HomeA la uneAPPEL A DES SANCTIONS CONTRE LE RWANDA : Félix Tshisékedi sera-t-il entendu ?

APPEL A DES SANCTIONS CONTRE LE RWANDA : Félix Tshisékedi sera-t-il entendu ?


La tension, presque chaque jour qui passe, ne fait que monter entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. En effet, les deux voisins, ce n’est un secret pour personne, ne se blairent pas depuis que les rebelles du M23 ont repris du poil de la bête s’ils ne sont pas en train de mettre sous coupe réglée, la partie orientale de la RDC. Convaincues que le mouvement rebelle bénéficie du soutien politique, logistique et militaire du Rwanda, les autorités congolaises n’ont eu de cesse d’appeler la communauté internationale à l’action. C’est, du moins, cette position que le président Felix Tshisékedi  a réaffirmée le 18 janvier dernier, face aux ambassadeurs accrédités à Kinshasa. Pour lui, il est désormais temps d’aller au-delà des mots. Morceaux choisis : « La communauté internationale doit maintenant transformer ses déclarations en actions tangibles dissuasives. Les sanctions ciblées contre le Rwanda, ses responsables militaires et politiques impliqués dans ces exactions ainsi que leurs réseaux financiers, sont impératifs ». C’est donc clair. Felix Tshisékedi   juge insuffisantes les sanctions prises jusque-là contre le Rwanda si fait qu’il presse les chancelleries occidentales à en faire plus. Sera-t-il entendu ? Pas si sûr surtout quand on connaît la forte personnalité de son homologue Paul Kagame connu pour être craint de certaines capitales occidentales.

 

 

Tshisékedi et Kagame se doivent de garder à l’esprit, que la guerre finit autour d’une table de négociations

 

 

A preuve, même les condamnations, à la suite de rapports onusiens confirmant la présence de soldats rwandais sur le territoire congolais, ne sont que très timides. Tout se passe, en effet, comme si les uns et les  autres travaillent à ménager les susceptibilités de l’homme mince de Kigali qui, en réaction aux différentes accusations portées contre sa personne, a toujours répondu que son pays avait le droit de se défendre. Toujours égal à lui-même, il exige l’ouverture de négociations directes entre Kinshasa et les rebelles du M23, comme préalable à tout accord de paix. Toute chose que rejette le président Tshisékedi qui reste aussi ferme sur sa position. « Le dialogue avec un groupe terroriste comme le M23, est une ligne rouge que nous ne franchirons jamais », a-t-il encore laissé entendre face aux diplomates. Quand on sait que la médiation angolaise a du mal à concilier les différentes positions très tranchées, on peut, sans risque de se tromper, dire que la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, a encore de beaux jours devant elle ; tant la méfiance entre les acteurs, est grande. Or, pour être durable, la solution à ladite crise ne peut qu’être politique au risque de donner l’impression d’avoir déplacé le problème plutôt que de l’avoir résolu. En tout cas, même si, pour l’instant, Félix Tshisékedi et Paul Kagame se regardent en chiens de faïence, ils se doivent de garder à l’esprit, que la guerre, comme qui dirait, même après ses victoires les plus éclatantes, finit autour d’une table de négociations. Autrement dit, la paix, si elle est obtenue par la force des armes, restera fragile et éphémère.

 

Boundi OUOBA

 


No Comments

Leave A Comment