ATTAQUES TERRORISTES RECCURENTES AU NIGERIA : L’impuissance de tous face à Boko Haram
Le Nigeria traverse en ce moment, une période difficile de son histoire. En effet, les attaques récurrentes de la secte Boko Haram font de nombreuses victimes au sein des populations, installant ainsi la désolation dans les familles. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette secte multiplie ses galons à chacune de ses sorties, malgré tous les moyens logistiques et humains déployés pour la combattre. Elle avance et est aujourd’hui en train de s’étendre géographiquement, au-delà même des frontières du Nigeria. Le cas du Cameroun en est un exemple, puisque l’incursion de Boko Haram dans ce pays voisin a aussi fait de nombreuses victimes. En plus, le Niger qui fait aussi frontière avec le Nigeria n’est pas à l’abri. Pour parer donc à toute éventualité, les autorités nigériennes ont pris des dispositions particulières pour protéger leurs populations et renforcer les contrôles le long de leurs frontières. C’est tout à leur honneur. Car, personne n’arrive encore à comprendre la logique et les agissements de Boko Haram qui, au départ, s’attaquait aux symboles ayant un lien avec les valeurs occidentales (les écoles, les universités, les églises, etc.). Et qui, aujourd’hui, tire sur tout ce qui bouge, y compris même les mosquées.
Ces attaques pourraient rendre la tâche encore plus difficile au président Goodluck Jonathan
La preuve est l’attaque de la grande mosquée de Kano, le vendredi 28 novembre dernier, et qui a fait 120 morts, en représailles aux propos de l’émir de Kano, Mohamed Sanusi, qui appelait ses fidèles à prendre les armes contre Boko Haram. Le pouvoir nigérian ne sait plus à quel saint se vouer ; c’est l’impuissance totale pour ne pas dire l’inertie générale face à Boko Haram qui agit en territoire conquis, comme elle veut et quand elle veut. Le leader de Boko Haram, Aboubakar Shekau, agit désormais plus qu’il ne parle, et les trois attentats successifs qui ont eu lieu ces jours-ci au Nord du Nigeria, visent à intimider les populations afin qu’elles ne prennent pas part aux élections locales prévues dans quelques semaines. Ces attaques pourraient en effet nuire à la légitimité des nouvelles autorités locales et, au-delà, elles pourraient rendre la tâche encore plus difficile au président Goodluck Jonathan, candidat à sa propre succession en 2015. C’est pourquoi on peut partager l’avis de Ryan Cummings, consultant spécialiste de la sécurité en Afrique subsaharienne pour l’agence red24, selon qui “Boko Haram cherche à tout prix à empêcher les Nigérians de participer à un scrutin, car le vote des Nigérians apportera de la crédibilité au scrutin qui, lui-même, confèrera une certaine légitimité au gouvernement issu de ces élections prévues pour mi février 2015”. Mais subsiste une question : ces élections pourront-elles se tenir à bonne date, au regard du climat d’insécurité qui règne dans le pays, surtout dans sa partie nord ?
Ben Issa TRAORE