HomeOmbre et lumièreACCES AUX SALLES DE PROJECTION : Quand le soleil et les « longs rangs » dissuadent des cinéphiles

ACCES AUX SALLES DE PROJECTION : Quand le soleil et les « longs rangs » dissuadent des cinéphiles


25 février 2017-1er mars 2017. Voici maintenant 5 jours que le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou bat son plein. En marge de cette fête du cinéma africain, plusieurs activités sont organisées pour le bonheur des acteurs du monde du cinéma et des cinéphiles. Parlant de ces derniers, ils n’ont qu’un seul souhait à l’occasion de ce festival : suivre de bout en bout les différentes projections et découvrir toutes les œuvres en compétition. Ils sont donc des milliers à prendre d’assaut les salles. Le 1er février dernier, nous avons rencontré quelques cinéphiles et des membres des comités de gestion des salles afin de savoir si les deux parties étaient satisfaites de la façon dont les choses se déroulent.

Pour accéder à une salle de cinéma, pour cette édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), de manière officielle, deux choix s’imposent aux cinéphiles et aux acteurs du cinéma. Soit vous vous rendez aux guichets pour vous procurer un ticket, soit vous disposez d’un badge pouvant vous donner accès à la salle. Mais, dans la pratique, ce n’est pas toujours le cas. Du moins, c’est ce que nous avons constaté, le 1er mars dernier, après avoir rencontré quelques acteurs de l’audiovisuel et des cinéphiles. En effet, selon eux, l’accès aux différentes salles de cinéma n’est pas aisé. En plus de disposer d’un « passe », il faudra vous y rendre très tôt et passer par plusieurs étapes dont le plus fastidieux reste le rang. La première personne à nous faire part de cette situation est le sieur Jean-Pierre que nous avons rencontré dans un kiosque non loin du marché Sankaryaaré. « C’est le prix du parking-là même qui m’énerve », s’est-il d’abord plaint. Car, a-t-il lancé, il fallait débourser la somme de 200 F CFA pour garer son engin sur tous les espaces tenant lieu de parking au niveau des salles de projection. « Ensuite, pour payer ton ticket, il faut faire le rang. Après, il faut faire le rang encore sous le soleil avant d’accéder à la salle. Avec les fouilles, tu peux facilement passer 1 heure dans le rang et si tu as un peu de chance tu auras de la place. Dans le cas contraire, tu retournes chez toi », nous a expliqué le sieur Jean-Pierre. Il était 12h et à cette heure de la journée, selon le programme que nous tenions, certains films documentaires passaient dans les salles du Ciné Burkina et du Ciné Nerwaya. Nous décidions donc de faire un tour au Ciné Burkina. Dehors, il n’y avait pas grand monde, mais le parking, lui, il était plein. Les documentaires programmés (« Gerreta » ; « Folo, il était une fois… »… ) passaient déjà et un coup d’œil rapide dans la salle nous a permis d’en connaître la raison. La salle était pleine et le silence qui y régnait témoignait ainsi tout l’intérêt que le public accordait aux œuvres diffusées. De retour dans le hall, nous rencontrons Joseph Paré, avec son badge de fond blanc estampillé du logo du FESPACO, nous nous rendîmes compte qu’il était membre du comité de gestion de la salle et l’approchâmes. Ce dernier nous met en contact avec une personne- ressource du nom de Yacouba Diarra, le chargé de la supervision et de l’approvisionnement des guichetiers du Ciné Burkina. « Quelle est l’ambiance qui prévaut au niveau de Ciné Burkina depuis le début du festival ? », lui avons-nous demandé. « Tout se passe très bien », s’est-il empressé de répondre.

 

« C’est notre première fois à Ouagadougou et les films que nous avons vus sont extraordinaires »

 

L’affluence, selon lui, est assez importante depuis le début du festival. « Lorsque nous projetons les films africains, nous avons des difficultés à contrôler la foule. Pour les films programmés à 16h, dès 15h la salle est pleine », a-t-il reconnu.

La salle du Ciné Burkina, en rappel, peut contenir 600 personnes. La difficulté majeure, selon Yacouba Diarra, réside dans la gestion des entrées. « Nous ne maîtrisons pas le nombre de personnes qui entrent avec les badges si fait que ceux qui paient leurs tickets n’arrivent pas toujours à accéder à la salle. Dans ce cas, ce que nous faisons c’est de leur dire que les tickets sont valables pour deux jours et qu’ils peuvent revenir le lendemain pour suivre les films », a-t-il expliqué.

Eleonora Matare, venue de Suisse pour prendre part au festival, ne partage pas totalement cet avis. Pour elle, c’est la communication qui manque le plus. « La difficulté se pose au niveau de l’accès aux différentes salles. Pour le film « Frontières», nous sommes venus 1 heure avant l’heure de projection. Nous avons patienté mais finalement on n’a pas eu de la place. Il n’y a personne pour nous dire ce qu’il faut faire ensuite. Souvent on peut être devant et certaines personnes viennent après nous et arrivent à y accéder. Nous ne comprenons plus rien. Sur ce plan, ce n’est pas bien organisé », s’est-elle insurgée. A part cet aspect, la Germano-suisse, dit trouver son compte dans les différentes productions qu’elle a eu à voir depuis le début du FESPACO.  « C’est notre première fois à Ouagadougou et les films que nous avons vus sont extraordinaires. J’ai beaucoup aimé les documentaires que j’ai vus jusque-là. Et, s’il y en a un qui m’a vraiment impressionné, c’est le film « Silence ». Je l’ai vu une fois et depuis, il ne sort plus de ma tête », s’est réjouie Eleonora Matare. Du Ciné Burkina, nous avons mis le cap sur le Ciné Nerwaya. Il était 13h et quart quand nous arrivions sur les lieux. Cette heure de la journée correspond à la pause. Mais, les équipes mises en place pour la bonne tenue du festival étaient toujours en place. Entre autres, les Forces de l’ordre et de sécurité. En plus d’elles, nous avons trouvé sur le site du ciné le service sanitaire du FESPACO. Ces agents de la santé qui veillent au grain afin de prendre en charge vite et bien les festivaliers. Sont de ceux-là, Prosper Compaoré, membre du comité de santé dans le cadre de la couverture sanitaire de la 25e édition du FESPACO, que nous avons rencontré. « Nous sommes sur place et s’il y a des festivaliers qui ont des soucis de santé, nous intervenons rapidement », a-t-il soutenu. Jusque-là, confesse-t-il, le comité n’a pas rencontré de difficultés majeures et de cas critiques. Afin de se prémunir des crises, il conseille donc les festivaliers de toujours rester vigilants quant à ce qu’ils consomment. « Le conseil que nous pouvons donner aux festivaliers, c’est de veiller à l’hygiène alimentaire. La plupart des cas sont liés à des problèmes gastro-entériques. Ce sont des maux liés à l’alimentation. Donc, nous leur conseillons de veiller à la propreté sur toute la ligne. Aussi, dans chaque site, il y a un personnel sanitaire qui a été déployé. Donc, nous demandons aux festivaliers de recourir à ces personnes en cas de soucis, pour une prise en charge gratuite et rapide », a lancé Prosper Compaoré. C’est d’ailleurs sur ces notes de conseil du médecin, que nous avons pris congé de la salle du Ciné Nerwaya.

 

Adama SIGUE

 

 


No Comments

Leave A Comment