HomeA la une  PRESIDENTIELLES EN GUINEE ET EN RCA : Deux scrutins sans suspense

  PRESIDENTIELLES EN GUINEE ET EN RCA : Deux scrutins sans suspense


La campagne pour les élections présidentielle, régionales, législatives et municipales en République centrafricaine (RCA), a débuté le 13 décembre 2025. Parmi les sept candidats en lice, le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, qui brigue, pour la troisième fois, la magistrature suprême, mais aussi de grandes figures comme Anicet-Georges Dologuélé ou l’ancien Premier ministre, Henri-Marie Dondra. Ces candidats sillonneront le pays, deux semaines durant, en vue de convaincre les électeurs à adhérer à leur programme de société. Mais, en vérité, ce quadruple scrutin est presque sans enjeux majeurs. Car, le vainqueur semble connu d’avance. Il s’appelle Touadéra, pour ne pas le nommer. En effet, son bilan qui n’est pas moins reluisant aux yeux des populations, en l’occurrence sur le plan sécuritaire, parle pour lui. Et ce n’est pas tout. L’homme a travaillé à réunir les conditions de sa réélection à travers diverses manœuvres. Certes, les opposants qui prennent part à cette joute électorale ne comptent pas pour du beurre. Mais Touadéra, en plus de disposer de tous les moyens de l’Etat pour battre campagne, bénéficie de la prime au sortant. En tout cas, sauf cataclysme, il remportera, au soir du 28 décembre prochain, haut la main, la présidentielle dont le seul enjeu est le taux de participation. On le sait, en plus des difficultés liées au retrait des cartes d’électeurs par certains électeurs, l’insécurité provoquée par les groupes armés qui continuent de sévir dans certaines zones du pays, pèse sur le processus électoral. Et ce, en dépit de la présence de la force de maintien onusienne la MINUSCA, des forces russes de société privée et celles du Rwanda qui sécurisent, depuis plusieurs années, ce pays de l’Afrique centrale.

 

 

Il faut inviter l’ensemble des candidats à faire montre de fair-play

 

A cela, il faut ajouter la frustration née de la candidature du professeur Touadéra pour un troisième mandat, qui risque de pousser certains Centrafricains au boycott du scrutin. Cela dit, on est bien parti pour une campagne relativement calme, et il faut espérer que les différents candidats feront preuve de retenue afin d’éviter de réveiller les vieux démons. La RCA revient de loin ; d’où la nécessité de savoir raison garder si l’on veut préserver la fragile paix qui y règne. Ceci étant, pendant que la RCA négocie, avec beaucoup d’espoir ce nouveau virage, la Guinée Conakry, elle, s’emploie à mettre fin à sa transition politique et à renouer avec l’ordre constitutionnel. En effet, le pays de Sékou Touré est en pleine campagne électorale pour la présidentielle du 28 décembre prochain. Et tout comme en RCA, le doute n’est pas non plus permis en Guinée Conakry. Le président Mamadi Doumbouya fera mordre la poussière à ses huit challengers. Deux pays, même réalité, pourrait-on dire. Mamadi Doumbouya est d’autant plus en roue libre que ni l’opposant historique, Cellou Dalein Diallo de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), ni le président évincé, Pr Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel), ne sont dans les starting-blocks. Autant dire qu’il n’y a que des candidats de moindre envergure qui accompagnent le président-général à cette course au palais de Sékhoutoureya. Il n’y a qu’à voir les moyens déployés sur le terrain par les différents candidats, pour s’en convaincre. Pendant que Mamadi Doumbouya mène une campagne presqu’à l’américaine, les autres concurrents, faute de moyens pour soulever des foules, font dans la campagne de proximité, pour espérer glaner des voix. C’est dire si la présidentielle en Guinée tout comme en RCA, à bien des égards, est sans suspense ; le seul enjeu étant le taux de participation. C’est d’autant plus vrai que certains, écartés de la course pour diverses raisons, appellent au boycott. Mais seront-ils entendus ? Rien n’est moins sûr. En attendant, il faut inviter l’ensemble des candidats à faire montre de fair-play. La Guinée, on le sait, est une véritable poudrière où le moindre dérapage peut mettre le pays sens dessus dessous.

 

Dabadi ZOUMBARA 

 


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