ANNULATION DU TOUR DU FASO « Nous avons accueilli la nouvelle avec tristesse », dixit Francis Ducreux
La nouvelle est tombée le jeudi 2 octobre dernier : la 28e édition du Tour du Faso qui devait se courir du 23 octobre au 2 novembre prochain a été annulée. Une décision prise en conseil des ministres et portée à la connaissance des organisateurs de l’évènement par le ministre des Sports et des loisirs. La raison évoquée est le virus Ebola qui pourrait, avec le regroupement des équipes présentes, se propager au Burkina Faso. Comment cette décision a-t-elle été accueillie par les organisateurs ? A quel niveau de préparation étaient-ils ? A combien peut être évaluée la perte subie suite à cette annulation ? Francis Ducreux, le coordonnateur du Tour du Faso, répond à ces questions dans les lignes qui suivent.
« Le Pays » : Comment avez-vous accueilli la nouvelle de l’annulation du Tour du Faso qui devait en principe débuter le 23 octobre prochain ?
Francis Ducreux : Effectivement, le ministre des Sports et des loisirs nous a fait part de l’annulation du 28e Tour du Faso qui devait se dérouler du 23 octobre au 2 novembre prochain. Il nous a convoqués et nous a donné les raisons pour lesquelles le Tour a été annulé. Et cette raison est le virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest et se propage comme un feu de forêt. Je pense que cela a été une décision sage et importante, parce que la santé passe avant tout. Vu les circonstances actuelles de l’évolution du virus qui doit atteindre 20 000 cas d’ici à la fin de l’année en Afrique de l’Ouest, selon l’Organisation mondiale de la santé, il était indiqué d’annuler purement et simplement le tour du Faso 2014. Nous avons accueilli la nouvelle avec tristesse parce que, comme vous le savez, je suis le créateur, en collaboration avec le ministère des sports et la Fédération burkinabè de cyclisme, du Tour du Faso. Une telle nouvelle ne peut que m’attrister.
Ne pouvait-on pas avoir une autre solution en organisant le Tour par exemple sans inviter les pays touchés par la maladie ?
Le Burkina Faso étant un pays enclavé et ses frontières n’étant pas imperméables, la seule solution qu’il y avait, c’était d’annuler purement et simplement le Tour. Organiser le Tour sans inviter les pays touchés constituerait un grand risque. Il faut préciser que c’est seulement le Tour du Faso qui a été annulé et non le Grand prix de l’impossible. Le ministre des Sports et des loisirs, Yacouba Ouédraogo, nous a rassurés de la tenue du Grand prix de l’impossible qui ne partira pas du Niger mais de la frontière du Niger et se fera avec uniquement 16 coureurs burkinabè, les 7 et 8 novembre prochain.
Concernant le Tour du Faso, où en étiez-vous avec les préparatifs ?
Nous étions fin prêts pour le Tour. Les invitations ont été envoyées aux équipes. Certaines ont même répondu favorablement et avaient pris leurs billets. C’est le cas de la France, de la Belgique, de la Hollande, de la Suisse, de l’Allemagne, de l’Algérie, du Maroc, sans oublier les pays comme le Gabon, le Togo, le Bénin et le Cameroun qui devaient confirmer leur participation. En plus des 3 équipes burkinabè, ce sont au total 16 équipes qui devaient prendre part à la 28e édition du Tour du Faso.
Les sponsors et partenaires avaient-ils aussi répondu présents ?
Oui. En effet, il y avait pas mal de sponsors qui s’étaient engagés pour nous accompagner au cours de cette édition. Nous avions la BRAKINA, la LONAB, la CNSS, le Port autonome de Lomé, L’UNICEF, l’Assemblée nationale, Qnet, la SONABEL et Total. Je crois que ces sociétés vont reporter un peu leur participation au niveau du Grand prix de l’impossible. En plus de cela, il faut dire que tous les maillots ainsi que les dossards ont déjà été faits, sans oublier les pancartes et les dossiers de presse.
Et tout cela peut être évalué à combien ?
Je pense que la perte que nous avons subie tourne autour de 15 à 20 millions de F CFA. Le ministre des Sports et des loisirs nous a demandé de lui donner la facture pour qu’il puisse nous dédommager. Nous ne nous faisons pas de soucis à ce niveau. Nous allons, dès à présent, nous mettre au travail pour organiser le Tour de l’année prochaine, tout en espérant que le virus Ebola sera définitivement radié de l’Afrique et du monde.
Pour le Grand prix de l’impossible, vous dites qu’il ne partira pas du Niger ?
Oui ; nous allons prendre le départ à Kantchiari comme nous l’avons fait l’année dernière, pour venir à Ouagadougou en passant par Ziniaré. Nous ferons après un circuit sur l’avenue Charles De Gaule, pour avoir un nombre de kilomètres important. Je rappelle que nous aurons une sélection de 16 coureurs qui sera faite par la fédération pour participer à la course.
Propos recueillis par Yannick Sankara