HomeA la uneAUDITS DE LA PRÉSIDENCE, DE LA PRIMATURE ET DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE :  L’ASCE-LC doit aller jusqu’au bout  

AUDITS DE LA PRÉSIDENCE, DE LA PRIMATURE ET DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE :  L’ASCE-LC doit aller jusqu’au bout  


L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a rendu public son rapport sur les audits de la Présidence, de la Primature et de l’Assemblée nationale. Il ressort que plusieurs milliards de F CFA ont été dépensés irrégulièrement dans ces trois grandes institutions de la République. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 695 737 022 F CFA à la Présidence du Faso, 1,9 milliards de F CFA à la Primature et 13,6 milliards de F CFA à l’Assemblée nationale. Maintenant, que faut-il entendre par dépense irrégulière ? Sans être un spécialiste des questions de finances, une dépense irrégulière s’entend comme une dépense qui n’est pas conforme à l’orthodoxie financière. Par exemple, les dépenses occasionnelles sont considérées comme des dépenses irrégulières dans la mesure où elles ne sont prévues par aucune ligne budgétaire. C’est pourquoi je tiens à rendre un hommage appuyé à l’ASCE-LC pour le rôle de veille qu’elle joue en vue d’une meilleure gestion des finances publiques. C’est tout à son honneur. A elle de maintenir le cap afin que tous les délinquants financiers soient traqués jusque dans leurs derniers retranchements. C’est à ce prix que les uns et les autres comprendront que le bien public est sacré et que l’on ne peut pas se permettre d’en disposer comme d’un legs familial. Déjà, je suis heureux d’entendre que le rapport de l’ASCE-LC ne fait pas cas de détournements ou de malversations financières. Il parle plus de dépenses irrégulières. Or, autrefois, les rapports se suivaient et se ressemblaient ; tant ils mettaient en évidence des cas de scandales financiers. Mais selon toute vraisemblance, les choses ont changé si bien que l’on sent une certaine prise de conscience dans la gestion des deniers publics.

 

Je souhaite que l’on sache garder raison

 

Certes, il existe toujours des ripoux qui en font à leur tête. Mais globalement, on note une amélioration de la situation depuis la chute, en 2014, du régime vermoulu de Blaise Compaoré. A l’époque, on avait plus affaire à un homme fort plutôt qu’à des institutions fortes.  Cela dit, je souhaite que le rapport que vient de rendre public l’ASCE-LC, ait une valeur pédagogique, c’est-à-dire qu’il serve de leçon à ceux qui nous gouvernent actuellement. Je souhaite qu’ils sachent tirer leçon des erreurs des autres pour autant qu’ils ne veillent pas qu’on les accuse plus tard de mauvaise gestion. Je le dis parce qu’à l’analyse, je me suis rendu compte que le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui avait commandité ces audits tous azimuts, se retrouve aujourd’hui, si l’on en croit ce qui se dit, mêlé lui-même à des scandales financiers. On l’accuse d’avoir trempé aussi la main dans le cambouis. Pour ma part, je pense que l’ASCE-LC ferait mieux de faire toute la lumière sur les dépenses fantaisistes dont on accuse Damiba. Il y va même de l’honneur et de l’image de ce dernier qui estime n’avoir rien à se reprocher. Cela dit, et pour revenir sur le rapport de l’ASCE-LC, je fais le constat que parlant de dépenses irrégulières, elle s’est aussi intéressée à ce que l’on appelle la « caisse noire » dont disposent le chef de l’Etat, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale. C’est bien puisque l’argent qui se trouve dans ces « caisses noires », relève ainsi des deniers publics.  Certes, mon propos ne vise à dédouaner personne. Mais, entre-nous, est-ce normal qu’un chef de l’Etat, un Premier ministre ou un président de l’Assemblée nationale ne soit pas à même de voler au secours d’un proche, d’une connaissance ou de n’importe quel quidam qui le lui demande ? On a vu des gens souffrants et presqu’à l’article de la mort que le chef de l’Etat ou le Premier ministre ou encore le président de l’Assemblée a fait évacuer. D’autres ont pu bénéficier de soutiens multiformes pour tel ou tel problème. Tous ces gens-là ne sont-ils pas des Burkinabè ? Y a-t-il une ligne budgétaire qui prévoie la prise en charge des nécessiteux ? Assurément, non ! C’est pourquoi je souhaite que l’on sache raison garder en n’exagérant pas. Je le dis parce que j’ai vu certains qui, comme d’habitude, ont commencé à outrager les anciens dirigeants sur la toile, allant jusqu’à confondre dépense irrégulière et malversation. Or, peut-être même que certains d’entre eux ont eu à bénéficier, de par le passé, des largesses de ceux qu’ils dénigrent aujourd’hui. Allons doucement !

 

« Le Fou »


No Comments

Leave A Comment