chance d’avoir un minimum, mais je sais d’où je viens.
Quelles ont été les erreurs de Blaise Compaoré, selon vous ?
Vous êtes mieux placé pour le savoir ! C’est cela aussi la politique. Quand on fait du bien, c’est visible. Mais quand on commet des erreurs, la critique est souvent subjective. Mais sans tourner autour du pot, l’erreur la plus connue, c’est celle qui nous a emportés, à savoir la velléité de modification de l’article 37 de la Constitution. Je ne suis pas à l’aise aujourd’hui pour le dire, parce que je l’avais déjà dit quand Blaise était toujours au pouvoir. Vous m’avez même félicité pour avoir dit la vérité à un ami. C’est une question d’éducation. Il y a des gens aujourd’hui qui parlent de Blaise Compaoré comme s’ils ne l’avaient jamais connu, alors qu’ils lui doivent tout. Comme j’ai l’habitude de le dire, nous, nous ne devons pas tout à Blaise Compaoré. Blaise Compaoré m’a connu travailleur aux TP (travaux publics), patron de syndicat. Lui était lieutenant. Je ne suis pas de ceux qui ont connu Blaise Compaoré pendant qu’ils étaient chômeurs. Ces gens-là ont tout eu avec lui. Je me garde de donner des noms, mais ils sont nombreux.
Pensez-vous, comme le souhaitent les syndicats notamment, qu’il faut juger Blaise Compaoré ?
Sans prétendre parler à la place d’un juge, je pense qu’il faut faire attention. Il ne faut pas vouloir d’une chose et son contraire. Dans la Charte de la transition rédigée après les évènements des 30 et 31 octobre 2014, il est dit qu’il faut pardonner et se réconcilier. En plus, une loi d’amnistie pour les anciens chefs d’Etat a été votée à l’AN. Si les gens pensent que cette loi n’est plus valable, ce n’est pas à moi de trancher. Lorsqu’il y a une guerre, il y a toujours un vainqueur et un perdant. Mais de mon point de vue, il faut éviter d’être dans une logique de vainqueur, car le gagnant d’aujourd’hui n’est pas forcément celui de demain. Si on veut une unité sûre pour des décennies, nous devons être prudents. Au début, ce qu’on demandait à Blaise Compaoré, c’était de garder la Constitution intacte et de la respecter, non d’abréger son mandat. Il a perdu son pouvoir et il y a eu mort d’Hommes. Le président de la transition, Michel Kafando, a dit sur une radio de la place, qu’il souhaitait qu’une commission internationale fasse la lumière sur les morts occasionnées par les évènements des 30 et 31 octobre 2014, pour que ceux-ci ne soient pas mis sur le compte d’untel, sans preuves. A mon avis, pour le bien du pays, le pardon est prioritaire. Si je ne m’abuse, seul le président Maurice Yaméogo a été jugé au Burkina Faso, ex-Haute Volta. Lui et Sangoulé Lamizana ont été jugés au Tribunal populaire révolutionnaire et ce dernier a été pardonné. Il n’a pas été condamné, c’était un vieux sage qui n’avait rien fait. Aussi, depuis que le président Thomas Sankara n’est plus de ce monde, personne ne m’a vu le critiquer, ni en privé, ni en public. C’était un camarade, j’ai eu la chance de bien le connaître. Il venait chez moi quand il le voulait. Beaucoup pensaient que j’étais entré dans la lutte, à travers Thomas Sankara. Ce n’est pas parce qu’il n’est pas là aujourd’hui, que je vais le critiquer. Je ne suis pas ce genre de personnes. Si j’ai la chance d’avoir un tête-à-tête avec Blaise Compaoré, vous ne pouvez pas imaginer ce que je lui dirai. Et j’ai beaucoup de choses à lui dire. Mais ne comptez pas sur moi pour changer de langage.
Ce que vous lui auriez dit est-il secret ?
Non, mais en public, quelqu’un peut vous dire quelque chose qui vous vexera. Mais lorsqu’on se retrouve à deux, on se dit la vérité, sans que le public ne l’apprenne forcément.
Depuis sa chute, êtes-vous entré en contact avec Blaise Compaoré depuis son lieu d’exil ?
Non !
Pas même au téléphone ?
Non !
Quel est, selon vous, l’avenir politique du CDP ?
