HomeOmbre et lumièreATTAQUES TERRORISTES AU BURKINA : Arrêter vite la spirale

ATTAQUES TERRORISTES AU BURKINA : Arrêter vite la spirale


Le vendredi dernier, je me suis réveillé avec une nouvelle fracassante. Le poste de douane de Markoye, dans la province de l’Oudalan, a été l’objet d’une attaque perpétrée par des individus non encore identifiés. On ne sait pour l’instant s’il s’agit d’une attaque crapuleuse ou d’une attaque terroriste. Mais le mode opératoire et la proximité de Markoye avec le Mali, font dire à certains qu’il s’agit d’une attaque terroriste. Peu importe ! L’essentiel est que les auteurs soient recherchés et sanctionnés à la hauteur de leur crime. Car, faut-il le rappeler, cette attaque a laissé deux morts sur le carreau. Il s’agit de l’assistant des douanes, André Kouraogo, et un collaborateur des services douaniers de la localité de Markoye, en l’occurrence  Yatassé Issiaka. Oh, braves gens, où allons-nous ? Faut-il laisser des individus mal intentionnés continuer de  s’arroger le droit de vie ou de mort sur les autres ? Non ! Je dis bien non. Il faut que ça prenne fin. D’autant que je me rappelle que cette attaque n’est pas la première du genre. Un gendarme, excusez du peu, avait déjà perdu la vie dans les mêmes circonstances que l’infortuné douanier Kouraogo. Je ne parle plus des dizaines de familles qui ont été injustement endeuillées, le 15 janvier dernier, lorsque des fous s’en étaient pris, on ne sait pour quelle raison, au restaurant Cappucino et à l’hôtel Splendid. Je suis d’autant plus écœuré que la comptabilité macabre commence à devenir longue. Ce qui n’est pas normal. Car, à l’allure où vont les choses, je crains que le Burkina Faso (je touche du bois) ne devienne comme le Mali où les djihadistes font la pluie et le beau temps. Ils attaquent quand et où ils veulent, tuent et disparaissent dans la nature. Très récemment, c’est le village de Boni, dans la région de Mopti, au Mali, qui a été investi par les djihadistes venus d’on ne sait où. J’avoue que je suis inquiet, surtout quand je sais que Mopti est plus proche de Ouahigouya que de Bamako. Certes, je sais que depuis janvier, nos braves forces de défense et de sécurité mouillent la tenue pour assurer notre quiétude, mais je souhaite qu’elles en fassent davantage. Car, comme mon père aimait à le dire, « il ne faut pas s’amuser avec un lièvre, bâton en main ». Le mieux, c’est de chercher à l’assommer pour parer à toute éventualité.

 

Je veux que le gouvernement rassure davantage nos partenaires

 

Cela dit, je souhaite que l’on renforce les capacités de nos forces de défense et de sécurité qui, au péril de leur vie, traquent au quotidien les malfaiteurs de tous poils : bandits comme djihadistes. La frontière entre les deux est ténue, puisque tous sont des criminels et méritent d’être traités comme tels. Il faut donc une surveillance accrue de nos frontières pour que notre pays ne devienne pas le lieu de repli d’individus indésirables. Déjà que notre économie est des plus fragiles, du fait de la crise, il ne faut pas en rajouter à nos malheurs en effrayant le peu d’investisseurs qui ont cru en nous en restant avec nous malgré tout. Certes, il n’existe pas de risque zéro en matière de sécurité, comme on aime à le dire. Mais je veux que le gouvernement rassure davantage nos partenaires. Que croyez-vous ? Même nous les fous, nous subissons les contrecoups de la crise financière qui traverse le pays des Hommes intègres. A preuve, même les poubelles des uns et des autres où l’on avait l’habitude de glaner quelques morceaux de pain, ne sont plus garnies. Il n’y a plus  rien en dehors des sachets vides. Pourtant, avant, il suffisait seulement de vider une poubelle d’une famille de certains quartiers résidentiels, et la journée était gagnée. Vous comprenez donc l’amertume qui est la mienne aujourd’hui. Je veux que soit relancée au plus vite l’économie burkinabè. Toute chose qui s’accommode mal de l’insécurité. Car, comme on le dit, on ne pense développement que quand on est en sécurité. Et c’est peu dire.

 

Le Fou


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