ATTAQUE DU CONVOI DU PREMIER MINISTRE FAYEZ-AL-SARRAJ : Où va la Libye ?
Qui en veut au Premier ministre libyen ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres depuis hier, 20 février 2017. En effet, alors qu’il revenait de l’inauguration d’un nouveau bureau de la police nationale, à Tripoli, le convoi du chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez-Al-Sarraj, a essuyé des tirs de la part de miliciens qui ont essayé de lui barrer la voie, dans le quartier d’Abou Slim. Le gouvernement a, dans un premier temps, tenté de minimiser l’affaire en maintenant le silence avant que son porte-parole, Achraf Toulthi, se fende d’un communiqué dans lequel il affirme que le convoi de Fayez-Al-Sarraj n’était pas la cible des tirs qualifiés de sporadiques. Selon ce communiqué, personne n’a été touché, mais selon le Haut conseil d’Etat dont le président était dans le convoi, deux gardes faisant partie du cortège, ont été gravement blessés quand certains médias ne les donnent pas pour morts. Certes, pour l’instant, l’attaque n’a pas encore été revendiquée, mais tous les regards sont tournés vers l’ex-Premier ministre du gouvernement de salut national dont les éléments campent dans le secteur des palais présidentiels.
Il y a urgence à agir
Mieux, ces éléments qui sont hostiles à la fois aux autorités de Tripoli et à celles de l’Est du pays, ont déjà mené des actes spectaculaires en occupant plusieurs ministères. Où va la Libye ? Est-on tenté de s’interroger, quand on sait que cette attaque intervient au lendemain de la rencontre au Caire, en Egypte, entre le Premier ministre Fayez Al-Sarraj et le Général Khalifa Haftar dont les victoires militaires sur les islamistes et autres miliciens ne sont plus à démontrer. N’est-il pas temps de siffler la fin de la recréation en mettant tous les différents groupes armés au pas ? En tout cas, il y a urgence à agir ; ce d’autant plus que l’autorité de l’Etat, ou du moins ce qu’il en reste, se délite chaque jour que Dieu fait en Libye. Car, on ne sait pas qui fait quoi et qui gouverne qui, tant le pays est en laisse-guidon. Rappelons-nous que Ali Zeidan, alors Premier ministre, avait aussi été enlevé par des hommes armés avant d’être plus tard libéré. Et à l’allure où vont les choses, il y a fort à parier que certains Libyens, même s’ils ne le disent pas ouvertement, ont commencé à regretter Kadhafi.
B.O