Tout va dépendre d’abord de Dieu, ensuite de l’attitude du CDP. Pour que Dieu t’aide, il faut commencer par t’aider toi-même. Il faut que nous commencions par reconnaître que nous avons commis des erreurs et que nous demandions pardon au peuple, ce qui a d’ailleurs commencé. Aussi, il faut qu’à l’intérieur du CDP, nous tirions les leçons de ce qui s’est passé. Beaucoup disaient que la démocratie n’existait pas à l’intérieur du parti et cela a toujours été la maladie principale du CDP.
Avant, quelqu’un incarnait à lui seul le CDP, ce qui nous obligeait à supporter l’insupportable. Il s’agit de Blaise Compaoré. Aujourd’hui, il n’est pas là. Il faut que ceux qui se disent bonzes du CDP, y compris moi qui vous parle, mettent en priorité la transparence et la considération de l’autre. Car, personne ne pourra plus amener une liste au sein du parti et dire, « voilà ce qu’on a décidé». C’est qui, le « on » ? Quand Blaise Compaoré était à Kosyam, 3 ou 4 personnes allaient le voir et revenaient lire une liste. Ceux qui n’étaient pas contents pouvaient contester, cela ne changeait rien. Dieu seul sait combien de fois j’ai eu à contester des listes. Je le faisais souvent seul. Il arrivait également qu’on soit 2 ou 3 à le faire et on nous considérait comme des têtes brûlées.
Honnêtement, je pense que si au CDP, on tire les leçons de ce qui s’est passé et qu’on s’accorde sur la transparence et la sincérité comme nos priorités, on pourra rebondir. Mais si on continue à vouloir étouffer la vérité, à vouloir imposer la volonté d’une personne, on mordra la poussière. Si on arrive à se mettre individuellement en cause et à reconnaître nos torts, on pourra avancer. Avant, le CDP était le champ de Blaise Compaoré ; maintenant, c’est le champ de nous tous. Si on a celui qui sait mieux cultiver, celui qui sait bien respecter, avec le meilleur chef de culture, on pourra former une direction capable de gagner les présidentielles.
Vous pensez que le CDP peut reconquérir le pouvoir d’Etat, vu la situation actuelle ?
Pourquoi pas ? L’objectif d’un parti politique est la conquête du pouvoir d’Etat. Sinon, il n’a pas de raison d’exister.
N’avez-vous pas peur que le CDP connaisse un autre éclatement suite à la chute de Blaise Compaoré?
Ça a déjà commencé. Pour être honnête, ce sont des choses qu’il faut prévoir. Le CDP n’a pas seulement éclaté, la pluie l’a également battu. Avec ce qu’on a connu les 30 et 31 octobre 2014, c’est comme si la foudre avait frappé le CDP.
Maintenant, nous sommes en discussion. Il faut qu’on soit humble, car le « monopole de la vérité » est fini. Si on prend conscience de cela, on peut s’en sortir. Celui qui prétend détenir la vérité à lui tout seul, est un menteur.
Les jeunes du CDP demandent la démission de Assimi Kouanda. Qu’en pensez-vous ?
Je pense qu’Assimi Kouanda devait partir avant qu’on ne demande sa démission, pour son image, pour l’image de l’Islam qu’il prétend défendre… C’est normal qu’ils le demandent. Je tiens aussi à préciser que j’ai connu Assimi Kouanda le 3 février 1984, devant l’Assemblée nationale. Je n’ai aucun lien de parenté avec lui, même si d’aucuns pensent le contraire, parce que nous avons le même nom de famille.
Vous dites l’image de l’Islam qu’il prétend défendre …
Ce ne sont que des mots, je n’ai aucune preuve qu’il défend bien l’Islam. En tout cas, à sa place, je n’aurais pas donné l’occasion à quelqu’un de me demander de démissionner. J’allais prendre les devants et rendre le tablier.
Pensez-vous qu’il s’accroche à sa place ?
En tout cas, si les jeunes ont demandé sa démission, c’est parce qu’il est toujours là !
Selon vous, qui est mieux placé pour assurer la présidence du CDP ?
Il y a beaucoup de personnes. Je n’ai pas de noms à donner, mais il y a des anciens Premiers ministres, des anciens présidents de l’Assemblée nationale et des anciens ministres de Blaise Compaoré qui sont restés au CDP. Il y a également des membres fondateurs du CDP qui sont là, tels que moi. Même si nous ne pouvons plus être président du parti, nous avons notre mot à dire.
