ATTAQUE DE L’AMBASSADE DU CONGO BRAZZAVILLE A PARIS : Sassou paie pour son appétit effréné du pouvoir
L’attaque de l’Ambassade du Congo Brazzaville à Paris dans la nuit du 21 au 22 juin dernier, est assez révélatrice du mécontentement de nombreux Congolais vivant au Congo et en France. Les autorités congolaises ne devraient pas chercher un seul instant à se voiler la face en imputant ce coup d’éclat à des terroristes. La tentation est en effet grande pour Brazzaville de se donner bonne conscience en occultant le caractère éminemment politique et domestique de cet attentat qui ne vise ni plus ni moins qu’à heurter la conscience du dictateur Sassou pour sa forfaiture. Une forfaiture qui continue de mettre en transe tout le Congo et sa population. Voilà ce qu’il en coûte de vouloir, au prix du sang de ses concitoyens, se scotcher au fauteuil présidentiel. Si le régime de ce président qui a fait de son pays, sa bananeraie personnelle, n’y prend garde, tout le Congo pourrait désormais s’attendre à vivre une saison tumultueuse faite d’actes de violence de toutes natures et aux conséquences insoupçonnées. Et le choix de Paris pour l’ouverture de cette saison n’est pas fortuit. L’Hexagone aura été le principal ressort de ce fameux référendum qui aura posé les bases de la forfaiture de Sassou N’guesso. François Hollande doit se le tenir pour dit : tout encouragement à la dictature en Afrique peut désormais ouvrir tragiquement la boîte de Pandore.
Cette attaque a toutes les allures d’un avertissement sans frais
Après donc Paris, ce pourrait être une autre capitale européenne, américaine ou même africaine. Après donc son passage en force, Sassou ne devrait plus pouvoir dormir que d’un œil. Il « remporte » l’élection présidentielle dont il faisait personnellement sa chose, mais il ne peut emporter le cœur des Congolais dans leur grande majorité. Même ceux qui, autour de lui, font l’âne pour avoir du foin, savent que ce troisième mandat est celui de l’imposture, celui de trop. On n’humilie pas, on ne blesse pas à ce point des figures comme le Général Jean-Marie Michel Mokoko, le Pasteur N’tumi, aujourd’hui véritables consciences politiques du Congo, sans s’attirer les foudres de leurs partisans. Cette attaque a toutes les allures d’un avertissement sans frais. On ne ravage pas dans le sang, toute une région de ce pays et pouvoir éluder aussi facilement l’œil du péché.
« Le Pays »