ARRESTATION DE OLIVIER BOKO ET OSWALD HOMEKY AU BENIN : Le début d’une guerre de succession ?
Olivier Boko, opérateur économique béninois et Oswald Homeky, ancien ministre des Sports, proche de ce dernier, auraient tous deux été interpelés tôt dans la matinée du 24 septembre 2024 à Cotonou, par des hommes non identifiés, alors que d’autres sources parlent d’éléments de la Brigade criminelle. Dans la foulée, un troisième homme, à savoir Djimon Dieudonné Tévoédjrè, le commandant de la Garde républicaine, aurait lui été convoqué pour être entendu. Contrairement aux deux autres, il n’aurait pas été formellement arrêté. Si l’information n’a pas été confirmée par des sources officielles, elle a fait, néanmoins, l’effet d’une bombe, à cause de la proximité entre le richissime homme d’affaires Olivier Boko et le président béninois Patrice Talon. Il était un ami intime du chef de l’Etat béninois, qu’il côtoyait depuis plus de vingt ans. Il a d’ailleurs contribué à son élection à la tête du Bénin en 2016 et en 2021. On le sait, les relations entre les deux amis qui ont fait fortune dans la commercialisation du coton et des intrants, se sont dégradées ces derniers mois. Et la cause serait l’ambition politique affichée par l’homme d’affaires. En effet, Olivier Boko, autrefois partenaire d’affaires de Patrice Talon, a vu ses ambitions politiques grandir au fil du temps, au point qu’il envisageait de lui succéder en 2026.
On est porté à croire que les ambitions politiques affichées par l’homme d’affaires, ont eu raison de son amitié avec Patrice Talon
Des associations et mouvements de la société civile avaient susurré le nom de Olivier Boko, comme naturel dauphin de Patrice Talon en 2026. C’est aussi le cas de l’ex-ministre des Sports Oswald Homeky, qui lui avait publiquement apporté son soutien pour l’après-Talon. Mais cette prise de position en faveur de l’opérateur économique, avait déjà marqué une première fracture dans l’entourage du chef de l’Etat quand bien même ce dernier avait mis fin à tout débat sur son désir de briguer un troisième mandat. Faut-il le rappeler, cette sortie avait coûté au tout puissant ministre, son poste dans le gouvernement. Et Olivier Boko n’est pas le premier à tomber en disgrâce après avoir affiché ses ambitions politiques pour 2026. Car, d’autres figures influentes du régime Talon avant lui, en ont pris pour leur grade. Il s’agit de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci et l’ancien patron du Bureau d’analyse et d’investigation (BAI) de la présidence, Johannes Dagnon. Une situation qui témoigne, à n’en point douter, des tensions au sein du cercle rapproché de Patrice Talon. Alors, ces arrestations vont-elles calmer les ardeurs d’autres poids lourds de ce régime pour 2026 ? Faut-il y voir le début d’une guerre de succession ? En tous cas, on est porté à croire que les ambitions politiques affichées par l’homme d’affaires, ont eu raison de son amitié avec Patrice Talon.
Edoé MENSAH-DOMKPIN