Pour mémoire, quand nous avons dissous l’ODP/MT le 5 fevrier 1996, nous devions aller créer le CDP avec nos camarades qui sont actuellement au Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Le CDP était majoritaire sur la liste des partis. Il y avait plus de 16 partis et nous de l’ODP, nous avons eu 10 places. Dans l’ordre, il y avait Arsène Bognessan Yé, Salif Diallo, Kanidoua Nabaho, Roch Marc Christian Kaboré, Simon Compaoré et Salif Dim. J’étais en 7e position. Après moi, venaient Sané Topan, Achille Tapsoba et Clément Sawadogo. Ce sont là, les 10 membres fondateurs du CDP. Un seul d’entre nous, Salif Dim, est décédé, paix à son âme. 4 sont allés au MPP, Salif Diallo, Rock Marc Christian Kaboré, Simon Compaoré et Clément Sawadogo. Nous qui sommes restés au CDP, nous pouvons travailler avec le bureau politique actuel pour trouver un compromis. Je l’ai dit, en demandant plus de démocratie, les jeunes sont dans leur droit. Mais nous, on ne doit pas se cacher, on doit s’impliquer et je puis vous assurer que ces jeunes seront écoutés et que leur problème sera réglé. Nous allons travailler à cela.
« Jusqu’au 31 octobre 2014, le CDP était le champ de Blaise Compaoré, aujourd’hui, c’est un champ commun qui nous appartient à tous »
L’ancien ministre Djibrill Bassolé n’exclut pas de se présenter en 2015. Qu’en dites-vous, surtout que d’aucuns l’accusent d’avoir été le Judas de Blaise Compaoré ?
J’ai appris ce matin par la presse (NDLR : 25 janvier 2015), notamment sur les antennes de la radio Savane FM, que Djibrill Bassolé a démissionné de l’Armée. Je ne sais pas s’il a vraiment démissionné ou s’il a pris une disponibilité, mais, personnellement, je me suis interdit, depuis la démocratie de 1991, de parler des militaires et des chefs coutumiers. Vous pouvez vérifier. Pendant mes cinq ans passés à l’Assemblée, en dehors du débat sur le budget de l’Armée nationale et de la Défense auquel je participais, je ne prenais part à aucun autre débat concernant les militaires. Je quittais la salle quand il s’agissait de parler de l’Armée, pour la simple raison qu’entre militaires en tant qu’institution, et civils, c’est toujours une bagarre acquise d’avance, sauf que les uns ont les armes et les autres les mains nues. Si un militaire m’attaque en tant qu’individu, à ce moment, je défends ma dignité, parce qu’à ce moment, ce n’est plus au militaire que j’ai à faire, mais à l’individu. Pour ce qui est des chefs coutumiers aussi, je suis d’ethnie Yadga, je ne m’en mêle donc pas. Djibrill Bassolé était commissaire politique du CDP et, à ma connaissance, il avait démissionné pour repartir prendre sa tenue et quelque temps après, il a été élevé au grade de Général. Si l’on tient compte de cela, je peux dire que, sur le plan administratif, il n’a pas de comptes à rendre aujourd’hui au CDP. En tant que militaire portant la tenue, il n’avait pas le droit d’avoir son nom au CDP. Aujourd’hui, que Djibrill Bassolé soit candidat ou pas, le CDP n’a pas le droit de lui demander des comptes. Mais, s’il rend sa démission à l’Armée burkinabè ou s’il prend une disponibilité pour réintégrer le CDP, il sera mis sur un pied d’égalité que tout le monde, et sera soumis aux mêmes conditions que tout le monde, s’il veut se présenter comme candidat. Le temps où l’on imposait des candidatures aux gens, est révolu. S’il y a plusieurs personnes qui veulent être candidats, un comité de sages sera mis en place et va siéger pour désigner le candidat du parti. J’ai entendu quelqu’un dire que pour être député, il faut avoir au minimum le BEPC. C’est absurde ! Sur les 17 millions de Burkinabè, combien sont allés à l’école, combien ont le BEPC ou savent lire et écrire ? Ils ne sont même pas 3 millions et ce sont des gens parmi eux qui dirigent le pays. Ceux qui sont tombés au moment de l’insurrection, sont-ils allés à l’école ? A-t-on cherché à savoir qui avait le BEPC pour venir marcher ? Comment peut-on réfléchir ainsi quand on sait que soi-même, on a des parents qui ne sont pas allés à l’école ? Nous avons des Hommes politiques pauvres d’esprit. C’est indigne. Je pourrai donc parler de Djibrill Bassolé quand il va réintégrer le CDP. Personnellement, en tant membre fondateur du CDP, je n’entends pas quitter le parti. Aujourd’hui, nous ne travaillons plus pour Blaise Compaoré, mais pour nous-même, parce que jusqu’au 31 octobre 2014, le CDP était le champ de Blaise Compaoré. Aujourd’hui, c’est un champ commun qui appartient à nous tous et je me sens plus concerné. En dehors de ceux qui ont participé à la création du parti, je ne me laisse pas faire par quelqu’un, parce que j’estime que si tu n’as pas pris part à la création d’un parti, tu es hors sujet. Si ceux-là mêmes qui y ont participé sont hors débat démocratique, je m’y opposerai. Actuellement, il n’y a que la transparence et la sincérité qui peuvent aider le CDP à sortir la tête haute. Il faut que le CDP sache se mettre dans la peau de l’opposition, parce que ceux qui y étaient auparavant, n’en sont pas morts. On apprend, du même coup, à savoir comment vit l’opposition.
