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ATTENTATS TERRORISTES AU NIGER


Un pied de nez à Mahamadou Issoufou

Les malfaiteurs des temps modernes que d’aucuns appellent abusivement des « djihadistes », viennent encore de se repaître du sang d’innocentes personnes. Et cette fois-ci, ce n’est ni au Mali ni au Burkina Faso encore moins au Nigeria où les attaques terroristes sont légion, mais plutôt au Niger où, il faut le dire, on a observé plusieurs mois d’accalmie. En effet, trois kamikazes, soit deux femmes et un homme, se sont quasi-simultanément fait exploser à Diffa, du nom de la capitale régionale située au Sud-Est du Niger. La première des explosions, dit-on, a eu lieu près d’une mosquée, la seconde à proximité d’une école coranique et la troisième non loin d’un commerce. Le bilan provisoire fait état de 9 personnes tuées et 38 autres blessées dont une vingtaine dans un état critique ; ce qui laisse croire que le bilan pourrait s’alourdir d’une minute à l’autre. Pour l’heure, l’attaque n’a pas encore été revendiquée, mais tous les regards sont tournés vers Boko Haram, au regard de la proximité géographique de la région de Diffa avec le Nigeria où sont installés Abubakar Shekau et sa bande de criminels. Franchement, les terroristes voudraient faire un pied de nez au président Mahamadou Issoufou qu’ils ne s’y prendraient pas autrement, tant ils ont savamment préparé leur coup. Car, c’est le jour même où le président Issoufou était reçu à l’Elysée pour parler avec son homologue français, Emmanuel Macron, de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, que les terroristes ont choisi d’ensanglanter son pays. Et là, ce n’est pas une première.

Il faut aller à l’offensive

Car, on se rappelle qu’en début juillet 2017, neuf civils étaient tués dans le village de Ngalewa où une trentaine d’autres avaient été enlevés, alors même que le chef de l’Etat prenait part, aux côtés de ses pairs du continent, au 29e sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, en Ethiopie. En tout cas, ces nouvelles attaques terroristes enregistrées au Niger et le démantèlement, il y a quelques semaines seulement, d’une cellule terroriste à Ouagadougou, au Burkina Faso, viennent rappeler aux Etats de la sous-région, la nécessité de ne pas baisser la garde. Mieux, il faut aller à l’offensive, car, comme le dit l’adage, « la meilleure défense c’est l’attaque ». C’est en cela qu’il faut déplorer le fait que le nerf de la guerre faisant défaut, la force conjointe du G5 Sahel censée combattre la criminalité transfrontalière, n’ait pas encore vu le jour. En effet, financée par des promesses de dons de partenaires comme la France, les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et des institutions comme l’Union européenne (UE), la force du G5 Sahel est comme un albatros qui n’arrive pas à prendre son envol. Les pays membres attendent donc que crachent au bassinet les partenaires occidentaux. Or, comme on le sait, entre les promesses et les décaissements, il y a loin. C’est du moins ce qu’a reconnu le président Macron qui estime qu’il « faut maintenant que l’aide soit véritablement décaissée ».

B.O


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