HomeA la uneACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT MALIEN ET LE CSP : Le train de la réconciliation va-t-il enfin démarrer?

ACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT MALIEN ET LE CSP : Le train de la réconciliation va-t-il enfin démarrer?


 Après quatre mois de brouille entre le Gouvernement de la transition malienne et le Cadre stratégique permanent (CSP) qui regroupe les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger, un accord a été trouvé entre les deux parties. En effet, l’« Accord de principe de Rome » signé le 2 février dernier, en Italie, sous les auspices de l’association Ara Pacis, est censé mettre fin au différend qui opposait l’Exécutif malien au CSP. L’on se rappelle que ce cadre avait demandé la démission du ministre malien de la réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, après que ce dernier a demandé au CSP de mettre un terme à ses visites aux dirigeants des pays voisins. L’on se demande quel impact aura cet « Accord de principe de Rome » sur le processus de réconciliation au Mali. Le train de la réconciliation va-t-il enfin démarrer ? Rien n’est moins sûr. Car, une chose est de signer un accord, une autre est de veiller à sa mise en œuvre. Et Dieu seul sait combien d’accords de paix dorment dans les tiroirs au Mali, au grand dam des Maliens. Mais une chose est certaine : l’« Accord de principe de Rome » constitue, à bien des égards, un lubrifiant  pour la machine de réconciliation qui était en panne. Et pour peu que les signataires de cet accord soient sincères, les travaux du Comité de suivi de l’Accord de paix qui étaient suspendus, devraient pouvoir reprendre. Et plus tôt les acteurs se mettront autour de la table de négociations, mieux ils feront renaître de l’espoir. Ce d’autant qu’il n’est un secret pour personne que les Maliens qui souffrent le martyre depuis bientôt une décennie, ont plus que jamais besoin de paix.

 

Chacun devrait jouer sa partition 

Et comme on le dit, « à défaut de grives, on mange des merles ». L’Accord d’Alger de 2015 n’est certes pas parfait mais il reste qu’il constitue aux yeux de nombreux Maliens et de leurs partenaires, une porte de sortie. C’est dire si les signataires de l’«Accord de principe de Rome » ont la lourde responsabilité d’œuvrer à sa mise en œuvre. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un obstacle majeur vient d’être franchi à travers la signature de l’«Accord de principe de Rome » puisqu’au-delà de sceller la réconciliation entre les acteurs, il définit les bases de la collaboration entre l’Etat malien et le CSP. Autant dire que chacun devrait jouer sa partition pour que les efforts de l’association Ara Pacis ne soient pas vains. Assurément, chaque acteur joue sa crédibilité. Si Bamako se méfie du CSP comme de la peste, c’est certainement parce que les groupes armés du Nord excellent dans la roublardise. S’ils se disent aujourd’hui disposés à œuvrer pour le retour de la paix, les autorités de la transition devraient aussi  en faire autant. En tous les cas, les Maliens n’ont pas d’autre choix que d’aller à la réconciliation, condition sine qua non pour le retour de la paix au Mali. Et le colonel Assimi Goïta et ses frères d’armes qui ont promis monts et merveilles aux Maliens dès leur prise de pouvoir, se doivent de mettre un point d’honneur à réconcilier la nation malienne avec elle-même et le peuple tout entier qui ne sait plus à quel saint se vouer. Cela dit, la communauté internationale qui est au chevet de ce grand malade qu’est le Mali, devrait peser de tout son poids pour que ces signaux verts de Rome contribuent à ramener la paix sur les rives du Djoliba.

                                                                                     DZ 

 


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