Le CDP entend-il changer de dénomination ?
Je suis contre le changement de nom du parti. Ce n’est pas le CDP qui a fauté, ce sont des individus qui se sont trompés. Cela n’a rien à y voir. Il est vrai que le sigle est connu, mais c’est à ceux qui ont fait des erreurs, de demander pardon à Dieu et au peuple burkinabè. Dieu pardonne à ceux qui ont péché, mais si des Hommes ne veulent pas pardonner, c’est leur problème.
Ne pensez-vous pas que c’est trop facile de déconner et de demander pardon ensuite ?
Si tel n’était pas le cas, personne ne serait à l’opposition aujourd’hui, parce qu’ils sont presque tous issus du régime Compaoré. Il y aurait, en ce moment, au moins cinq partis qui seraient revenus au CDP. Suivez mon regard. Le pardon est donc valable pour nous tous.
Vous dites que certains Hommes politiques sont pauvres d’esprit ?
Pas tous. Je m’excuse d’offenser les gens, mais 40% des intellectuels burkinabè sont ingrats. Quand des gens refusent que ceux qui n’ont pas eu la chance de faire de hautes études, d’avoir des diplômes, puissent réussir ou raisonner comme eux, c’est inadmissible. Tous les chefs de partis politiques refusent qu’il y ait des candidatures indépendantes. C’est aberrant. Il y a des années que j’aurais quitté le CDP s’il y avait eu des candidatures indépendantes. Si j’ai une base et que je suis convaincu que cette base peut m’élire, où est le problème ? J’ai mené cette bataille à l’époque. Je suis même allé voir mon grand frère Hermann Yaméogo pour qu’il me soutienne et on a même failli me sanctionner. Partout, il y a des candidatures indépendantes ; même en France que nous copions tout le temps. Tout cela s’explique par le fait qu’il n’y a pas de dialogue au sein de nos partis politiques, il n’y a pas d’alternance. Les gens créent leur parti et meurent avec.
Il y a Laurent Bado qui a pourtant cédé son fauteuil de président de parti à quelqu’un d’autre
Laurent Bado, c’est un cas à part. J’ai des relations particulières avec lui et je ne veux pas m’engager dans ce débat. Son parti est un petit parti ; c’est plus un parti de débat, pas un parti qui gère un pouvoir d’Etat. On parle des partis qui gèrent le pouvoir d’Etat. Ce qu’il fait est bien, mais les dimensions de son parti ne peuvent pas lui permettre de faire certaines choses.
Quel commentaire faites-vous de l’action de la transition telle que menée jusque-là ?
Le côté de la transition que j’ai apprécié, c’est le fait l’armée soit intervenue très tôt. On était dans une pagaille indescriptible après les 30 et 31 octobre derniers. Il aurait pu y avoir des dégâts inimaginables. Nous pouvons remercier Dieu parce que nous avons une armée assez responsable, malgré certaines insuffisances.
« J’ai été député de 1996 à 2002 et, à l’époque, on touchait 495 000 F CFA comme salaire »
De quelles insuffisances parlez-vous ?
