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CANCER DU SEIN : Voici comment s’autopalper efficacement


Nous sommes en octobre et comme chaque année depuis 1994, ce mois se revêt de rose pour sensibiliser au cancer du sein. Il s’agit du cancer le plus fréquent chez la femme, une sur huit en développe un au cours de sa vie. Identifié tôt, le cancer du sein guérit dans 9 cas sur 10. D’où l’importance de connaître les gestes d’autopalpation qui permettent la détection de la maladie à un stade précoce et d’améliorer dès lors la prise en charge. Dans les lignes ci-dessous, la gynécologue Nasrine Callet livre la marche à suivre pour une autopalpation correcte.

 

Parcourir la peau avec la paume des doigts

 

Le travail commence par une observation de l’aspect de sa poitrine. Debout devant un miroir et les bras le long du corps, on observe de potentielles rougeurs (plus de précisions plus bas), creux ou gonflement dans le sein. Cette observation se fait ensuite les bras levés. L’autopalpation s’effectue debout ou allongée. On utilise la paume de ses doigts et non celle de la main. « Au niveau des premières phalanges, la surface du doigt est plus plate. On favorise donc cette zone pour parcourir la peau à la recherche d’une irrégularité », décrit Nasrine Callet. La gynécologue conseille de pratiquer les gestes sous la douche : « l’eau et le savon fluidifient le mouvement et aident les doigts à glisser plus naturellement sur la peau ». On évite les effleurages hésitants. « Au contact de la peau, on plaque la glande mammaire contre la paroi thoracique. Il ne faut pas hésiter à bien appuyer », insiste la médecin, qui incite par ailleurs à « drainer le sein » au travers de toute sa surface.

 

Ne pas s’autopalper durant ses règles

 

Chaque mois, il est très probable que les seins soient parfois lourds, tendus et granuleux. C’est ce qui se passe naturellement quelques jours avant l’apparition des règles ou pendant celles-ci. Cependant, inutile d’accourir chez le gynécologue à chaque fois que les glandes mammaires gonflent sous l’effet des œstrogènes. Pour faire la différence entre une grosseur bégnine et un potentiel symptôme, on attend la fin des règles pour s’autopalper. «Si la boule persiste quel que soit le moment du cycle, si elle est dure, indolore et n’est pas ou peu mobile, on peut y reconnaître la manifestation d’une éventuelle tumeur», explique Nasrine Callet.

 

Presser légèrement le mamelon

 

C’est à ce niveau que l’on essaie de détecter un éventuel écoulement. Tous ne sont pas alarmants, rappelle la médecin : « Il se peut que certaines femmes observent fréquemment des écoulements à l’aspect laiteux ou des épanchements bilatéraux (présents sur les deux seins, NDLR). Ceux-ci sont des phénomènes généralement bénins, dont la cause est souvent hormonale ». Un écoulement sanguinolent et unilatéral, lui, doit être examiné par un médecin. Le mamelon dans son ensemble doit aussi être étudié. Lors d’un début de cancer, des lésions semblables à un eczéma peuvent apparaître sur son pourtour. Si ces apparitions dites « eczématiformes » concernent majoritairement les personnes âgées, la médecin rappelle que la sensibilisation doit être amorcée le plut tôt possible.

 

Examiner tout le sein

 

Circulairement, de haut en bas, de gauche à droite. Pour pratiquer efficacement l’autopalpation, il faut brasser le sein dans son intégralité et ce, sans oublier les zones à la lisière de sa partie saillante. Le creux axillaire (le dessous des aisselles) regorge de ganglions. Ces minuscules organes qui font partie du système lymphatique et servent de filtres pour les tissus, sont généralement les premiers à être touchés. On prend donc le temps de palper cette zone, tout en gardant en tête les caractéristiques qui permettent de différencier une grosseur inquiétante d’un petit kyste lié par exemple à une mauvaise épilation. Autre zone fréquemment tombée aux oubliettes : le décolleté. « Selon la taille de la poitrine, certaines femmes peuvent avoir des seins qui s’attachent assez haut, presque sous la clavicule. Pendant l’autopalpation, on n’hésite pas à étendre ses gestes un peu plus haut et un peu plus loin», conseille la médecin. Bien sûr, l’autopalpation ne se substitue en aucun cas aux examens médicaux. « Ces gestes tirent éventuellement la sonnette d’alarme pour nous inciter à consulter, précise Nasrine Callet. Mais s’il y a tumeur, ce ne sera qu’après prescription d’une imagerie médicale et réalisation d’une biopsie que le diagnostic pourra être confirmé ».

 

Se connaître et connaître les autres

 

Pour que le geste ne soit pas anxiogène, la gynécologue préconise de ne pas en faire un rendez-vous mensuel. « Il faudrait s’autopalper tous les 4 à 5 mois. Le but de la sensibilisation n’est pas d’engendrer des psychoses mais d’insuffler à chacun les gestes qui sauvent ». Il est aussi important de feuilleter l’histoire médicale des femmes de sa famille. Savoir que l’on s’inscrit dans une lignée d’individus à risque permet de s’orienter plus tôt vers le dépistage.

 

Source : Madame.lefigaro.fr


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