HomeA la uneARRIVEE DES RESTES DES VICTIMES BURKINABE DU CRASH D’AIR ALGERIE : On peut maintenant essuyer nos larmes

ARRIVEE DES RESTES DES VICTIMES BURKINABE DU CRASH D’AIR ALGERIE : On peut maintenant essuyer nos larmes


La cellule de crise mise en place au lendemain du crash du vol AH5017 d’Air Algérie, a procédé au rapatriement des restes des victimes burkinabè, hier 13 janvier 2015, soit sept mois après la survenue du drame. En effet, ce retour est considéré à juste titre comme un grand soulagement, pour ne pas dire une victoire pour les familles des victimes  qui ont terriblement souffert, quand on sait que les parents des victimes se demandaient s’ils pourraient encore avoir les restes des leurs, au regard de l’état dans lequel l’avion avait été retrouvé. Aujourd’hui, c’est chose faite. Les familles peuvent donc maintenant essuyer leurs larmes. Elles pourront à présent enterrer dignement  leurs proches sur la terre de leurs ancêtres et faire leur deuil. La charge symbolique est très forte, dans un contexte culturel comme le nôtre.

Il faut  donc saluer le travail du comité de crise qui n’a ménagé aucun effort pour l’aboutissement de ce résultat qui soulage, apporte du baume aux nombreux cœurs meurtris.   Il faut aussi saluer l’engagement des autorités, aussi bien actuelles que de l’époque,  sans lesquelles tout cela n’aurait pas  été possible. Bien entendu, il y a aussi eu  tout un travail scientifique  réalisé sur le terrain, pour lequel les enquêteurs internationaux qui étaient face à une œuvre gigantesque  de collecte notamment et dont l’issue n’était pas évidente, doivent être félicités.

Il faudra que les familles des victimes sachent ce qu’il s’est réellement passé

A présent qu’une grande  étape a été franchie à travers  la restitution des restes, une autre bataille doit être gagnée: situer les responsabilités pour qu’à l’avenir, ce genre de drame ne se reproduise plus. Certes, certains diront que le travail abattu en sept mois n’est pas peu, mais qu’il faut encore donner du temps à ceux qui ont la charge de l’affaire, de travailler sereinement afin de donner aux familles éplorées des résultats qui ne fassent pas l’objet de contestations par ceux qui, éventuellement, seraient mis en cause. Mais l’essentiel est que les familles aient droit à la vérité ; il faudra qu’elles sachent ce qu’il s’est réellement passé. Pour ce faire, une synergie d’actions (forces françaises, forces maliennes, cellule de crise et autres personnes de bonnes volontés) s’avère nécessaire. Cela pourrait éviter que les enquêtes traînent en longueur, et favoriser la manifestation de la vérité le plus rapidement possible. Toute chose qui contribuerait à apaiser plus rapidement les cœurs meurtris des parents des victimes.

Cela dit, on ne saurait occulter l’élan de solidarité des Burkinabè qui, dès les premières heures  du drame, ont témoigné leur solidarité et leur compassion aux familles des victimes. Ce geste de solidarité a été  une fois encore au rendez-vous lors de la réception des restes des victimes. Et on peut croire qu’il en sera ainsi lors de leur enterrement aujourd’hui au cimetière de Gounghin. La marque d’une nation soudée, autour d’un drame qui aura fortement ému le Tout-Burkina.

 

Ben  Issa TRAORE


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