HomeA la uneABDOULAYE BATHILY, A PROPOS DE SA CANDIDATURE A LA COMMISSION DE L’UA : « Je ne suis pas un candidat de circonstance actionné par un pays »

ABDOULAYE BATHILY, A PROPOS DE SA CANDIDATURE A LA COMMISSION DE L’UA : « Je ne suis pas un candidat de circonstance actionné par un pays »


Abdoulaye Bathily, le candidat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), séjourne à Ouagadougou depuis le 20 décembre 2016. Le 21 décembre dernier, dans la matinée, il a été reçu en audience à Kosyam, par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Dans la soirée du même jour, le candidat a rencontré les Hommes de médias, à Ouagadougou. Avec ces derniers, il a échangé sur ses motivations et les actions qu’il compte entreprendre pour, selon lui, faire de l’UA, une institution au service des peuples.

Le 21 décembre dernier, Abdoulaye Bathily a introduit sa rencontre d’échanges avec les Hommes de médias en saluant la mémoire des 12 soldats burkinabè tombés lors de l’attaque de Nassoumbou, localité située dans le Nord du Burkina. « Je voudrais profiter pour présenter mes condoléances au peuple du Burkina », a-t-il dit à ce sujet avant d’aborder la question de sa candidature à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA). Une candidature qui, a-t-il d’abord précisé, s’inscrit en droite ligne de son engagement pour les peuples d’Afrique. « Je ne suis pas un candidat de circonstance actionné par un pays », a-t-il dit. A l’entendre donc, s’il est candidat au poste de la présidence de la Commission de l’UA, c’est pour apporter sa contribution dans la mise en place d’une Union africaine plus dynamique et au service des populations d’Afrique et des gouvernements. Et cela, selon Abdoulaye Bathily, passe par  la mise en œuvre d’une nouvelle forme de gestion, afin de relever certains défis du moment et résoudre certains problèmes vitaux qui se posent au continent. Certes, a-t-il fait savoir, l’UA ne peut pas régler tous les problèmes en même temps mais, l’institution, une fois mieux conçue dans son action, pourra contribuer de manière efficace au bien-être des populations. Pour y arriver, le candidat a souligné qu’il faut d’abord régler la question de l’insécurité. Il entend donc, une fois élu, améliorer l’approche de l’UA sur cette question en rendant opérationnelle l’architecture de paix et de sécurité actuelle de l’institution. « Face à la guerre asymétrique imposée par le terrorisme, beaucoup de nos forces armées et de sécurité ont besoin de se restructurer et d’être réorientées. Il faut également une unité des forces dans l’action et dans les stratégies. La force africaine en attente est un élément de l’architecture de paix et de sécurité qui doit être opérationnalisée », a-t-il ajouté sur cette question.

« Je compte y arriver en mettant à profit toute mon expérience »

En outre, pour Abdoulaye Bathily, la commission a besoin d’être dotée d’un leadership capable de comprendre ses enjeux et de prendre des initiatives.  Toute l’Afrique, a relevé le professeur, est dans une période de transition démocratique. Cette transition, plus ou moins réussie dans certains pays, se caractérise par des conflits qu’engendrent les processus électoraux. Il y a lieu, a-t-il affirmé, de résoudre cette problématique pour que la démocratie soit enracinée et qu’on cesse de verser le sang à l’occasion des élections. Pour ce faire, Abdoulaye Bathily   compte apporter sa contribution en mettant à profit son expérience. Sur le plan économique, le candidat a d’abord déploré le fait que malgré les indépendances, la majeure partie des pays africains croupissent toujours dans la pauvreté, avec une économie fragile. « Il y a lieu d’opérer une libération économique et sociale », a-t-il soutenu. Au niveau de chaque pays, beacuoup d’initiatives sont prises mais, Abdoulaye Bathily compte confronter ces initiatives qui, pour lui, n’auront du succès que si elles s’articulent autour d’un programme continental. Toute chose, a-t-il poursuivi, qui aura l’avantage de rompre avec ce qu’il a appelé le syndrome de Berlin, qui fait que l’Afrique se positionne uniquement en tant que pourvoyeuse de matières premières, donc, dépendante des autres pays en produits manufacturés. « L’Afrique doit indispensablement se réorganiser pour créer un nouveau paradigme dans ses relations, en transformant qualitativement ses économies et cela passe par l’union des actions », a-t-il indiqué. Par ailleurs, le candidat de la CEDEAO entend également lutter contre la discrimination sous toutes ses formes, œuvrer pour l’autonomisation de l’institution et améliorer les relations entre la Commission et les diasporas africaines. Ce sont là, entre autres, les actions qu’Abdoulaye Bathily compte entreprendre car, pour lui, il est nécessaire que l’UA puisse enfin être conforme à l’idéal pour lequel elle a été mise en place. « Je compte y arriver en mettant à profit toute mon expérience car, c’est un devoir de génération pour nous », a conclu Abdoulaye Bathily.

Adama SIGUE

 


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