HomeOmbre et lumièreATTAQUE DE NASSOUMBOU : « Il faut réorganiser la chaîne de commandement des FDS »

ATTAQUE DE NASSOUMBOU : « Il faut réorganiser la chaîne de commandement des FDS »


Dans la réflexion ci-dessous, Zackaria Soulga, ingénieur génie rural conseille de réorganiser immédiatement la chaîne de commandement des Forces de défense et de sécurité (FDS) du pays afin de mieux faire face aux attaques terroristes dont la dernière en date, celle du 16 décembre 2016 à Nassoumbou, a coûté la vie à 12 soldats. Lisez !

Notre cher pays le Burkina Faso vient de loin et même de très loin. Depuis que l’argent est devenu le Dieu dans ce pays au détriment des valeurs cardinales de la vie, le patriotisme bat de l’aile et la corruption règne en maîtresse! Cette déliquescence n’a malheureusement pas épargné notre jadis vaillante Armée nationale qui n’est d’ailleurs qu’une partie de son peuple! L’affairisme, le favoritisme et autres mots sociaux sont rentrés dans les casernes où ne devraient habiter que le courage, le goût du risque et surtout l’honneur! C’est le résultat de cette inconséquence longtemps entretenue que nous constatons aujourd’hui avec amertume sur le terrain sécuritaire. Des soldats burkinabè récurremment  tués sur le champ de bataille sans qu’il y ait le moindre début de représailles ou de vengeance! L’ignominie de Nassoumbou,  le vendredi 16 décembre 2016, doit au moins servir au sursaut salvateur tant et longtemps attendu. 
Qu’attend-on pour réagir à la hauteur de nos valeureux devanciers qui ont su préserver notre intégrité territoriale au prix de moult sacrifices? Nous savons que l’armée burkinabè compte toujours en son sein de valeureux soldats remplis de patriotisme. Il suffit de les organiser et de les motiver.
Le démantèlement du RSP n’a pas été suivi d’une politique de substitution pour, ne serait-ce que dans l’imagination populaire, garder l’illusion de troupes invincibles pour qu’au moins on puisse compter sur l’adage de chez nous qui dit que ” c’est le nom du lion qui garde sa tanière “.
Le renseignement me semble aussi un maillon faible de notre Armée, en ce sens que la guerre se gagne surtout par l’information anticipée et non par réaction permanente.  Et la gagner suppose une Armée exempte de corruption et qui rassure les informateurs issus des populations. 
Il faut aussi remarquer la jeunesse donc la faiblesse d’expérience ainsi que de grades des soldats qui sont depuis assassinés sur le front. Que font les soldats les mieux aguerris pour ne laisser que les enfants au combat? Où sont nos officiers qui ont fait les prestigieuses écoles de guerre? Nous sommes en guerre? Et bien, prouvez-le-nous en appliquant pratiquement ce que vous avez appris en campant au front avec vos troupes, de sorte que si par hasard, on devrait encore perdre des soldats, que ça soit parmi nos officiers comme en Israël. 
Au total, disons que rien ne peut contre une Armée organisée et motivée. Si une quarantaine d’individus certainement moins équipée

(je ne crois pas à ce qu’a dit le ministre chargé de la sécurité) a pu traverser des dizaines de kilomètres de notre territoire et frapper un corps d’élite de notre Armée et retourner allègrement et impunément sans pertes avérées, c’est que nos troupes sont moins organisées et moins motivées. Depuis le rapt du Dr Elliot et de sa femme à Djibo et la facilité de leur repli du territoire burkinabè, j’ai compris à quel point nous étions vulnérables.
Il faudra alors remédier immédiatement à cette incongruité, pour une armée appelée à protéger et défendre un peuple à l’histoire très glorieuse. 
Sans avoir la prétention d’opiner sur un sujet aussi technique que la sécurité, mais puisque jusqu’à présent, les experts piétinent sur la meilleure thérapie et ne pouvant attendre que les djihadistes s’installent sur une partie de notre territoire avant de tirer la sonnette d’alarme, je propose au président du Faso et à son gouvernement ce qui suit :
– la réorganisation immédiate de la chaîne de commandement de l’armée en changeant les différents Etats-majors ; 
– la concentration de troupes d’élite avec les officiers en première ligne le long de  toute la frontière avec le Mali et un état d’alerte maximum des FDS sur toute l’étendue du territoire aux fins de traquer les djihadistes dans leurs retranchements en accord avec le gouvernement malien ;
– le rappel de nos troupes des missions onusiennes pour un redéploiement immédiat (Il n’est donc pas question que le contingent en position actuelle de départ aille ailleurs qu’au Nord) ;
– la lutte contre la corruption et l’affairisme au sein des FDS qui sont un frein à la collaboration des populations (trafics d’armes et de drogue connus des populations mais peur de représailles en cas de dénonciation) ;
– l’érection de la sécurité intérieure en ministère plein ; 
– la motivation des troupes à travers leur équipement conséquent et adéquat, leur gestion digne d’une armée conquérante et surtout l’exaltation de leur patriotisme.
Si le Niger plus confronté que nous au terrorisme et la Côte d’ivoire dans une moindre mesure réussissent à contenir ces fous de Dieu au Mali en minimisant la violabilité de leur territoire, je ne doute point que nous pouvons faire autant sinon mieux, pour peu que nous nous regardions dans la glace et agissions comme des responsables d’un peuple qui est en train de perdre le Nord tout en pensant à la sentence de l’histoire. Si certains peuples s’accommodent de la honte, le peuple burkinabè n’en fait pas partie.
Puissent Dieu et les mânes des ancêtres protéger et bénir notre cher pays en unissant et en guidant ses fils.


Zacharia SOULGA
INGENIEUR GENIE RURAL


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