AUGMENTATION DES FRAIS DE SCOLARITE : De grâce, ayez pitié de nous parents !
Cette semaine, j’ai fait une escale, comme à mon habitude, au marché de Tanlarghin pour prendre une calebassée de dolo chez « tantie choco ». A mon arrivée, mes devanciers clients menaient un débat intense sur la rentrée scolaire, plus précisément sur les frais de scolarité. A un moment donné, j’ai pensé que le cabaret était plein de fous, tellement beaucoup étaient en colère et n’arrivaient pas à se contrôler. J’en ai eu pour mon… cabaret. Bref, les discussions concernaient l’augmentation des frais de scolarité dans certains établissements scolaires et secondaires privés. Selon le Réseau national des consommateurs du Burkina (RENCOF), « les frais de scolarité ont connu une augmentation de l’ordre de 20 000 à 110 000 F CFA ». Moi, le « Fou », je m’interroge profondément. A quoi répond cette logique d’augmentation des frais de scolarité, particulièrement dans le privé ? Est-ce pour améliorer la qualité de l’éducation de nos enfants ? Ou est-ce pour une autre raison ? Dans tous les cas, ces augmentations ne seront certainement pas du goût des parents d’élèves qui se sacrifient déjà pour l’avenir de leurs enfants, surtout dans ce contexte économique où l’argent se fait rare. Moi, le « Fou », je ne conteste à aucun promoteur d’établissement qui fait son business, la liberté d’appliquer les tarifs qu’il veut sur ses services offerts, mais tout de même ! Il faut savoir raison garder. Surtout en ces moments où les Burkinabè tirent le diable par la queue et où certains ont fini même par couper la queue qu’ils tiraient.
Je pense qu’on doit faire dans la mesure et l’empathie
Et pire encore, dans ce contexte sécuritaire où l’économie tourne au ralenti, où la pauvreté des ménages a fait un grand bond en avant, où se nourrir et se soigner sont devenus extrêmement compliqués, où l’Etat a augmenté les taxes et procédé à la hausse des prix de certains produits de première nécessité. C’une une évidence que les parents d’élèves se cherchent. Ils sont pris à la gorge par la cherté de la vie, même si il est vrai que l’éducation a un coût comme on le dit. A ce propos, le « Fou » n’est pas naïf car il sait que les établissements rencontrent de sérieux problèmes dans leur fonctionnement, et que leurs promoteurs ressentent aussi le dur contexte économique du moment. Mais j’ai la ferme conviction qu’on peut toujours trouver une ligne médiane pour éviter de rendre problématique l’accès à une éducation de qualité à des familles à revenus modestes. Je pense qu’on doit faire dans la mesure et l’empathie. Aujourd’hui, le « Fou » est profondément triste face à ce triste spectacle. Je ne peux pas terminer sans interpeller les autorités de ce pays qui doivent travailler à soulager les élèves et leurs parents qui ne dorment pas, tant l’affaire-là leur cause des nuits blanches.
« Le Fou »