TOURNEE DU PRESIDENT INDIEN EN AFRIQUE : Au continent noir d’en tirer profit au maximum
La présidente indienne, Droupadi Murmu, séjourne ce 16 octobre 2024 en Mauritanie où elle rencontrera son homologue Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Avant le pays des Mourabitounes, l’Indienne a passé deux jours chez les Guerriers du désert, en l’occurrence l’Algérie, en attendant de se rendre demain, 17 octobre 24, au Malawi, le « cœur chaleureux de l’Afrique ». Qu’est-ce qui fait courir la deuxième présidente du pays des Hindous ? Sans nul doute les intérêts. En tout cas, le choix de visiter les trois pays sus-cités, ne relève pas du hasard. A preuve, avec le président mauritanien qui assure, par ailleurs, la présidence tournante de l’Union Afrique, Droupadi Murmu va parler de ressources naturelles indispensables au fonctionnement de l’économie florissante indienne : cuivre, or, lithium, phosphate et diamants. Toujours est-il que l’entourage de la présidente n’a pas tourné autour du pot : « La Mauritanie dispose d’immenses ressources naturelles importantes pour notre propre pays en croissance ». Ce discours vaut aussi pour l’Algérie où il a été question de coopération dans les domaines des engrais, du pétrole et du gaz, des chemins de fer et de la défense. Demain, au Malawi qui regorge de ressources naturelles essentielles pour l’industrie indienne, ce sera les mêmes enjeux économiques. Au regard de ce qui précède, l’Inde, à l’instar des autres puissances occidentales, russes, chinoises, etc., ne veut pas rester en marge de la ruée vers les énormes potentialités dont regorge le continent, berceau de l’humanité.
L’Afrique se doit de se mettre à la hauteur des défis
L’Inde ambitionne clairement de se tailler une nouvelle place en tant que partenaire stratégique de l’Afrique. Cela dit, cette visite de la présidente Droupadi Murmu, démontre, si besoin en était, que l’Afrique, comme une belle femme, est un continent activement courtisé et devant lequel, les prétendants et autres séducteurs de grande classe ne cessent de multiplier les ballets. Dans un tel contexte de concurrence entre les puissances de ce monde, il appartient à l’Afrique de savoir tirer au maximum profit. En tout cas, pour ce qui est de l’Inde, pays de plus de 1,4 milliard d’habitants et qui, selon le FMI, devrait dépasser, d’ici à 2028, un pays comme l’Allemagne en matière économique, les trois pays visités aujourd’hui et le reste du continent, doivent savoir tirer leur épingle du jeu dans plusieurs domaines : économie, culture, éducation, technologie, pharmaceutique, diplomatie, etc. En tout état de cause, entre l’Inde et l’Afrique, il y a une convergence d’intérêts et de vues que les deux parties doivent travailler à raffermir. En effet, primo, l’Afrique peut s’inspirer de l’approche diplomatique agressive de l’Inde qui lui a permis d’imposer le respect devant les grandes puissances. Secundo, l’Inde propose des alternatives aux politiques menées par les autres puissances dans plusieurs domaines de coopération. Tertio, le passé de « non-aligné » de l’Inde, en plus de son appartenance aux BRICS, fait de ce pays, un allié naturel de nombre de pays africains engagés dans une dynamique de rupture avec les puissances occidentales et de remise en cause de l’ordre international classique. Mais encore une fois, l’Afrique se doit de se mettre à la hauteur des défis et opportunités dans ses relations avec le pays de Mahatma Ghandhi. Car, on fait le constat que, jusque-là, le berceau de l’humanité se fait toujours exploiter par des « partenaires » qui n’ont en réalité que leurs intérêts à défendre avec les conséquences que l’on voit aujourd’hui : sous-développement, pauvreté, marginalisation, guerres et conflits, pillage des ressources, etc.
Michel NANA