APPEL AU RESPECT DES DROITS HUMAINS EN TUNISIE : Les euro-députés prêchent-ils dans le désert ?
La situation des droits humains en Tunisie semble préoccuper plus d’une personne dans le monde. En effet, après le Parlement européen qui avait adopté une résolution en mars dernier, sur le respect des droits humains en Tunisie, c’est au tour de cinq euro- députés de dénoncer, le 12 juillet 2023, au cours d’une conférence de presse, les atteintes à la liberté d’expression en Tunisie et d’exiger la libération des opposants incarcérés. Sans leur tresser des lauriers, on peut dire qu’ils mènent un combat utile. On est d’autant plus fondé à le penser qu’à ce jour, une trentaine d’opposants sont derrière les barreaux en Tunisie. A cette liste, s’ajoutent des journalistes, des défenseurs des droits humains qui sont bâillonnés quotidiennement, sans oublier les migrants, surtout subsahariens qui subissent des violences inouïes. En fait, depuis l’arrivée de Kaïs Saïed au pouvoir, les libertés d’expression et de presse sont confisquées. Tout citoyen qui ose lever le petit doigt pour critiquer les dérives du régime en place, est soit menacé, soit jeté en prison. C’est une véritable chape de plomb qui s’abat sur tous ceux qui s’opposent à l’autoritarisme du président tunisien. Cela dit, tant que les Occidentaux se limiteront à de simples dénonciations, il ne faut pas rêver d’un changement positif en matière de respect des droits humains en Tunisie. Pour sûr, Kaïs Saïed ne tremblera pas face aux rodomontades occidentales.
l’Union africaine doit se faire davantage entendre
C’est dire s’il faut aller au-delà des mots. Toujours est-il que la posture des Occidentaux ressemble plutôt à de l’hypocrisie. Car, pendant qu’ils condamnent les violations massives des droits de l’Homme en Tunisie, les Occidentaux négocient des accords avec la promesse de fortes sommes d’argent pour que Robocop devienne leur garde-côtes aux fins d’empêcher les migrants d’atteindre l’Europe. Ce jeu de duplicité des Occidentaux ne peut qu’encourager le président Kaïs Saïed à dérouler son rouleau compresseur contre tous ceux qu’il considère comme des adversaires. Cela dit, si les Occidentaux ne semblent pas mus par une réelle volonté de lutter contre les violations des droits humains en Tunisie, quid de l’Union africaine (UA) ? En tout cas, on ne l’a pas beaucoup entendue face au drame qui se passe en Tunisie. C’est dire si cette organisation continentale doit se faire davantage entendre si elle veut être en phase avec les aspirations des peuples africains. En tous les cas, le président Kaïs Saïed file du mauvais coton. Il montre, à travers ses dérives, la face hideuse de la Tunisie, au reste du monde. Le mal de la Tunisie est profond et Kaïs Saïed ferait preuve de sagesse en mettant de l’eau dans son thé en matière de respect des droits humains.
Dabadi ZOUMBARA