Il y a bien sûr des insuffisances, parce qu’on ne devrait logiquement pas connaître toute cette cacophonie que l’on a connue. En dehors de la société traditionnelle qui est bien organisée, c’est l’armée qui est la mieux organisée et on ne devait donc pas connaître toute cette cacophonie. Malgré tout, ils ont pu sauver la situation en s’entendant sur le nom du colonel Zida qui a accepté de gérer la situation. Michel Kafando aussi, je le connais. C’est un homme respectable qui a travaillé avec Blaise Compaoré, mais qui n’a jamais pris la carte du CDP. Il n’en a jamais été militant, ni de près, ni de loin. Ç’aurait été le cas que je vous l’aurais dit. Voyez comment il est bon d’avoir des gens propres, qui ne sont pas ancrés dans la politique, pour sauver certaines situations. Imaginez un peu si tout le monde faisait de la politique ; les politiciens ne sont respectés que quand ils ont le pouvoir. Une fois qu’un problème survient, ils deviennent comme de la merde aux yeux des gens. Il est bon que nous continuions à avoir des Burkinabè humbles, qui gagnent bien leur vie ailleurs que dans la politique et qui, par leur comportement sérieux, peuvent sauver le pays. Ce qui est plus important pour nous tous aujourd’hui, c’est le pardon et le travail. Il faut que chacun travaille pour gagner sa vie et évite les gains faciles. Vous avez vu comment certains avaient peur, lors des manifestations, qu’on brûle leurs véhicules parce qu’ils ont acquis ces véhicules grâce à des gens ! Cela n’est pas bien. Quand on réussit facilement, on tombe aussi facilement.
Comptez-vous vous présentez aux législatives ?
Il est trop tôt pour parler de cela. Ce que nous avons à faire présentement, c’est sauver le parti. Nous avons un bureau politique qui va se réunir sous peu, pour trouver des solutions à nos crises internes et faire en sorte que ces crises restent internes.
Les émoluments des membres du Conseil national de transition font polémique. 1 700 000 F CFA, on est passé à 880 000 F CFA. Quelle lecture en faites-vous ?
Personnellement, je suis surpris que les membres du CNT touchent autant. J’ai été député de 1996 à 2002 et, à l’époque, nous touchions 495 000 F CFA comme salaire. Nous avions 250 000 F CFA comme indemnités, comme frais de session. On nous donnait 15 000 F CFA comme frais de carburant, pour le déplacement, et ceux qui venaient des provinces, avaient plus que ceux de Ouagadougou. J’ai demandé à un ancien député s’ils avaient un million sept cent de F CFA quand ils étaient à l’Assemblée, il m’a répondu non ; que lui-même ne savait pas sur quelle base le CNT a fixé cette somme. Il vous appartient à vous journalistes, d’aller voir les anciens députés pour échanger avec eux sur leurs salaires en son temps, et les comparer avec ceux d’aujourd’hui. Je trouve que 880 000 F CFA, c’est trop. S’il ne tenait qu’à moi, ils n’auraient pas plus de 750 000 F CFA. Et cela est valable aussi pour les députés qui seront élus lors des élections à venir. On impose cette somme à tous et on décide que cela ne changera pas avant dix ans. Ce n’est qu’ainsi que l’on saura si les gens cherchent à être députés pour servir leur pays ou pour se servir eux-mêmes. Imaginez un instant que ceux qui ne sont pas élus ont 880 000 F. Et ceux qui vont battre campagne pour arriver là ; à combien seront-ils payés ? Le pays est pauvre et on ne peut pas se permettre certaines choses. Ils ne sont pas venus au CNT pour s’enrichir, mais pour défendre une cause. Comme ils sont là pour une année, si les 880 000 F peuvent leur permettre de travailler et amener la paix, il n’y a pas de problème.
Au-delà des émoluments des membres du CNT, que pensez-vous de ceux des présidents d’institutions telles que le Premier ministère, la Présidence et autres ?
Pour être sincère, même quand j’étais à l’Assemblée natioanle, on ne nous communiquait pas les salaires des ministres. Etant président de commission, j’ai dû moi-même exiger un jour qu’on me communique le salaire des ministres. Je ne vais pas vous communiquer les montants, mais ça dépassait juste un peu ceux des députés. Pour le président du Faso et le Premier ministre, je n’ai jamais su, de même que les anciens présidents. Je sais seulement que ça a été corrigé et c’est tout.
