ORPAILLAGE AU BURKINA : Il faut y mettre de l’ordre
Nouveau drame sur un site d’orpaillage au Burkina! En effet, cet énième accident s’est produit le 24 avril dernier, dans le village de Kaya Naviu, du nom de cette localité située dans la région du Centre-Sud. Selon certaines confidences, il s’agit d’un éboulement qui aurait fait plusieurs dizaines de morts. C’est une nouvelle qui n’est pas bonne à entendre, parce que la perte d’un être cher est toujours douloureuse. Tout en ayant une pensée pour toutes ces familles éplorées par ce drame, j’ai, en même temps, envie de dire que ce n’est pas le scoop de l’année. Surtout quand on regarde les conditions de vie et de travail des chercheurs d’or sur les sites d’exploitation artisanale dans notre pays, et le nombre de pauvres que ces grottes ont déjà gloutonnement avalés. En vérité, ces sites qui se comptent aujourd’hui en milliers dans notre pays, font, pour la plupart, en tout cas, le lit de l’anarchie. C’est franchement la pagaille. Les occupants qui donnent l’impression de se soucier de leur vie comme d’une guigne, s’exposent, de façon consciente ou non, à toutes sortes de risques. La réalité est que c’est un milieu où les explosifs les plus dangereux traînent tels des jouets d’enfants et cohabitent avec les liquides inflammables. Une cohabitation dangereuse qui, au moindre faux pas, peut provoquer l’irréparable. Car, une monstrueuse explosion peut se produire, ou un violent incendie peut se déclarer à tout moment, capable de tout consumer sur son passage. C’est dire à quel point les sites d’orpaillage sont des lieux à hauts risques. Tout ça à cause du désordre qui y règne.
Les opérations doivent se poursuivre jusqu’à une meilleure réorganisation du secteur de l’orpaillage
Cela dit, il incombe aux autorités de notre pays d’y mettre de l’ordre pour protéger toutes ces âmes qui errent dans ces zones grises, hautement poussiéreuses et donc sources de maladies, à la recherche du métal jaune pour changer leur vie. Je sais que le gouvernement a déjà pris une batterie de mesures pour assainir ce secteur qui, selon certains chiffres émanant de sources très sérieuses, emploie plus d’un million de Burkinabè et dont plus de trois millions d’autres concitoyens profitent des retombées. C’est le lieu d’ailleurs de saluer et de reconnaître tous ces efforts consentis par les autorités. Mais comme on le dit chez nous, c’est bien mais ce n’est pas arrivé. En d’autres termes, les opérations doivent se poursuivre jusqu’à une meilleure réorganisation du secteur de l’orpaillage. C’est un combat qui ne sera pas facile, mais le jeu en vaut la chandelle. En vérité, le Burkina Faso a tout à y gagner. Car, abandonner ce secteur à lui-même, dans ce contexte d’insécurité marqué par le phénomène du terrorisme, serait un acte fortement préjudiciable pour la sécurité de notre pays. Parce que l’orpaillage qui est déjà cité par certains experts en sécurité, comme l’une des sources de financement des activités terroristes dans notre sous-région, pourrait constituer une autre arme destructrice pour ces hommes sans foi ni loi.
«Le Fou»