BASSOLMA BAZIE, SG DE LA CGTB : « … Nous n’irons pas au Haut conseil du dialogue social »
Le bureau du collectif de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB) était face à la presse, le 18 janvier 2018, à la Bourse du travail de Ouagadougou. Cette conférence de presse a été, pour le collectif, l’occasion de se prononcer sur la situation nationale, notamment la désignation des membres du Haut conseil du dialogue social.
« La liste qui a été envoyée au ministre en charge de la Fonction publique dans la désignation des représentants au Haut conseil du dialogue social est un faux. Car non seulement la correspondance a été élaborée et transmise en mettant à l’écart le collectif CGTB et d’autres syndicats autonomes membres de l’Unité d’action syndicale (UAS), mais mieux, les représentants des syndicats autonomes cooptés par les cinq centrales sont présentés comme des représentants de ces centrales syndicales ». Ce sont là des propos du secrétaire général confédéral de la CGTB, Bassolma Bazié, lors de la conférence de presse tenue le 18 janvier dernier à Ouagadougou. Selon lui, il n’est pas question que la CGTB prenne part à ce Haut conseil du dialogue social si les structures du genre continuent de faire face à des problèmes de fonctionnement plus ou moins sérieux. Et pire, a-t-il soutenu, il est clair que la multiplication des structures ne peut être une solution au traitement des conflits sociaux. Donc, a-t-il poursuivi, cela ne servira à rien de multiplier les structures de dialogue social qui participent même au finish à la dilapidation des ressources publiques sans aucun résultat. Donc, a-t-il dit, « nous n’irons pas à ce Haut conseil du dialogue social si les préoccupations des travailleurs ne sont pas prises en compte ». « Le collectif CGTB ne se fera pas complice d’un dialogue creux, ni d’un dialogue de façade », a-t-il fait remarquer. Du reste, le SG a signifié qu’il sera flexible et malléable si toutefois les positions seront celles de dignité, de satisfaction des travailleurs et de l’approfondissement de la démocratie. Selon les faits rapportés, c’est le 23 mai 2017 qu’ils ont reçu un courrier du ministère en charge de la Fonction publique qui annonçait la mise en place du Haut conseil du dialogue social avec les textes appropriés. L’UAS, après analyse de la situation, a signifié que le dialogue social, par humilité, ne devrait pas être une question de l’unité syndicale parce que dans leur grille, il y a près d’une centaine d’organisations syndicales et il devrait d’abord demander le point de vue des uns et des autres avant de prendre position. L’UAS a suggéré que les représentants soient de l’UAS. C’est dans l’attente de cette date de rencontre qu’à leur grande surprise, selon le SG, le 4 septembre 2017, ils ont reçu une copie du courrier 2017-027 qui donne l’impression que ledit courrier quittait l’UAS et s’adressait au ministre de la Fonction publique dans le cas de la désignation des représentants du Haut conseil du dialogue social. L’UAS a analysé et a attiré l’attention du ministre que le document ne vient pas de son ressort, car elle n’avait pas trouvé de consensus pour présenter ses représentants au Haut conseil. Bassolma Bazié trouve inadmissible que des gens utilisent des éléments de leur organisation pour rédiger une correspondance et la transmettre sans l’avis de tous les membres, à des autorités.
Valérie TIANHOUN