HomeA la uneATTAQUE D’UN CONVOI DE RAVITAILLEMENT PRES DE GAO : La rançon du laxisme

ATTAQUE D’UN CONVOI DE RAVITAILLEMENT PRES DE GAO : La rançon du laxisme


 

Six civils tués et deux autres blessés ! C’est le triste bilan enregistré après l’attaque perpétrée par des hommes armés sur l’axe Gossi-Gao, le 13 octobre dernier. Pour le gouvernement malien, les auteurs ne sont rien moins  que des « terroristes » alors que les sources sécuritaires parlent « d’islamistes armés ». Peu importe. Car un « islamiste armé » est un  « terroriste » et vice-versa. Il n’y a pas de frontière entre ces deux forces du mal qui, d’un bout à l’autre de la planète, ont la lugubre réputation d’endeuiller des familles. Il n’est donc point nécessaire, dans le cas d’espèce, de chercher à connaître le sexe de ce diable, sous peine de phagocytose. En tout cas, quand on sait que le Nord-Mali, depuis l’invasion des djihadistes en 2011, est devenu un no man’s land pour ne pas dire un pandémonium qui échappe au contrôle des autorités de Bamako, l’attaque à l’arme lourde qui a visé un convoi de véhicules, n’a rien de surprenant. Surtout que dans ce convoi, on notait la présence de camions-citernes appartenant à des sous-traitants de la mission des Nations unies au Mali. On se rappelle qu’il y a quelques mois seulement, les djihadistes, dans un communiqué, avaient menacé de s’attaquer systématiquement à toutes les personnes qui collaborent ou qui font du transport pour le compte de la MINUSMA. Avait-on pris au sérieux une telle menace ? Quelles sont les dispositions prises pour assurer la sécurité de ces camions-citernes au départ comme à l’arrivée ? Autant de questions que l’on est en droit de se poser, mais auxquelles il est difficile de répondre.

La menace djihadiste est en train de se métastaser

Car tout porte à croire que la MINUSMA a fait preuve d’un laxisme et d’une légèreté coupables, oubliant volontiers qu’elle est en terrain hostile et que l’ennemi, très bien renseigné, ne ratera jamais la moindre occasion pour lui faire rendre gorge. En témoignent les nombreuses attaques parfois meurtrières dont ont été victimes les forces internationales dont la mission première est  pourtant d’assurer la sécurité des pauvres populations souvent désemparées. Il apparaît, dès lors, nécessaire, pour la MINUSMA, de changer son fusil d’épaule et de revoir sa stratégie de combat pour ne pas offrir ses hommes en chair à canon aux insatiables djihadistes qui écument le septentrion malien. En tous les cas, cette nouvelle attaque vient rappeler à la conscience de tous que la crise malienne est loin d’être terminée. Certes, l’ennemi a été affaibli, mais tel un lion blessé, il arrive par moments à sortir de sa tanière pour se venger à travers des attaques spectaculaires, là où on l’attend le moins. C’est peut-être le lieu de mettre à contribution les soldats de Barkhane dont l’une des missions essentielles est de lutter contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. Et le plus tôt serait le mieux,  quand on sait que la menace djihadiste est en train de se métastaser. En effet, pas plus tard que la fin de la semaine écoulée, des hommes armés non encore identifiés ont attaqué une brigade de gendarmerie à Samorogouan, en territoire burkinabè, tuant trois pandores et provoquant une psychose à nulle autre pareille chez les populations. Peu avant cette attaque « lâche et barbare », c’est le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun qui ont été, tour à tour, frappés par Boko Haram, laissant sur le carreau une centaine de morts en l’espace d’une semaine. C’est dire que l’insécurité est devenue la chose la mieux partagée par ces pays, d’où l’impérieuse nécessité d’une synergie d’actions basée sur un échange d’informations fiables. C’est à ce prix que l’on peut espérer venir un jour à bout des fous d’Allah, ici comme ailleurs.

Boundi OUOBA


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