HomeLa chronique du fouASSAINISSEMENT ANNONCE DU MILIEU DES OSC AU BURKINA  : Mieux vaut tard que jamais!

ASSAINISSEMENT ANNONCE DU MILIEU DES OSC AU BURKINA  : Mieux vaut tard que jamais!


Un projet de certification des Organisations de la société civile (OSC) au Burkina Faso est dans les tuyaux! L’initiative est portée par l’Association burkinabè de fundraising  (ABF) en partenariat avec le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG). En clair, cette initiative consiste à mettre en place un mécanisme d’autorégulation des OSC. Les deux entités qui sont allées à la rencontre de acteurs de la société civile, le 28 mars dernier à Ouagadougou, pour leur parler de ce projet, n’ont qu’un seul rêve: assainir le milieu des OSC dans notre pays. C’est audacieux, c’est ambitieux, c’est surtout noble et donc salutaire. Moi, fou, j’estime, pour ma part, que cette initiative n’avait même que trop duré. Mais comme mieux vaut tard que jamais, je ne peux que l’applaudir. C’est sans conteste une très bonne mesure qui viendra mettre de l’ordre dans un milieu qui en a besoin. Et je souhaite que ce projet soit soutenu par l’Etat pour lui donner plus de chances de succès. En effet, il est impératif que les fruits tiennent les promesses de ses jolies fleurs. Car, quand on fait le diagnostic dans le milieu des OSC au Burkina, il révèle plusieurs maux. C’est, en fait, le grand bazar.  C’est le moins que l’on puisse dire. Ces OSC qu’on trouve pêle-mêle et qui sont de toute sorte, se créent à profusion, le plus souvent hors de tout cadre règlementaire.  Pourtant, on le sait, une organisation de la société civile, qu’elle soit un organisme non gouvernemental (ONG) ou une association professionnelle ou encore un syndicat, doit incarner un certain nombre de valeurs et de principes. Autrement dit, elle doit être non seulement autonome mais surtout apolitique pour sa crédibilité. Mieux, elle existe pour une mission bien précise, et travaille dans un domaine clairement défini et identifié.  Mais dans notre pays, il en va autrement. Ici, il est même difficile de faire la distinction entre OSC, partis politiques et entreprises; tant les organisations prétendument appelées de la société civile sortent de leurs champs d’actions. Toute chose qui n’est pas sans conséquences sur les vraies OSC qui veulent travailler dans la transparence. En vérité, il faut le dire, dans ce pays, il existe bien des OSC qui n’ont pas d’agenda clair, encore moins un projet avec des missions clairement définies. En fait, ce sont des groupuscules qui vivent opportunément. Bien malins qu’ils sont, ils savent se saisir des situations. La configuration actuelle de notre espace public qui s’est dessinée à la faveur des deux coups d’Etat est assez illustrative de cette réalité. Des OSC avec des noms les plus inédits et tenant des activités des plus farfelues, on en a vu. C’est dire si le milieu est infesté, tant et si bien que bien certaines OSC ne méritent même pas leur nom. En effet, trop d’aventuriers, trop de vendeurs d’illusions, trop de démarcheurs, trop des fraudeurs. En un mot, au lieu d’être des forces de propositions afin de pleinement jouer leur rôle, ce ne sont que des entrepreneurs politiques, comme dirait l’autre, qui n’ont vu dans le domaine des OSC qu’un business florissant dont il faut profiter intensément. Pourtant, on le sait, l’importance de la société civile dans la bonne gouvernance est indéniable. Mais que vaut une société civile sans acteurs crédibles, qui ont renié leur vrai rôle de contre-pouvoir et ont fait le choix d’aller à la soupe.

 

«Le Fou»


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