Les nouvelles autorités proposent de mener un audit de la gestion de l’ancien régime. Est-ce opportun, selon vous ?
Je me dis que la transition connaît ses objectifs. Si cela fait partie de ses priorités, qu’elle le fasse. De toute façon, moi, Mahamadi Kouanda, je n’ai rien géré. Je ne suis donc pas inquiété. Si quelqu’un a géré l’argent de l’Etat et a commis des gaffes, qu’il réponde. A mon humble avis, la priorité de la transition, c’est d’organiser les élections, de travailler à garantir la paix et la sécurité et d’œuvrer à l’unité nationale. Si quelqu’un a géré, il a le devoir de rendre compte. Rappelez-vous l’audit de la mairie qui a fait grand bruit. Si aujourd’hui, nous avons des problèmes au CDP, c’est à cause de la mauvaise gestion des parcelles au Burkina. Ne tournons pas autour du pot. S’il y a des gens qui ont quarante parcelles aujourd’hui et que personne n’en parle, ce n’est pas juste. Cette personne-là est plus dangereuse que celle qui a détourné tel ou tel nombre de millions de F CFA. Je suis d’accord pour l’audit, mais est-ce une priorité ? S’ils mettent tous leurs efforts dans cela et qu’ils n’arrivent pas à organiser les élections à temps, cela va poser problème. Vous avez été témoins quand les diplomates français et américains sont allés voir le président Kafando. Même si le Français a été plus souple, l’Américain, lui, n’a pas tourné autour du pot. Il a fait comprendre clairement à la transition qu’elle est là pour organiser les élections. Comme ce sont eux qui donnent les moyens financiers, il faut donc les écouter.
Si l’on vous comprend bien, la question des parcelles est une question urgente à régler ?
C’est à vous de voir parce que moi, j’ai déjà ma parcelle et cela, depuis 1979. Combien d’entre vous, les jeunes, n’ont pas de parcelle en ce moment ? Je parle pour la jeunesse.
C’est finalement la date du 11 octobre qui a été arrêtée pour les élections présidentielle et législatives couplées. Pensez-vous que cela est tenable ?
Je pense que c’est tenable, pourvu que l’égalité soit respectée pour tous les partis. Nous allons à des élections où il n’y aura ni majorité, ni opposition et le président Michel Kafando ne sera pas candidat. Il n’y a donc pas à dire que tel ou tel parti est majoritaire et qu’il lui faut donc plus d’argent que tel autre parti. Ils sont tous sur le même pied et ceux qui savent communiquer se feront entendre. Mon souhait est que tout soit clair et transparent.
Que pensez-vous de la candidature de Jean-Baptiste Natama ?
Je le connais pour avoir travaillé avec lui à l’ambassade du Burkina Faso à Riyad. Il n’était plus militaire en fonction. Nous avons partagé le même bureau. C’est un petit frère. Il a toujours eu les ambitions d’un homme d’Etat. Je ne l’ai pas connu militant CDP, mais il a beaucoup travaillé avec le président Compaoré, il faut le reconnaître, parce qu’il est difficile aujourd’hui de trouver, au Burkina Faso, un candidat sérieux qui n’ait pas travaillé avec l’ancien président. Chacun a été à l’école de Blaise Compaoré. Comme il est colonel de l’armée, je le répète, je n’aime pas parler des militaires.
Un mot sur l’élimination des Etalons à la CAN ?
Jusqu’à preuve du contraire, je suis président d’honneur des Etalons, je n’ai rien à dire.
Propos recueillis par Christine SAWADOGO et Sami Thierry SOU
yabsoré
/
bon Activiste, politicien primaire par voie de ce qui est pire que l’échec: l’illusion . En conséquences il ne fait que des victimes en politiques en commençant par TOM SACK
5 février 2015l'éveillé
/
Je trouve que Mahamadi Kouanda a compris,et il fait là preuve d’une grand humilité
12 février 2015le président*
/
Mr KOANDA svp ne soyez plus un esclave des bien mal acqui,vs devez cherché le respect de vtr propre personne de part le control de vos mots et le respect de la jeunesse.
3 mars 2015le président
/
espece de VIEUX KON
3 mars 2015BOUDA
/
C’EST BON MR KOUANDA. C’EST SUR LE TERRAIN DE L’ÉTOILE FILANTE DE OUAGA QUE JE L’AI CONNU. IL EST CLAIR ET C’EST BON
22 avril 2017