HomeA la uneAPPEL A LA BANQUE MONDIALE POUR UN SOUTIEN AUX ECONOMIES AFRICAINES : Macky Sall sera-t-il entendu ?

APPEL A LA BANQUE MONDIALE POUR UN SOUTIEN AUX ECONOMIES AFRICAINES : Macky Sall sera-t-il entendu ?


Macky Sall, en missionnaire de l’Union africaine (UA) auprès de la Banque mondiale (BM), devant David Malpass, a exprimé les attentes et la volonté actuelles de bien des Etats africains. En effet, le président sénégalais a plaidé auprès du « boss » de la BM, pour un soutien aux économies africaines victimes du conflit russo-ukrainien. Sur la forme de soutien sollicité, l’envoyé de l’UA n’a pas tourné autour du pot. Il a réclamé le reliquat des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI).  Pour rappel, le FMI a estimé, dans le contexte de la crise sanitaire, que les pays à faibles revenus n’ont pas les réserves de change suffisantes pour financer les mesures nécessaires pour faire face à la situation. Et pour aider ces pays à faire face à la crise sanitaire, le FMI a actionné son mécanisme DTS.  En 2021, le Fonds monétaire international avait alloué à ses membres, l’équivalent de 650 milliards de dollars sous forme de DTS afin de surmonter la pandémie de Covid-19. A l’époque, les pays africains avaient reçu 33 milliards de dollars. Sous l’impulsion de la France, les pays riches avaient promis de réallouer une partie de leurs DTS afin d’arriver à débloquer cent milliards supplémentaires, mais depuis, les choses traînent en longueur. Aujourd’hui, le président sénégalais rappelle aux pays riches leurs promesses et on le comprend. Car l’objectif des DTS est de soutenir les pays en situation de crises économiques sévères, de catastrophes naturelles et d’insécurité alimentaire. Quand on regarde les évènements du premier trimestre de l’année 2022 ainsi que le déroulé de la situation, l’on se rend à l’évidence que les conditions sont largement réunies pour nécessiter une intervention du FMI.

 

 

Les ONG opérant sur le continent africain, notamment dans les pays en crise, tirent la sonnette d’alarme

 

 

Car, en dehors des conséquences désastreuses de l’insécurité liée au terrorisme, sur les économies des Etats africains, il faut ajouter celles de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine. En plus du terrorisme et de la crise du Covid-19, les Etats africains font désormais face à une inflation sévère dans un contexte de crise en Europe.  Dans sa réponse, le président de la Banque Mondiale, David Malpass, n’a pas trouvé d’objection au plaidoyer de l’émissaire de l’UA. Il s’est même montré disponible à accompagner les pays du continent. Seulement voilà ! Que peut le « pauvre » Malpass dans les circonstances actuelles où les yeux des puissants du monde sont plutôt tournés vers l’Est de l’Europe, reléguant, comme toujours d’ailleurs, l’Afrique au second plan ? Que vaut le cri de cœur du président Macky Sall devant les puissances occidentales plus préoccupées par leurs rivalités insolubles avec Poutine sur les terres ukrainiennes ?  En effet, les ONG opérant sur le continent africain, notamment dans les pays en crise, tirent la sonnette d’alarme face aux drames liés aux crises sécuritaire et humanitaire, mais leurs cris semblent rester inaudibles, noyés dans les bruits assourdissants et meurtriers des kalachs, des missiles et bombardements russes et ukrainiens. Une partie de l’aide précédemment destinée à l’Afrique a été renvoyée vers l’Europe de l’Est. Il faut noter aussi que le 9 mars dernier, le Fonds approuvait le décaissement de 1,4 milliard de dollars, sous les yeux envieux d’une Afrique à la peine, en faveur de l’Ukraine « pour répondre à des besoins urgents de financement et atténuer les répercussions économiques de la guerre ».Dans ce contexte, la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, doit bien se garder de se dédire. Elle doit aller jusqu’au bout en accédant à la requête d’une Afrique « particulièrement vulnérable aux impacts de la guerre en Ukraine ».

 

Michel NANA


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