NOUVEAU DRAME AU LARGE DES COTES SENEGALAISES : S’attaquer à la racine du mal
La comptabilité macabre se poursuit au large des côtes sénégalaises. C’est le moins que l’on puisse dire avec ce nouveau drame enregistré le week-end écoulé et dont le bilan, pour l’instant, reste encore incertain. En effet, ils étaient 150 ou peut-être plus à bord d’une pirogue qui a chaviré au large de la ville de Mbour située à une centaine de kilomètres de Dakar, la capitale. Seuls cinq corps, au moment où nous tracions ces lignes, ont été repêchés par la marine nationale. Peu avant, soit quelques jours plus tôt, quatre personnes avaient aussi été retrouvées mortes noyées, par des pêcheurs venus à la rescousse de leur pirogue en détresse. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que les drames se succèdent et se ressemblent. Mais les solutions au phénomène de l’immigration clandestine, tardent encore à produire les effets escomptés. Si fait que chaque jour qui passe apporte son lot de malheurs ; tant ils sont nombreux, ces jeunes Africains qui périssent dans la mer au grand bonheur des requins. Peut-il en être autrement quand on sait que la plupart d’entre eux, en désespoir de cause, pensent pouvoir trouver un mieux-être en Europe ?
Si les nouvelles autorités veulent endiguer le fléau, il leur faudra rassurer les jeunes en leur offrant de bonnes perspectives
En tout cas, tant que prévaudront la mal gouvernance et l’instabilité politique avec leurs corollaires, l’accentuation du sous-emploi, l’accroissement de la pauvreté, la généralisation du chômage et la précarité, l’immigration clandestine aura de beaux jours devant elle. A preuve, en dépit de la pénalisation du phénomène au Sénégal, ils sont nombreux ces jeunes qui ne se laissent pas gagner par le découragement. Si bien qu’ils n’hésitent pas à tenter leurs chances d’atteindre l’Europe par tous les moyens. C’est dire à quel point les nouvelles autorités sénégalaises, avec à leur tête, Bassirou Diomaye Faye, ont du pain sur la planche. Si elles veulent endiguer le fléau, il leur faudra rassurer les jeunes en leur offrant de bonnes perspectives, notamment à travers la création d’emplois décents. A cela doit s’ajouter une juste et équitable répartition des richesses du pays surtout que le Sénégal fait désormais partie des grands producteurs du pétrole. Mais tout cela ne peut être possible que si l’élite politique accepte de tourner le dos à la corruption et autres pratiques maffieuses qui gangrènent l’Administration publique. En clair, la meilleure manière de lutter contre l’immigration clandestine, est de s’attaquer à la racine du mal.
B.O